(nova) y a pas la vie sans la mort, mi amor

« Follow me, Ada... » Prénom écorché dès la première seconde pendant que ses yeux scrutent les alentours. Dans la salle et dans ses pupilles, à Noah, y’a des guerres qu’elle n’a pas eu à affronter, des regrets qui se sont entassés au fil du temps pour remplir son cœur d’une rage incontrôlée. Avalon ne connaissait pas ses sentiments, ceux qui réduisait l’espoir en miette, qui finissaient par tout reprendre. L’espoir qui brillait aussi fort qu’une bougie avant de ne laisser qu’une fumée grise et une odeur d’inachevé dans l’air. A Staten Island, la crasse recouvrait les murs d’une couche épaisse ne laissant aucune place pour le blanc immaculé du Lower Manhattan, qu’elle ne connaissait que trop bien. Et elle était aussi trop fière pour admettre qu’ils lui manquaient, aussi. Elle se laisse emmener dans le QG comme si c’était ce dont elle avait rêvé depuis toujours. La réalité la bouffait de l’intérieur. « Here's the assembly room, where we have like... reunions and stuff... » Elle lève les yeux au ciel, l’cœur encore au coven de l’hiver, habitué à la raison pure qui dominait toute chose, un sourire placide collé aux lèvres pour seule excuse.

« Wow, so you have meetings in a assembly room. I wouldn’t have guessed. Such a difficult leap. » Sa langue claque contre son palais, les traits tirés à force d’essayer d’appartenir à un monde qu’elle ne connaît pas. Et du coin de l’œil, elle se dit qu’elle ne le comprendra jamais vraiment non plus. Que Noah a le regard de ceux qui ont payé trop de fois le prix de la liberté juste avant qu’on ne le lui arrache. Avalon se voyait différente, seule au beau milieu de l’hiver avec des rêves écrasant sa poitrine ; mais elle obéissait aux mêmes règles préétablies par des menteurs condamnés à répéter leurs propres erreurs. Et à New-York, Ava et Noah, ils n’étaient que des pions prêts à être joués. « And it’s Ava. With a V. » Son regard scrute sa réaction en se demandant pourquoi leurs deux mondes sont entrés en collision. Pourquoi chacun d’ses mots a l’air d’un mensonge de plus. Pourquoi y’avait des éclairs dans ses yeux et l’poids d’une armée sur ses épaules. Mais peut-être que c’était leur destin, d’brûler dans l’adversité face à tout ce qu’ils étaient incapables de contrôler. Au fond ce qu'elle espérait voir, c'est l’espoir brûlant dans ses orbes comme dernière lueur, l'miroir de ses propres désillusions.