Were we chosen to be the new beginning? –Darren–

Cigarette entre les lèvres tu la consume jusqu'à t'en brûler les doigts, regard rivé vers l'extérieur avec un arrière goût de fer dans la bouche, dans ta main se trouve un papier de la plus haute importance, usé d'avoir été tourné et retourné dans tout les sens entre tes doigts pendant plusieurs heures maintenant alors que les mégots s'entassent dans le cendrier. La ville semble calme ce soir, le soleil st tombé sur Staten Island laissant derrière lui une journée où tout à chacun vivait sa vie à l'extérieur profitant du retour du printemps et de ses belles journées... Parce que quoiqu'il fasse, qu'il vive dans les ruines de sa propre civilisation, l'homme est capable d'apprécier le soleil quand il le voit...
Tu secoues la tête, attrapant le mégot pour l'écraser sur le morceau de papier et regarder ce dernier se consumer entre les doigts. Il aura fallut du temps pour que tes recherches portent enfin leurs fruits et tu n'es plus très sûr de vouloir avoir une réponse à toutes tes questions, comme si le secret avait quelque chose de plus rassurant.

À tes pieds le chat miaule doucement, t e tirant de tes pensées comme s'il avait tout compris.  « J'arrive, j'arrive... » Tu laisses tomber le reste du papier aujourd'hui illisible, rentrant à la suite de Io qui trottine joyeusement jusqu'à la gamelle vide posée sur le comptoir, du moins ce qui ressemble à un comptoir... Tu attrapes nonchalamment une part de steak dans le frigo pour le déposer dans sa gamelle et le regarder se jeter dessus... Tu vis avec une panthère et tu es encore et toujours étonné que celle ci t'acceptes. Un sourire en coin et une caresse plus tard et te voilà disparu vers ce qui te sers de lit, canapé inconfortable et en sale état. Les lieux sont provisoires, tu te le dis depuis longtemps pourtant les évènements survenus il y a peu ne t'ont pas fait disparaitre et l'argent que tu donnes au propriétaire des lieux finira bien par s'apparenter au mot 'loyer' plus que 'nuit'... Tout le monde a besoin de stabilité, tu n'es qu'un homme, Elon.

Tu changes le bandage qui entoure ta cuisse, il a fait du bon boulot quand il a retiré la balle mais il faut croire que ça laissera une sacré marque... Une de plus. Ton corps parsemé des cicatrices brûlées n'en est plus à ça près. Tu refermes la chemise, enfiles le long manteau noir qui fais de toi un corbeau des rues et après une dernière caresse à Io, tu disparais dans les ruelles désertées pour la nuit, le cadran de l'horloge indiquant dix heure à ton départ... La nuit est ton alliée, tu t'y déplaces avec bien plus d'aise que la pleine journée, personne n'étant présent pour attester de ta démarche gauche et encore douloureuse, ni d'avoir vu un homme de ta carrure croiser leur chemin...

Lorsque tu arrives dans la rue, tu hésites. Pourtant ce terme t'es inconnu depuis longtemps. Tua vais oublié avoir un jour été un gamin perdu qui, dans les décombres de Staten Island, ne savait plus où aller ni quoi faire, un gamin qui n'avait ni avenir, ni passé et aujourd'hui tout te revenait en pleine figure comme depuis les deux dernières semaines, la vie n'avait aucun répit pour ceux qui tentaient de la fuir et tu t'en rendais terriblement compte. Qu'allais tu trouver là haut? Il y avait milles probabilités et tu ne savais laquelle préférer. Aucun d'entre elles, certainement.

Après un regard à gauche et à droite, tu fais enfin le pas décisif, contournant le bâtiment pour trouver les échelles de sécurité qui malgré leur triste état t'offrirent un parfait tremplin. Tu te hisses jusqu'au balcon aussi silencieusement que possible, des années d'entraînement et des dizaines de missions pour finalement ne faire qu'entrer par effraction chez un usurpateur... Retenant ton souffle tu t'assures que l'appartement est vide, la lumière éteinte tu crochettes rapidement la serrure du balcon, cigarette entre les lèvres et nerveux comme un enfant devant sa première bêtise. Le clic sonore se fait entendre alors que l'appartement s'offre à toi et tu fronces les sourcils, cherchant des preuves, des réponses à des questions que tu n'as pas encore posées... L'intérieur est certainement bien plus accueillant que chez toi malgré les preuves de la pauvreté de Staten, l'ordre est bien plus présent que chez toi et tu te méfies de ne rien renverser par mégarde, contournant la table en effleurant les chaises du bout de tes doigts gantés...

Personne.

Tu relâches un peu la tension de tes épaules, n'allumant qu'une lumière d'appoint dans la cuisine, pas assez pour vivre en ces lieux mais suffisamment pour y voir plus clair, ton regard d'anima sauvage passe en revue le moindre objet, la moindre rayure... De toute évidence tu n'as au moins pas affaire au pire psychopathe du coin - n'en es tu pas un au fait?- et ton portrait n'es affiché nulle part, ce qui aurait facilité la situation, une balle dans la tête aurait réglé bien des choses. Tu remarques une bouillotte que tu remplis d'eau d'un geste avant de la mettre chauffer. De toute évidence l'autre oiseau n'est pas ici et quoique sur tes gardes tu as l'avantage de l'effet de surprise, compte tenu de l'immeuble tu l'entendras certainement arriver.
Tu dégotes une tasse légèrement ébréchée mais suffisante pour un café, la baladant avec toi jusqu'à la table, tirant la chaise juste devant le balcon.

Maintenant, tu n'as plus qu'à attendre. L'attraper dans son terrier, refermer tes serres sur lui... Si la dernière fois s'est soldée par un échec cuisant et une cuisse douloureuse, tu as aujourd'hui prit le parti prit de déposer tes deux armes sur la table à l'opposé de ta position.
Tu viens en paix. Pas de la meilleure façon et certainement pas sans être capable de te défendre même sans armes, la pierre toujours autour de ton cou, mais tu as perdu assez de sang pour toute une année, aujourd'hui le but n'est pas de tuer. Un mort ne te donneras aucune réponses.

Difficile pour toi d'imaginer comment sera sa réaction quand il débarquera chez lui. Tua s tout de même fais bruler l'immeuble de son maître la dernière fois, il va sans dire que cela aura pu rendre le bon chien qu'il était suffisamment en colère pour terminer le travail... Qu'est ce que tu en sais, tu es le premier mercenaire du coin, peut-être ne se sera-t-il même pas soucié de ce qu'il. pu advenir des locaux de l'homme... Ce café est amer et trop dur mais tu n'as pas cherché le sucre, n'étant même pas sûr que celui qui vit ici en ait il valait mieux rester discret et faire le moins de bruit possible, tu avais vu les habitants du bas, ceux qui s'entourent de couverture de survie pour dormir le soir venu... Ils sont les yeux de cette ville, véritables caméras de surveillance et si on les paie assez pour qu'ils s'offrent quelques repas ou quelques bières, les langues se délient terriblement rapidement. Tu n'as pas de vergogne dans ton métier, c'est peut-être pour cela que certains sorciers n'hésitent pas à te payer pour que tu effectues leur sale boulot.
La porte du balcon toujours entre ouverte tu apprécies l'idée de pouvoir t'enfuir d'un tour de bras quoique la chute ne risque d'être douloureuse, ce n'est pas vraiment à cela que tu penses mais plutôt à éviter d'avoir une tonne de gravas au dessus du crâne s'il faut te servir de la tourmaline... Le temps est passé, tu as recouvré la quasi totalité de tes sens et l'idée de légitime défense t'effraies beaucoup moins que deux semaines auparavant et la patience risquerait d'être amoindrie, elle aussi. Tu viens peut-être en paix mais tu restes une bête sauvage comme tout les habitants de Staten Island.

Des bruits éveillent ta curiosité dans l'escalier alors que tu bois une dernière gorgée tout en rte redressant sur la chaise. Max? Qui est donc Max? Voilà une piste à creuser s'il refuse de parlementer aujourd'hui aussi et il ne faut pas longtemps pour qu'il réagisse, ses réflexes sont semblables aux tiens. Rapides. Aiguisés. Prêt à l'attaque en toutes circonstances voilà que tu te retrouves une fois de plus avec le canon d'une arme pointé sur le front. Un sourire naît sur ton visage alors que tu le déshabille du regard, tentant d'écarter les éventuels risques, évaluer le danger... Tu n'es pas en position de force pour le moment bien que ton coeur ne batte plus fort dans ta poitrine, touchant la pierre à chaque battement. Tes yeux se posent sur son visage, dans ces iris qui t'empêchent de fermer les yeux la nuit et qui ont aujourd'hui l'air d'être à ce point en colère que tu te demandes pourquoi le coup n'est pas encore parti.

Pace qu'il ne partira pas, n'est ce pas?

Tu poses la tasse devant toi, posant les mains à plat sur la table sans pour autant les mettre en l'air. Ne jouons pas les idiots, tu n'es pas non plus ici pour qu'il puisse t'attacher et avoir ses réponses. « Les gens parlent... Mais ça n'as pas été facile. » Tu roules des yeux, sourire en coin, autant garder quelques fleurs à te jeter tout de même. Tu n'as jamais manqué d'égo, aujourd'hui n'y fait pas exception. « Tu devrais baisser ton arme... On sait tout les deux que tu ne vas pas tirer. » C'est agaçant d'avoir un viseur devant les yeux même si ce dernier n'est pas laser il te laisses la désagréable sensation d'être une bête à l'abattoir... Il a l'air à la fois perdu et déterminé, c'est assez perturbant de ressemblance. Difficile de se dire qu'il peut-être un usurpateur alors qu'il semble à ce point surpris de voir son sosie dans sa salle à manger.

« J'aurais du préparer une autre tasse, c'est ça? Ça aurait été plus... Accueillant?  » Tu es chez lui et tu arrives encore à te moquer, un jour tout cela te retomberas dessus...  « Je me lèverais bien pour aller en chercher une mais il semble que quelqu'un m'ai tiré dessus la dernière fois. » Et pour cela tu lui en veut. Pourtant tu glisses la main dans une poche, non sans présenter d'abord cette dernière devant toi pour lui signifier que tu ne cherches pas une arme. Tu en sors un papier froissé, celui là même dont tu as déchiré et brûlé l'adresse un peu plus tôt.  « Darren, c'est bien ton prénom? » Oui, de toute évidence et il peut le nier autant qu'il veut c'est comme ça qu'ils l'appellent dans le coin.  Tu fronces les sourcils une seconde, peut-être parce que tu réfléchis ou parce que l'effluve d'une journée en bottes de la part de l'inconnu qui porte tes traits t'es arrivée au naseaux, qui sait, mais tu pousses bien rapidement le papier vers lui, preuve qu'il n'y a dessus inscrit qu'un nom et un prénom. Tu sors d'un air parfaitement calme un autre papier, plus solennel cette fois, d'identité. Dessus il y a ton nom, ton visage, tout.  « Je ferai comme chez moi tant que porterai le même nom que celui qui a investi les lieux et que je ne saurai pas pourquoi. »
Était-ce une bonne idée de venir? Tu n'en sais rient out ce que tu sais c'est qu'il risques comme toi, de tomber de haut s'il accepte de faire un pas en avant pour récupérer les deux documents posés devant lui.

C'était en effet comme jouer à la roulette russe, il pouvait tirer quand bon lui semblait mais ce serait peut-être la dernière fois qu'il toucherait une gâchette... Tu ne sais pas du tout comment réagirait ta pierre si son possesseur venait à prendre une balle, peut-être qu'il ne se passerait rien, peut-être qu'elle exploserait? Impossible d'en avoir le coeur net tant que ça n'arrivera pas et tu ne seras plus de ce monde pour en être témoin... Personne n'est capable de connaître ces pierres qui vous sont tombées dessus, après tout... Il reste que ta jambe est encore douloureuse de votre dernière altercation et que contre toute attente, tu aimerais éviter de devoir retirer une autre balle de ta chair pour les mois à venir.

Et il reste méfiant, tu remarques ses mains cramponnées sur l'arme, son regard aussi stoïque qu'en plein éveil. Ce même regard que tu as lorsque tu es en pleine chasse, tu le reconnaîtrais entre mille : Il se sent menacé mais il sait aussi qu'il a le dessus et c'est tout à son honneur de garder cette position... Tu en ferais de même quoique tu n'ai une énorme envie e rouler des yeux en lui beuglant de s'asseoir au lieu d'avoir l'air du dernier des cons face à toi. Retiens toi, ça ne ferait que faire exploser la bombe à retardement que vous représentez.
Et enfin, une réaction. Tu commençais à te dire que tu avais peut-être fais une erreur mais sa curiosité semble enfin être piquée par ta remarque alors que tu ne le quittes pas du regard, reposant les mains sur la tasse encore chaude qui finira par ne plus l'être avant qu'il n'ai baissé son arme, à ce rythme.
Tu ne bouges pas, le laissant approcher comme un animal sauvage, portant simplement le café à tes lèvres pendant qu'il se perd dans la contemplation des preuves que tu lui fournis sur un plateau... Tu serais presque amusé d'un tel étonnement si tu n'étais pas toi même dans un brouillard total d'informations.
« Elon... Je préfère. » Tu grimaces, Jupiter est mort il y a bien longtemps, il n'a pas survécu à l'adolescence passer dans la rue après avoir fuit sa famille d'accueil ; C'est comme ça. Il y a bien longtemps que tu as tracé un trait sur ton passé, le laissant derrière toi. Passé sans espoir d'avenir...

Tu lâche un soupire discret quand, enfin, il jète les armes. Pour sûr tu ressens la blessure de ta jambe crier de joie à l'idée de ne pas avoir une jumelle, alors tu t'autorises encore une gorgée de ce café non sucré. Tu tends la main vers le papier qu'il te présente, coup d'oeil sur quelque chose que tu connais déjà, ou presque. Junon. Tu fronces les sourcils sans pour autant paraître choqué, toute cette histoire est déjà incroyable à elle seule alors pourquoi l'impression de connaître ce nom serait-elle une nouveauté? Ceux que tu as interrogé ont pourtant été formels sur le fait qu'il ne se nomme Darren... Tant de similitudes donneraient la migraine à n'importe quelle personne saine d'esprit... Tu n'es même plus sûr de l'être. Tu laisses quelques secondes s'écouler avant d'attraper une autre cigarette pour la porter à tes lèvres, drogue nécessaire pour garder les idées claires, tes sourcils n'ont pas retrouvé leur décontraction depuis que ton sosie s'est assit face à toi.
Et tu réfléchis à toute vitesse. S'il n'est pas un sorcier imitant ta vie, ton visage et tes manières alors la seule solution est celle qui se trouve dans ce passé que tu ne connais plus...
« Il faut croire que certains se sont pensé très drôles. » Tu les haïs. Aujourd'hui plus encore qu'hier. Peut-être auraient-ils du vous donner à manger aux lions, les choses n'auraient jamais eut à prendre ce genre de tournure, mais l'être humain est étrange et ses faits et gestes sont parfois incompréhensibles... « J'aurais besoin de plus que d'une tasse de café...» Tu grognes, repousses la tasse et inspire à fond sur le bâtonnet de cancer quoique depuis le temps cela ne semble plus faire le moindre effet pour calmer tes nerfs plus qu'une sale habitude qui laissera ses marques dans l'appartement à ton départ...