Your silence is my favorite sound { Matys

Le monde peinait à saisir l'importance des nécessités.
Les choses devaient être faites, n'en déplaise aux entités bien pensantes qui polluaient leur monde. New York ne s'était bâti sur des bons sentiments mais à travers un système d'exploitation - les sorciers n'avaient pas triompher de l'humanité à coup d'accord et de compromis mais par une répression brutale qui jusqu'à présent laissait ses traces. Le monde s'était constitué sur une infinité de sacrifices et Phenicia ne serait pas l'âme hypocrite qui feindrait de ne pas en connaitre le prix.

Mais madame n'était pas femme à fuir les conséquences de ses actes, elle arpentait les couloirs de sa demeure endommagés, son téléphone coincé dans une main, sa tablette blottit dans l'autre - elle arguait à grand renfort de termes mélioratifs, entreprenant le financement des divers reconstructions que la rébellion humaine avait perpétré à la suite des récents évènements. Un avertissement, dans un sens comme dans l'autre. La day était prête à tous les extrêmes, et faire couler le sang des humains ne les dérangeait guère. Mais, quoi qu'on en dise, madame n'était pas infaillible - elle aurait empêché le déchainement de haine et de violence. Ainsi, elle ne s'attendait pas à trouver Matys attablée à sa table. Cette dernière s'était toujours fait un devoir de l'éviter, évoluant dans le palais lorsqu'elle était certaine de ne pas l'y trouver.

▬ Matys.

Haussement de sourcil, dans une mimique toute aristocratique avant que Phenicia ne prenne place, passant tablette et téléphone à un serviteur sans même lui accorder un regard - qu'était-il après tout, si ce n'était un humain de plus ? Une âme à conquérir et à détruire? Phenicia s'embarrassait rarement de fausse politesse, ce genre de chose, elle les déléguait. Comme toutes ces modestes tâches qui fatalement l'ennuyaient.

▬ Je ne m'attendais pas à te voir ce matin.  

Tendre euphémisme qu'elle ne prit pas la peine de souligner. Après tout, madame ne s'était pas empressé de rétablir un lien maternel avec sa fille - elle s'était plutôt assurer que cette dernière n'ignorait jamais sa fonction dans cette édifice. Elle était son héritière, le digne espoir de son coven, une enfant destiné à régner sur la plus noble et la plus exigeante de toute les courts.  Son regard glissait sur le corps de la jeune fille, critique, soulignant toutes les petites imperfections qui ponctuaient tant sa tenue que son maintient - une mèche de cheveux indisciplinée, un pli disgracieux sur le devant de sa robe, l'ombre d'une cerne sous le brun de son regard. Une disgrâce de plus apposée sur la vie de la jeune femme.

▬ Enfin, on dira que ta tenue négligée est dû aux récents évènements.

Un soupir, et le doigt de la suprême se soulevait pour faire voler la théière jusqu'à elle, remplissant sa tasse de thé dans un clapotement familier. Elle s'était assurée que la jeune femme ne soit pas ennuyée par les récent évènement, mandatant l'un de ses conseillés, à défaut de s'y déplacer. Elle peinait encore à saisir ce que Matys pouvait bien représenter. Une fille retrouvé ou un morne substitut à son fils disparu. Au fond, elle peinait certainement à s'y attacher - enfant illégitime, élevée de crasse qui peinait à s'élever. Une enfant que personne à par elle ne pourrait s'aventurer à toucher.
Ses pensés voguaient, distraites, invisible sur la froide politesse de son délicat faciès. Matys était l'un des rares point d'interrogation de son existence. Une bénédiction, une souffrance comme une honte.  

L'arrivée d'une rébellion de la part des humains était une évidence. Le seul élément flou était de savoir quand elle se produirait. Les sorciers du haut de leur stratosphère n'avaient en aucun cas été préparé à cela. Cela se voyait au nombre des dégâts engendrés. Même au sein de ce palace dorée où Matys demeurait depuis maintenant un an. Tout comme de nombreux endroits appartenant aux sorciers, il n'avait pas échappé à la fureur vengeresse des humains. Peut-être que les Suprêmes ont prit pour acquis l'asservissement des humains qui obéissaient les yeux fermés depuis des siècles. Pour l'avoir approché, pour avoir failli faire partit des leurs, la jeune blonde savait que quelque chose se préparait avec la Rébellion. Pourtant, elle pensait avoir cassé le mouvement en faisant capturer quelques grands noms de ce parti, il y a de cela quelques mois. Face aux derniers événements, elle pouvait désormais en conclure que cela avait donné l'effet inverse.

- Phenicia.

Pas assez proches pour l'appeler Mère ou encore Maman. Trop de rancunes, pas assez de moments entre mère et fille. Tous deux prenant soin de s'éviter l'une et l'autre. Éviter que les langues ne se délient. Sans doute était-ce Matys qui prenait le plus de soin à éviter la Suprême. La rancoeur rongeant son coeur. Étant incapable de passer au-dessus de l'abandon dont elle avait été victime, de cette vie dont on l'a privée pendant une vingtaine d'années. Toutes ces années gâchées et maintenant depuis un an, on l'empressait d'apprendre tous ces enseignements qu'elle avait manqués.

- Pourtant, je vis ici, moi aussi.

Posture droite, bien que crispée par la présence de Phenicia. Sa voix est pourtant calme. On ne peut pas dire que l'attitude de cette dernière l'aide à se sentir totalement à l'aise. Pourtant, Matys a toujours eu cette habitude de passer au-dessus de tout et tout le monde. Sauf que là, ce n'était pas du tout la même chose. Elle ne s'était pas encore tout à fait décidée sur l'attitude à adopter en présence de sa mère. Une relation mère fille entre les deux femmes lui semblait si impossible pour le moment. Trop de différences pas assez voir pas du tout d'attachement. Matys hausse les sourcils face à la dernière remarque. De ce genre de remarque également, elle n'en avait pas l'habitude. Lorsqu'elle vivait encore parmi les humains, elle était toujours la plus apprêtée, celle qui prenait de haut les autres pour leur tenues négligées. Voir ainsi les rôles s'inverser ne lui plaisait pas vraiment. Même si le niveau n'était pas du tout le même. Les niveaux d'exigence étaient vraiment élevés.

- Il y a des jours avec et des jours sans, je suppose.

Elle hausse les épaules, portant délicatement sa tasse de café à ses lèvres. Matys s'était déjà servie avant l'arrivée de Phenicia et bien heureusement. Elle qui ne maitrisait pas encore tout à fait sa magie, cela aurait été plus qu'embarrassant de faire un faux pas devant sa mère. Pas question de lui donner de nouvelles occasions pour la critiquer. Elle avait bien conscience que la moindre erreur en sa présence sera soulevée.

- Alors comme ça, les humains ont fini par se rebeller. C'était prévisible.

La politique semblait le seul sujet de discussion qui lui venait en tête. Ayant du mal à s'imaginer en train de parler de choses futiles et trop personnelles avec Phenicia. Pourtant, ce n'était pas les questions qui lui manquaient. L'ambiance n'y était tout simplement pas. Avec ce qui s'est passé récemment, Matys sentait que cela pourrait être un des rares sujets sur lequel elles pourraient partager la même opinion. Avec tout ce qu'elle a appris jusqu'à présent, elle connaissait le point de vue des différents court concernant les humains. Certaines ne mesuraient pas le danger qu'ils pouvaient représenter et à l'évidence elles ont dû tomber de haut face à leur récente rébellion.