Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 In the Country of Last Things (ft. Judas)

whatever happens, we are deathless
Aller en bas 
 
MessageSujetIn the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le Lun 6 Mai - 7:58
Sennar S. Toegar
you got two black eyes
Sennar S. Toegar
http://twoblackeyes.forumactif.com/t744-sennar-en-etrange-pays#10085 https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t1015-sennar-donner-a-voir http://twoblackeyes.forumactif.com/t2621-f-dejanir-toegar-day-court http://twoblackeyes.forumactif.com/t2620-famille-le-desert-des-tartares-5-8-libres
image : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uo63
pseudo : solomonsuaire
credits : AILAHOZ ; Celska
Faceclaim : Thomas Brodie-Sangster
Multifaces : Quetzal Nuì
Inscription : 15/12/2018
Messages : 461
true color : lightsteelblue
timelapse : 22 ans
heart rate : Sans attache
purpose : Officieusement, espion au service de Phenicia Toegar. Officiellement, archiviste au Tribunal de la Day Court.
magic scale : Niveau II
powerplay : La Bride, un vent violent en mesure de repousser, attirer ou lacérer une personne, dans ses expressions les plus désastreuses.
loyalty : En étrange pays dans son pays lui-même, perdu dans un palais de miroirs. Sa loyauté envers la Day Court est difficile à déchiffrer, tantôt désinvolte et fuyant, tantôt prêt à tous les sacrifices pour lui rendre hommage. Un exilé plus qu'un apatride.
object cards : 2
mystery cards : 1
warning sign : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uvud

In the Country of Last Things (ft. Judas) Vqkd

In the Country of Last Things (ft. Judas) 4rdn

Black Dimes : 1311
DAY COURT
DAY COURT

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty

C’est un soir morne,  le ciel jette par les rues des ombres ternes, sans nuance et sans vie, bien loin des nuits ténébreuses et noires comme de la poix qui baignent parfois la côte. Les néons incandescents et les vieilles lampes à acétylène commencent tout juste à grésiller sur les devantures des restaurants aux enseignes beuglantes, avec leurs lettres fatalement silencieuses. Il te semble que chaque pas dans ce dédale de lumières aveugles et de murs chamarrés t’apporte son lot de secrets et de merveilles enfouies, quelque part, tandis que le ciel adopte son allure blafarde de fin du jour. Tu marches dans ce labyrinthe de taules et de lucarnes en suivant un fil d’Ariane invisible. Toi-même, tu te demandes pas moment si tu n’es pas en train de disparaître, tant ta frêle silhouette se fond dans les boyaux de Staten Island. Le ciel est encore clair lorsque tu t’engouffres dans le Black Market, un réseau de rues étroites et suspectes où les commerces ne vendent rien de ce qu’ils annoncent. La plupart n’a d’ailleurs ni pancartes ni devanture, mais des individus en tous genres y affluent jusqu’au point du jour. Des objets improbables passent ici de main en main, échangés contre des tickets de rationnement, des flasques au liquide douteux ou des marchandises de contrebande.  

Tu portes sur ton épaule une petite sacoche en toile usée qui, contrairement aux apparences, ne fait aucunement partie de ton déguisement pour passer inaperçu dans les bas-fonds de Staten Island. Elle est seulement, à vrai dire, très pratique. Pour le reste, tes traits tirés par la fatigue et la maigreur de ton corps suffisent à faire illusion ; rien en toi n’a jamais témoigné de la Day Court, excepté peut-être tes yeux si clairs, incisifs, et cette tignasse de cheveux blond cendré. Mais il y a quelque chose dans la finesse de tes traits, dans l’élégance spontanée de tes gestes, dans le calcul de ta démarche, qui persuadent les silhouettes de Staten Island que tu n’es pas « juste un badaud ». Pourtant, l’hétérogénéité des visages, des origines, des vies antérieures qui grouillent sur la péninsule ne permet pas de te sortir du lot. Chaque habitant de Staten Island est un étranger, chaque regard est lourd de secrets. Tous les exils se conjuguent ici au même temps, celui de la misère et de l’inquiétude. Tes pas s’arrêtent devant une échoppe familière.

Le boui-boui porte un nom équivoque, tranchant la devanture avec ses lettres en néons jaunes : The Country of Last Things. Le a clignote irrégulièrement, et par moment, c’est la luxure qui s’invite derrière l’innocente voyelle, ambiguïté qui enrobe le lieu dans une tiède inquiétude. Décrypter les évidences, c’est ce qui t’a toujours conduit sur cette île déchue, où les apparences sont uniment fausses. Enchevêtrés devant le boui-boui, des monticules d’objets hétéroclites semblent grimper pour attraper la devanture de néons jaunes : de grosses ampoules dépourvues de lustres émergent par endroits, entre les brosses à dents, les bombonnes d’ammoniaque et les batteries composites. On peut entrevoir des chapeaux, des claviers d’ordinateur auxquels ils manquent certaines touches, des cierges et des carcasses de téléphones portables. En déambulant entre les étals de fortune, tu rencontres même une vieille machine à écrire, une remington, un modèle d’avant la guerre – et même de bien avant. À chaque engin de ce genre que tu croises chez les antiquaires ou les trafiquants, tu ne peux t’empêcher de demeurer quelques instants à la contempler, espérant peut-être dans ton for intérieur entrevoir Enigma.

Ce n’est pas la première fois que le boutiquier te trouve à fureter entre les étals. Il t’adresse un signe de tête méfiant en guise de salut. C’est un vieux monsieur, dont la moitié du visage est dissimulé sous une gavroche qui ne laisse entrevoir que l’éclat de ses yeux noirs. C’est un humain ; tu songes qu’il a sans doute vu plus de choses que tous les objets qui s’accumulent dans son boui-boui. Ce n’est pas l’un de tes informateurs, mais il sait ce que tu cherches ; il ne tarde pas à te faire un signe de main discret pour t’attirer dans le magasin, une minuscule dépendance en taule où quelques livres s’épuisent sur des étagères à moitié vides. Tu t’apprêtes à entrer dans le débarras, lorsque le boutiquier t’arrête, barrant l’entrée de toute sa grande et vieille carcasse. « Il me le faut tout de suite. » grogne-t-il, mais dans sa voix perce un trémolo suppliant. Tu plantes tes yeux clairs dans les siens, presque entièrement engloutis sous la gavroche, avant de tirer de ta sacoche une seringue propre et un petit flacon. Le boutiquier s’empare du matériel, gorge la seringue du précieux liquide et s’injecte immédiatement le contenu dans le bras, avec un grognement de douleur.

Tu ne marchandes pas tes livres avec de la drogue ; il s’agit d’hormones. Lorsque les humains ont été parqués sur Staten Island, la misère de leur condition s’est éprouvée dans l’extrême pauvreté des soins médicaux à leur portée, et bien des transsexuels ont été privés de leurs injections hormonales. Face à la détresse du vieil homme, tu aimerais faire davantage, mais la générosité est un luxe suspect sur Staten Island. Alors tu te glisses dans le débarras, éclairé pauvrement par une ampoule aux câblages apparents, et tu parcours les livres. Ta main effleure les couvertures, tu déchiffres des titres à demi-effacés. Ce ne sont pas les livres de magie issus de la contrebande qui t’intéressent, ce sont les livres d’avant-guerre, ceux dans des langues disparues. Tu désespères de retrouver jamais dans les entrailles de New York le Codex Mendoza, premier et dernier témoignage existant du nahuatl, le langage de la civilisation aztèque. Absorbé par les quelques livres épars sur les étagères, tu ne remarques pas immédiatement les deux yeux pénétrants qui se sont posés sur toi.

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: In the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le Mar 21 Mai - 15:32
Judas Gates
you got two black eyes
Judas Gates
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2536-judas-if-karma-doesn-t-hit-you-i-will https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2576-we-re-all-going-to-die-
image : In the Country of Last Things (ft. Judas) B237801a9b298aca010332e811ca91a1
pseudo : horus.
credits : mittwoch (avatar), beylin (signa).
Faceclaim : ben barnes.
Multifaces : phœnix de luca.
Inscription : 24/04/2019
Messages : 174
true color : #ff0000 (red).
timelapse : trente-six piges Ψ visage buriné, traits tirés, il est marqué par les dures années passées. Carcasse usée jusqu'à la moelle qui ne laisse dans son sillage que des mégots de cigarettes durement troquées et des effluves de café bien trop corsé.
heart rate : célibataire Ψ solitaire endurci à la recherche de conquêtes pour réchauffer son lit et remplir ne serait-ce qu'une nuit ce vide dans sa poitrine. Veste qui empeste plus le stupre que le cuir tandis qu'il se noie dans ce néant béant, cette absence de sentiments.
purpose : mercenaire et troqueur occasionnel Ψ il est loin d'être regardant et loue ses services au plus offrant moyennant tout juste assez pour s'assurer une modeste pitance. Il refuse cependant de s'abaisser à servir un sorcier ne serait-ce que pour un salaire plus élevé et seule son activité parallèle au marché noir lui permet d'assumer le loyer.
gemstone : tourmaline noire (électricité/orage) Ψ capricieuse gemme qu'il rejette presque, lui, l'ennemi de la magie, esclave parti en croisade contre ces sorciers qu'il s'est juré d'annihiler. Pourtant, il comprend le réel potentiel de cette pierre, nécessaire moyen pour arriver à ses fins.
liability : serpent au sang froid Ψ séducteur manipulateur Ψ quête vengeresse contre la société sorcière Ψ mère rebelle tuée dans sa jeunesse Ψ père absent dont il ne connaît que le prénom (lien à pourvoir) Ψ cicatrice sur la paume droite apparue après s'être servie de sa gemme.
loyalty : déloyale loyauté bien souvent achetée, assurée par quelques tickets de rationnements qu'il a tôt fait de dilapider. Esprit libre sans famille, sans rien qui pourrait le retenir, il n'y a pas d'amis seulement ceux ne faisant pas partie du camp ennemi.
warning sign : In the Country of Last Things (ft. Judas) Original
Black Dimes : 1440
RED THIEVES
RED THIEVES

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty
in the country of last things

sennar s. toegar & judas gates

le 15 mai 2220

Les rues sombres et insalubres s’illuminent au crépuscule, se parant de couleurs vives qui fatiguent les rétines tandis que les néons grésillent. Dédale de ruelles alambiquées où errent d’illustres inconnus aux airs patibulaires et qu’il évite comme la peste alors que les bruissements de papiers et les cliquetis métalliques de sa marchandise retentissent, trouvant écho sur les murs des échoppes qui s’emplissent au fur et à mesure que le bleu du jour laisse place à l’obscur manteau nocturne.
Le sac de toile frappe le dos vêtu d’une veste noire au rythme du pas vif et il peut presque sentir les coins des bouquins entassés lui entailler les reins. Étrange butin qu’il a trouvé au cours d’un règlement compte, là, abandonné, condamné à se laisser ensevelir sous la poussière d’une vieille étagère. Pas que le sort de quelques livres aux pages jaunies et qui empestent le moisi lui importent plus que de raison, ça non. C’est un homme de terrain, Judas, un enfant que la rue a englouti, détruit puis reconstruit. Tantôt mère tantôt amante, elle lui a appris mille ruses, préférant la rudesse de l’expérience à la douceur de l’insouciance. Ce qu’il sait, il l’a tiré de sa peau écorchée, de sa chair lacérée, de sa fierté piétinée qui n’a jamais cessé de le pousser à avancer, se surpasser et triompher. Non, ce ne sont pas quelques phrases écrites par cette humanité surpassée et annihilée qui lui ont enseigné ce qu’il fallait pour survivre à ce quartier, aux sorciers. Auteurs décédés depuis de longues années qui, du haut de leur époque dorée et oubliée ne pouvait décemment les préparer à ce qui allait arriver, à ce qu’ils devraient affronter et sacrifier au prix de la liberté.

Les papilles baignées d’amertume, il s’immobilise devant le boui-boui et ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil dubitatif face à la façade décrépie. The Country of Last Things. Petite boutique qui ne paye pas de mine mais que Cesaria lui a indiqué d’un geste sec de la main, pressée de se débarrasser du mercenaire et de sa maudite marchandise ne trouvant pas sa place au milieu de ses précieux artefacts. « Qu’est-ce que tu veux que j’foute de ton merdier d’lettré ? » qu’elle lui a balancé de sa voix éraillée d’avoir fumé comme un pompier avant de le presser d’aller voir ailleurs, dans un autre endroit où elle ne serait pas.
Bien qu’il ait senti son sang bouillonner dans ses veines viciées, il s’est contenté de sourire Judas. Charismatique rictus étirant le coin de ses lèvres pleines mais n’atteignant par le regard semblable à deux orbes noires devenues aussi impénétrables que la glace. Fierté qu’il a cependant étouffée, ravalée alors qu’il a fini par s’éloigner sans insister. Au fond, il sait bien pourquoi Cesaria cherche toujours à se débarrasser de lui au plus vite, achetant toute sa marchandise en le poussant vers la sortie. Lui que la Faucheuse suit inlassablement, qui empeste la mort et les problèmes. Lui, le mercenaire dont la gemme est toujours exposée en pleine lumière.
Les doigts fins s’enroulent autour de la poignée bien vite abaissée tandis que la porte s’ouvre pour le laisser entrer. Les semelles de ses chaussures couinent sur le parquet usé et délavé et il se retient de lever les yeux au ciel, tentant de conserver de sa superbe alors qu’il vaque entre les vieilles étagères où s'amoncellent tout un tas de d’objets divers et variés qu’il ne reconnaît que guère.

« Il y a quelqu’un ? » qu’il lâche lentement, les syllabes roulant distinctement sur la langue experte.
Rien. Rien si ce ne sont des sons étouffés qui lui parviennent du fond de la pièce, trouvant écho sur les bibelots d’une époque ancienne n’ayant jamais été sienne. C’est mû d’une curiosité mal placée qu’il se déplace silencieusement, atteignant la petite dépendance à laquelle il jette un coup d’œil scrutateur. A la vue de l’aiguille bien vite enfoncée dans la chair tendre du bras, la surprise passe sur les traits intrigués avant de s’estomper tandis qu’il exerce un discret mouvement de recul pour se détourner d’une scène qu’il n’a que trop contemplée pour en être réellement secoué. Les drogués se comptent par milliers dans ce quartier rongé par la criminalité, pauvres êtres ayant choisi la solution de facilité pour s’évader de la dure réalité.
Il attend donc, adossé contre l’une des étagères couvertes de bouquins qu’il juge sans intérêt, attrapant une cigarette dans la poche de sa veste qu’il coince rapidement entre ses lèvres. Il ne prend cependant pas la peine de l’allumer, préférant savoir à qui il a affaire, criminel dont la prudence est mère de sûreté.
Le vieillard qui s’extirpe du local adjacent est seul mais il ne s’attarde pas plus que cela sur l’absence du fournisseur dont il n’a pu entrevoir qu’une mèche blonde bien vite disparue de son champ de vision. Il ne faut à Judas qu’une poignée de minutes à coups de quelques œillades et d’un sourire jovial pour liquider sa marchandise pour quelques tickets qui lui permettront de se sustenter pour la fin du mois à venir.
« Tu peux déposer les livres sur les étagères à l’arrière. » que lui indique le boutiquier en désignant la dépendance où il se trouvait quelques instants auparavant.

Le mercenaire se contente d’un hochement de tête et lui laisse le soin de s’occuper du foutoir étalé sur la table avant d’attraper la pile d’ouvrages qu’il emporte sous son bras, se glissant dans le débarras. Là, il se fige sans un bruit face à l’étrange spectacle, épiant sans vergogne les intenses recherches de l’étranger dont le visage ne lui est pas familier. Étrange comportement qu’il décrypte de ses yeux perçants, notant la finesse de ses traits et la délicatesse de ses gestes. Attitude peut-être trop mondaine pour être assimilée à celle des indigents de Staten Island.
C’est le froissement du cuir qui trahit son mouvement tandis qu’il pose négligemment la pile dans le premier espace vide à sa portée. Orbes sombres qui restent posées sur les écrits anciens dans une attitude presque indifférente.
« Tu n’es pas d’ici, je me trompe ? Qu’est-ce que tu vends ? » qu’il demande d’une voix calme et suave, sa curiosité éveillée.
S’il y a bien une chose que lui a appris son métier, c’est que tout le monde a un secret à cacher, un squelette à enterrer. Chaque individu sur cette planète est un client potentiel, en particulier ces vendeurs de bonheur éphémères.

PS:
Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: In the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le Dim 26 Mai - 22:13
Sennar S. Toegar
you got two black eyes
Sennar S. Toegar
http://twoblackeyes.forumactif.com/t744-sennar-en-etrange-pays#10085 https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t1015-sennar-donner-a-voir http://twoblackeyes.forumactif.com/t2621-f-dejanir-toegar-day-court http://twoblackeyes.forumactif.com/t2620-famille-le-desert-des-tartares-5-8-libres
image : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uo63
pseudo : solomonsuaire
credits : AILAHOZ ; Celska
Faceclaim : Thomas Brodie-Sangster
Multifaces : Quetzal Nuì
Inscription : 15/12/2018
Messages : 461
true color : lightsteelblue
timelapse : 22 ans
heart rate : Sans attache
purpose : Officieusement, espion au service de Phenicia Toegar. Officiellement, archiviste au Tribunal de la Day Court.
magic scale : Niveau II
powerplay : La Bride, un vent violent en mesure de repousser, attirer ou lacérer une personne, dans ses expressions les plus désastreuses.
loyalty : En étrange pays dans son pays lui-même, perdu dans un palais de miroirs. Sa loyauté envers la Day Court est difficile à déchiffrer, tantôt désinvolte et fuyant, tantôt prêt à tous les sacrifices pour lui rendre hommage. Un exilé plus qu'un apatride.
object cards : 2
mystery cards : 1
warning sign : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uvud

In the Country of Last Things (ft. Judas) Vqkd

In the Country of Last Things (ft. Judas) 4rdn

Black Dimes : 1311
DAY COURT
DAY COURT

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty

Les couvertures des livres sont écaillées, la plupart des titres effacés par le temps. Relégués à l’arrière de la boutique comme de petits tas de pages insignifiantes dont plus personne ne veut, ils ne remplissent les étagères qu’à demi – le vide lui-même semble avoir plus de valeur. Tu passes une main prudente sur les reliures, tournes les pages d’un livre au hasard, déchiffres consciencieusement des lignes dans des dialectes disparus, témoins intemporels des civilisations d’avant la guerre. Il t’arrive de passer des heures entières dans le secret de ce débarras, tiré des méandres du décryptage par la voix désabusée du boutiquier. La plupart des livres qui passent de main en main dans le Black Market sont sans intérêt : des romans noirs mal écrits, des manuels scolaires de sorciers, des contrefaçons de grimoires célèbres. Mais parfois, quelques singularités se perdent dans les étagères vides, et tu mets la main sur une anthologie de poésie dada, une reproduction des manuscrits de Qumrân ou une édition originale du Morphogenesis d’Alan Turing.

« Tu n’es pas d’ici, je me trompe ? Qu’est-ce que tu vends ? » La voix est comme une intrusion dans un sommeil énigmatique. Tes muscles se crispent instinctivement, mais tu ne cilles pas, te contentant d’un regard vers le nouveau venu. Depuis combien de temps est-il ici ? La dureté secrète de ses traits, ses cheveux noirs en bataille, sa veste en cuir usée sont les attributs précaires de tout personnage de la tragédie de Staten Island ; un humain comme il y en a tant d’autres, sans doute. Tu détailles brièvement cette silhouette intruse, qui comme toutes les carcasses de l’île humaine, semble à la fois terriblement insignifiante et infiniment dangereuse. L’espace de quelques instants, tu ne réponds rien, comme si tu ne t’étais pas rendu compte que c’est à toi que l’inconnu venait d’adresser la parole d’une voix calme et, pourtant, empreinte de soupçons. Tu reposes doucement le livre que tu étais en train de parcourir. « Tout dépend de ce que les gens cherchent. » réponds-tu d’une voix où la ruse se mêle à une sorte de douceur indéchiffrable. Tu as volontairement ignoré sa première demande ; s’il est incontestable que tu dénotes dans le paysage de Staten Island, tu te plais à laisser planer l’ombre d’un doute sur la question. Et puis, que tu sois d’ici ou d’ailleurs, finalement, quelle importance ?

Tu fais désormais face à ton interlocuteur, mais loin d’en profiter pour détailler ses traits et jauger ce potentiel ennemi, tes yeux se posent presque mécaniquement sur les livres qu’il tient encore dans ses bras, et ceux qu’il vient de déposer dans l’alcôve vide d’une étagère. Un étrange butin qui ne manque pas de captiver ton attention de longues secondes durant, les pupilles scrutant déjà les titres – quoique sans grand espoir. « Tu es dans le milieu ? » Tu accompagnes ta question d’un signe de tête vers les livres entassés négligemment, ne cherchant aucunement à dissimuler l’intérêt que tu leur portes. Après tout, un contrebandier trouvant preneur se montre toujours plus docile pour écouler sa marchandise ; tu n’as aucune raison d’afficher une indifférence factice. Tu fais quelques pas vers l’inconnu, mais encore une fois, ce n’est pas lui que tu approches, ce sont les livres qu’il tient dans ses mains, la tête légèrement penchée pour en déchiffrer les couvertures, comme un corbeau fasciné par l’éclat d’un bijou. Tes lèvres remuent en égrenant les titres, et pourtant aucun son ne s’en échappe, perdu dans tes univers atones de lettres mortes.

Posté près de l’étagère nouvellement remplie, tu échappes un sourire désabusé en contemplant la quantité de livres amassés. « Ce n’est pas un maigre butin. » Et reportant ton attention sur l’inconnu, tu lui tends une main en guise de salut – une main trop blanche peut-être pour faire illusion dans le Black Market. Tu ne voudrais pas laisser filer cet étonnant personnage si vite, avec la promesse de tant de livres. « Je m’appelle Sol. » Ton deuxième prénom, celui que tu donnes pour dévier de ta véritable identité, le nom sous lequel tes informateurs te connaissent. Un prénom qui n’en a d’ailleurs pas vraiment l’air, sorte de bâtardise navrante entre une note de musique et un plancher – et pourtant particule royale aux origines immémoriales. Mais c’est à peine si tu écoutes la réponse de ton interlocuteur, car déjà tes yeux se figent sur une reliure en cuir noir, où cinq lettres sont gravées dans une encre bleue énigmatique : NAZC.A Tu ne peux pas méconnaître cet agencement surprenant de consonnes et de voyelles, et ton sang ne fait qu’un tour en comprenant de quoi il s’agit.  

Un livre-code. En cryptographie, un livre-code est la clé utilisée pour chiffrer un message, coder et décoder à la fois, recueil de la table de correspondance intégrale et des dérivés. Avant la guerre, ces livres avaient déjà presque entièrement disparus, supplantés par les machines et les algorithmes cryptographiques implantés sur ordinateurs. Pourtant l’avènement de la société sorcière a rebattu les cartes de la cryptographie, et certains de ces documents refont surface, déjouant les combines des hackers de la plus simple et efficace des manières : les répertoires en papier. Tu parcoures le livre distraitement, ne comprenant pas comment pareille clé pouvait s'être retrouvée ici. Reportant ton attention sur l’étranger, tu lâches d’une voix troublée : « Où as-tu trouvé ça ? »

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: In the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le Lun 10 Juin - 17:27
Judas Gates
you got two black eyes
Judas Gates
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2536-judas-if-karma-doesn-t-hit-you-i-will https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2576-we-re-all-going-to-die-
image : In the Country of Last Things (ft. Judas) B237801a9b298aca010332e811ca91a1
pseudo : horus.
credits : mittwoch (avatar), beylin (signa).
Faceclaim : ben barnes.
Multifaces : phœnix de luca.
Inscription : 24/04/2019
Messages : 174
true color : #ff0000 (red).
timelapse : trente-six piges Ψ visage buriné, traits tirés, il est marqué par les dures années passées. Carcasse usée jusqu'à la moelle qui ne laisse dans son sillage que des mégots de cigarettes durement troquées et des effluves de café bien trop corsé.
heart rate : célibataire Ψ solitaire endurci à la recherche de conquêtes pour réchauffer son lit et remplir ne serait-ce qu'une nuit ce vide dans sa poitrine. Veste qui empeste plus le stupre que le cuir tandis qu'il se noie dans ce néant béant, cette absence de sentiments.
purpose : mercenaire et troqueur occasionnel Ψ il est loin d'être regardant et loue ses services au plus offrant moyennant tout juste assez pour s'assurer une modeste pitance. Il refuse cependant de s'abaisser à servir un sorcier ne serait-ce que pour un salaire plus élevé et seule son activité parallèle au marché noir lui permet d'assumer le loyer.
gemstone : tourmaline noire (électricité/orage) Ψ capricieuse gemme qu'il rejette presque, lui, l'ennemi de la magie, esclave parti en croisade contre ces sorciers qu'il s'est juré d'annihiler. Pourtant, il comprend le réel potentiel de cette pierre, nécessaire moyen pour arriver à ses fins.
liability : serpent au sang froid Ψ séducteur manipulateur Ψ quête vengeresse contre la société sorcière Ψ mère rebelle tuée dans sa jeunesse Ψ père absent dont il ne connaît que le prénom (lien à pourvoir) Ψ cicatrice sur la paume droite apparue après s'être servie de sa gemme.
loyalty : déloyale loyauté bien souvent achetée, assurée par quelques tickets de rationnements qu'il a tôt fait de dilapider. Esprit libre sans famille, sans rien qui pourrait le retenir, il n'y a pas d'amis seulement ceux ne faisant pas partie du camp ennemi.
warning sign : In the Country of Last Things (ft. Judas) Original
Black Dimes : 1440
RED THIEVES
RED THIEVES

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty
in the country of last things

sennar s. toegar & judas gates

le 15 mai 2220

Il n’a jamais été particulièrement mordu d’énigmes, phrases au sens tordu, biscornu qui éludent l’essentiel pour mieux vous perdre en conjectures. L’impatience comme cruelle compagne, il étouffe au creux de son étreinte, désireux d’obtenir satisfaction dès qu’il en fait le vœu, refusant de se contenter de réponses virevoltant autour de ses questions. Il aime la franchise obtenue par la verve habile, les mots criant de véracité tandis que lui n’est qu’hypocrisie.
Jeune étranger qui semble le défier d’insister, qui reste planté là à le dévisager dans le calme le plus total. Si sa prise de parole l’a, de prime abord, interpelé, les signes de la surprise se sont bien vite effacés et le mystère qui l’entoure reste entier, pesante chape flottante qui l’empêche de distinguer clairement ce qui le dérange réellement. Persistante démangeaison sur laquelle il ne peut mettre le doigt alors que le regard se détourne pour se poser sur ce qu’il tient entre ses mains, là calé sous son bras, bouquins que lui n’estime pas.
« Le milieu ? » répète-t-il en arquant un sourcil d’un air dubitatif avant de plisser les yeux, le coin de ses lèvres pleines se relevant légèrement. « Si tu veux parler d’être bouquiniste comme ce bon vieux marchand abîmé par la vie, non. Ça n’a jamais été l’un de mes rêves en tout cas… Disons qu’il m’arrive de rendre quelques services et il s’avère que je suis assez doué pour dégoter ce que d’autres seraient prêts à acheter. »
Il observe diligemment le regard ambré qui s’égare sur les livres bien vite posés et se redresse avant d’appuyer son flanc contre l’étagère qui ne manque pas de grincer sous le traitement qui lui est infligé.
« Tu vois, ça nous fait bien un point commun. Nous fournissons aux autres ce qu’ils désirent mais ne peuvent obtenir. » ajoute-t-il, légèrement taquin, ses doigts venant agripper le paquet de cigarettes caché dans l’une des poches de sa veste.

Il ne peut s’empêcher de remarquer l’intérêt que suscitent les ouvrages couverts de poussière chez le jeune homme alors que ses doigts adroits manipulent le carton corné pour en extirper un bâtonnet bien vite coincé entre ses lèvres. Il se défend pourtant de l’allumer, savourant simplement cet avant-goût de nicotine qui se répand sur sa langue, envahissant ses sens jusqu’à ce que tous ses muscles se détendent. Incommensurable pouvoir du tabac sur son organisme usé par les années passées à ingérer des cochonneries qui lui pourrissent la santé.
« Je ne fais jamais les choses à moitié… » lâche-t-il dans un haussement d’épaules, détaché. « Ma trouvaille semble te plaire… ? »
Question qui ressemble plus à une affirmation alors qu’il attrape la main tendue dans sa direction pour la serrer en s’attardant un instant sur la paume pâle, presque délicate. La peau est douce sous ses doigts rugueux et il tressaille au contact, lui jetant un regard perçant, un air indéchiffrable inscrit sur les traits de son visage.
« Sol… C’est un prénom intéressant. Aucun rapport avec le soleil, je suppose ? » demande-t-il en inclinant la tête, inquisiteur. « Je suis Judas. »
Sa poigne se relâche, geste mesuré, touché qu’il laisse filer presque à regret comme s’il pouvait lui révéler toute la vérité dissimulée. Il peut presque palper ce qui est dissimulé, ce qui se refuse à être exprimé, étranger indéchiffrable qu’il est incapable de situer entre amitié et animosité. A cette idée, un faible sourire étire ses lèvres et il se retint de lever les yeux au ciel parce qu’il n’a pas d’amis, Judas. Les individus qu’il juge dignes de son estime ne peuvent se compter que sur trois doigts d’une main, rare espèce qu’il ne côtoie pas sans une certaine distance, crainte de la souffrance causée par la perte d’êtres chers, par l’effroyable déception de la trahison, l’amertume de la déception. Non, il ne se lie pas, Judas et c’est bien plus simple comme cela.

« Où as-tu trouvé ça ? »
Il relève la tête, abruptement tiré du cours de ses pensées pour tomber sur l’étranger agrippé à l’une des couvertures reliées comme si sa vie en dépendait. Un vulgaire objet de papier sur lequel est inscrit dans une écriture bleutée et à moitié effacée : NAZC.A. Il tente un instant de comprendre l’intérêt qu’un tel ouvrage peut susciter mais ne peut lui trouver une valeur particulière, titre difficilement prononçable et dont la signification ne lui dire guère plus.
« Au cours d’une surprenante virée nocturne. » finit-il par répondre dans un haussement d’épaules, réprimant un rictus agacé au souvenir de cette nuit où il s’est quelque peu écharpé avec Darren, chez ce particulier. « Il t’intéresse ? Je peux t’en faire un bon prix. »
Marché qu’il se hâte d’entamer alors qu’il se détache de l’étagère pour raffermir sa prise sur son sac, omettant de préciser que, ce livre, il l’a déjà cédé au boutiquier. Son bras se lève dans la direction du jeune homme alors que ses doigts se referment sur le livre que ce dernier tient toujours bien serré. Trésor qu’il lui arrache dans une lenteur démesurée sans jamais se départir de son sourire mielleux, machineries uniquement trahies par cette lueur qui danse au creux de ses prunelles aussi insondables que son âme.
« Que dis-tu de ça… je te laisse emporter ce précieux ouvrage et tu m’offres le repas de ce soir. Bière comprise, cela va de soi. N’est-ce pas là un marché bien équitable ? » ajoute-t-il dans un clin d’œil dégoulinant de ce qui s’apparente à de bons sentiments.
Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: In the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le Lun 10 Juin - 21:39
Sennar S. Toegar
you got two black eyes
Sennar S. Toegar
http://twoblackeyes.forumactif.com/t744-sennar-en-etrange-pays#10085 https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t1015-sennar-donner-a-voir http://twoblackeyes.forumactif.com/t2621-f-dejanir-toegar-day-court http://twoblackeyes.forumactif.com/t2620-famille-le-desert-des-tartares-5-8-libres
image : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uo63
pseudo : solomonsuaire
credits : AILAHOZ ; Celska
Faceclaim : Thomas Brodie-Sangster
Multifaces : Quetzal Nuì
Inscription : 15/12/2018
Messages : 461
true color : lightsteelblue
timelapse : 22 ans
heart rate : Sans attache
purpose : Officieusement, espion au service de Phenicia Toegar. Officiellement, archiviste au Tribunal de la Day Court.
magic scale : Niveau II
powerplay : La Bride, un vent violent en mesure de repousser, attirer ou lacérer une personne, dans ses expressions les plus désastreuses.
loyalty : En étrange pays dans son pays lui-même, perdu dans un palais de miroirs. Sa loyauté envers la Day Court est difficile à déchiffrer, tantôt désinvolte et fuyant, tantôt prêt à tous les sacrifices pour lui rendre hommage. Un exilé plus qu'un apatride.
object cards : 2
mystery cards : 1
warning sign : In the Country of Last Things (ft. Judas) Uvud

In the Country of Last Things (ft. Judas) Vqkd

In the Country of Last Things (ft. Judas) 4rdn

Black Dimes : 1311
DAY COURT
DAY COURT

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty

« Ma trouvaille semble te plaire ?... » À nouveau, tu éludes la question – comme si tu ne l’avais pas entendue, ou plutôt comme si la réponse était bien trop évidente pour faire à quiconque l’affront de s’y abaisser. Tu ne remarques qu’à peine la surprise de l’inconnu au contact de ta paume blanche et délicate ; une main d’enfant ou une main d’aristocrate. Le regard qu’il te jette t’aurait sans nul doute transpercé comme une rapière, s’il avait eu une quelconque réalité tangible. Le genre de regard qui découpent les visages et scient les esprits pour en révéler tous les secrets, des yeux que tu as tant et tant affronté au Golden Palace qu’ils ne t’arrachent plus aucune expression. Tu es un livre crypté, bien malin celui qui pourrait affirmer quoi que ce soit à ton égard sans être immédiatement assailli de doutes. La main du contrebandier est rugueuse, une paume dont chaque ligne révèle la dureté de la vie à Staten Island ; une paume qui ne diffère en rien de toutes les autres ici-bas. Elle ne t’apprend rien de plus que ce que tu penses connaître déjà.

« Sol… c’est un prénom intéressant. Aucun rapport avec le soleil, je suppose ? » Un sourire désabusé t’échappe, et tu détournes le regard en secouant légèrement la tête, sarcastique quant à cette étonnante ironie du sort. Ces moments où le destin semble se moquer ouvertement de toi. « Aucun rapport. » te contentes-tu de répondre après un instant, d’une voix tout aussi désabusée. À nouveau, il serait peu dire que tu ne dis pas tout, comme si tu gardais avarement le meilleur pour toi seul. « Je ne sais pas si ce prénom a rapport à quoi que ce soit, à vrai dire. » ajoutes-tu comme pour toi-même, d’un ton faussement désintéressé. « Je suis Judas. » Tu hausses un sourcil, soudain rongé par la curiosité. Judas, un prénom pour le moins équivoque. Un prénom parfait pour un voleur de livres. « On ne peut pas en dire autant du tien. » Tu tournes et retournes à loisir ce nom dans ton esprit, comme s’il était possible d’en percer le mystère sans âge. Judas, un prénom d’un autre temps, une menace à lui seul.

« Au cours d’une surprenante virée nocturne. » Tu n’écoutes qu’à peine le récit de cette trouvaille. Le comment t’importe peu ; seul le résultat éveille ton intérêt. Que ce contrebandier ait volé, pillé, tué, blasphémé pour obtenir ces livres te laisse pour le moins indifférent, tant la valeur de ces ouvrages te semble inestimable. « Il t’intéresse ? Je peux t’en faire un bon prix. » Avec une lenteur carnassière, Judas reprend dans tes mains le livre tant convoité ; tu ne résistes pas, ce n’est pas le moment de te mettre cet ingénieux contrebandier à dos. Tu le laisses faire, les yeux plantés dans les siens, attendant son verdict. Tu ne peux cependant t’empêcher de souligner, presque malgré toi, le caractère frauduleux d’une telle proposition : « Combien Tolède t’en a-t-il donné ? » Il n’était pas nécessaire d’être un grand détective pour comprendre les raisons de sa présence ici : vendre à l’antiquaire, dénommé Tolède, ses trouvailles – qui, fatalement, ne lui appartenaient désormais plus. Mais ta remarque vise surtout à lui faire remarquer que tu n’es pas le dernier des abrutis, pas tant à pointer quelque illégalité de la manœuvre. Dans ce monde de trocs et de trafics, les règles ne sont pas les mêmes qu’ailleurs.

« Que dis-tu de ça… je te laisse emporter ce précieux ouvrage et tu m’offres le repas de ce soir. Bière comprise, cela va de soi. N’est-ce pas là un marché bien équitable ? » Tu esquisses un sourire entendu, ne relevant pas toute l’ironie enrobant l’équité d’un tel accord ; un marché entre un mendiant et un roi. Tu ne soulèves pas non plus la fraude dans laquelle Judas compte bien t’emballer, comme si le contrebandier était venu déposer les livres sur ces étagères sans avoir d’abord parler affaire avec le vieil antiquaire, qu’il ne lésine pas à rouler. Tu fais mine de ne pas t’en préoccuper, et tu réponds d’une voix se voulant cordiale : « J’en suis. » Tu lui emboîtes le pas pour quitter le débarras de livres, et arrivé au comptoir, où Tolède ne manque pas de te jeter un regard appuyé, tu lances à Judas : « Je te rejoins dehors, attends-moi un instant. » Une fois le contrebandier sorti, tu tires de ta poche de quoi dédommager l’antiquaire : un anneau doré – de l’or massif – jetant sur le petit magasin un éclat mystérieux. Un bijou de valeur comme ta famille en possède tant, qui te rend pourtant moins suspect qu’une liasse de tickets de rationnement, dont les humains ne se départissent qu’à contre-cœur – tandis que de vieux bijoux de famille dépourvus d’utilité… « N’en demande pas moins du double qu’on te proposera. » glisses-tu à l’attention de Tolède. L’antiquaire s’empare de l’anneau, mais tu ne le lâches pas immédiatement, ajoutant d’une voix plus imperceptible encore : « Otto revient dans un mois avec le disque dur, tu sais quoi faire. » Le visage demeuré de marbre, l’antiquaire t’adresse un signe de tête où pointe une certaine reconnaissance, avant de s’affairer à ses occupations comme si de rien n’était. Lui-même ferait tout pour préserver le secret de vos entrevues, tu le sais bien.

Après quoi, tu rejoins Judas sur le seuil de la boutique The Country of Last Things. Tout en engageant la marche, début d’une déambulation quelque peu hasardeuse par les rues du Black Market pour trouver un point de ravitaillement, tu lances, un éclat joueur au fond des yeux : « Tu as lu l’Ancien Testament ? » Accompagnant tes mots, tu tends à Judas une petite boîte d’allumettes tirée de ta sacoche – à moins qu’il ne souhaite garder sa cigarette éteinte jusqu’au lever du jour.

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: In the Country of Last Things (ft. Judas)      #☾.      posté le
Contenu sponsorisé
you got two black eyes

In the Country of Last Things (ft. Judas) Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
In the Country of Last Things (ft. Judas)
Page 1 sur 1
two black eyes
Revenir en haut 

. ✵ * · . . TWO BLACK EYES ☽ :: 
new york
 :: 
Zone 9
 :: 
The Black Market
+
 Sujets similaires
-
» Corps enlacés, esprits retranchés (PV Judas)
» • THE MAGIC EMPORIUM OF THINGS
» Some things never change - Nora
» Things we lost to the flame ♦ Lena


Sauter vers: