wild flower (( sian ))

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sian & ezio

brooklyn. terrain de jeu appréciable, nature qui s'éveille, s'anime alors que le temps défile. la démarche d'ezio est princière, comme s'il faisait partie d'une famille régente alors que c'est loin d'être le cas. il n'est qu'un inconnu, un nom parmi d'autre. pourtant, il a ce sale caractère déplaisant - cet air supérieur dérangeant sur le visage. il se plaît à vagabonder dans les rues, à tuer le temps avant qu'il ne le tue. il aime le matin, les rayons du soleil qui viennent docilement à sa rencontre. il aurait envie de rester dehors à marcher, peut-être même à se poser sur un banc. une charmante compagnie ne serait pas de refus mais ezio, il a son affaire. boutique de fleurs, une passion qui a survécu à tout. il finit par se hâter d'aller là-bas. les lieux sont calmes. il pose sa veste dans le bureau, retourne vite en boutique pour commencer à créer. ses mains sont reines, ses fleurs sont sublimes. ezio se plaît à imaginer mille couleurs, mille compositions. il laisse souvent la musique envahir la pièce lorsqu'il n'y a que lui. il se laisse bercer, compose - assemble. routine parfaitement huilée, sa tête se relève pourtant lorsqu'il entend la clochette. dos à la porte, il met la dernière touche au bouquet avant de le reposer délicatement. il n'a jamais eu de bonnes manières avec les gens mais les fleurs lui inspiraient une douceur inattendue. à peine le bouquet posé, il se tourne pour faire face à sian. le sourire qui s'esquissait sur son visage vacille quelques peu. légère expression d'agacement qui vient l'envahir, ezio qui ne s'attendait pas à une telle visite. « sian, quel plaisir de te voir. » elle sait qu'il ment, que tout cela n'est que de la fausse courtoisie. mais ezio ne serait pas ezio s'il ne jouait pas. il s'approche d'elle, passe derrière l'établi. « qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » il se remet à sourire, défie les lois de la distance acceptable ou non. il la regarde, encore - toujours. malgré les années qui ont défilé, il voit toujours une lueur similaire à celle d'antan dans ses yeux. sian, de vieux souvenirs. « si tu viens pour m'inviter quelque part, c'est non. » ses doigts viennent s'enrouler dans quelques mèches brunes. il lui sourit, attend que les répliques fusent en sa direction. il ne la lâche pas des yeux, il attend sagement les mots de la jeune femme. elle n'est pas du genre à se taire, c'est une fleur sauvage - un peu comme il les aime.

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Brooklyn, cet endroit qu’elle appelait maison depuis déjà sept ans. Paradis de végétation et de couleur, l’odeur du printemps venait se mêler à l’odeur des boutiques jonchant le chemin. Effluves familières qui avaient don de la calmer, de la relaxer. Seulement au milieu des fleurs arrivait-elle réellement à décrocher, à redevenir simplement Sian ; gamine sans famille perdue dans un monde féérique qui ne semblait pas sien. Les murs pastel qui avaient semblé l’emprisonner pendant des semaines s’effaçait enfin de son esprit, les néons cessant de briller lorsqu’elle fermait les yeux. Le cauchemar du Bronx à mettre derrière elle, enfin libre de cette apparence empruntée. Étrange impression qui naissait en son sein alors que ses pas l’entrainaient sur le chemin familier, ce quartier qu’elle connaissait comme sa poche semblait avoir changé. De nouvelles boutiques avaient remplacé les anciennes, des rénovations avaient été effectuées ; chez elle, mais différent, amélioré. Son regard est attiré par une petite boutique coquette à la verdure et aux jolies fleurs éclatantes, l’odeur des roses l’attire et ses pas l’y emmènent. Clochette qui résonne pour annoncer son entrée alors que ses prunelles glissent sur le décor coquet, prunelles qui s’arrêtent sur le visage qui lui fait face, sur ce sourire qui vacille. Regard qui s’obscurcit quand elle reconnait le fleuriste, les mauvais souvenirs se bousculant dans son esprit. Les lippes restent étirées en sourire, contrôle que la gamine a finalement appris à gérer. « tu peux encore rêver Moore. » ton concis, expression sans frivolités. Il n’a pas changé, toujours ce sourire narquois aux lèvres, le mystère sur les traits ; étrange gamin qui restait une question sans réponse pour l’humaine. Ses doigts s’emmêlent dans les couettes de Sian et son palpitant saute un battement, idiotie qu’elle balaie du revers de la main, expression indifférente malgré le message inverse que son corps semble vouloir chanter. « je suis venue chercher un bouquet. » Ses perles onyx viennent se planter dans celles d’ezio alors que ses lippes s’étirent en sourire moqueur. « mais je pense que je devrais peut-être aller ailleurs. »

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Il ne s'attendait pas à la revoir. Il pensait que cette journée serait ordinaire, d'une banalité sans nom. Sian change pourtant la donne. Elle vient éclairer son paysage; amener un peu d'inconnu dans sa petite boutique. Bien sûr, ce n'est pas une étrangère mais sa présence était réellement inattendue. Ils auraient pu se croiser au coven ou bien peut-être dans les rues. Pourquoi fallait-il qu'elle débarque dans sa boutique. Etait-ce un signe du destin que Ezio s'apprêtait à oublier ? Il pourrait rester derrière l'établi mais l'occasion est trop tentante. Il veut jouer avec elle, doigts qui se permettent de glisser dans ses cheveux noirs de jais. Il aime ce sourire qu'elle s'efforce de garder; elle semble différente. Peut-être que le temps l'a apaisée, l'a rendue plus calme. « Je suis déçu mais je le ferais. » Il se remet à sourire. Elle ne s'étale pas en paroles. Insupportable gamine, toujours. Elle ôte ses doigts de ses cheveux, premier rejet. Le coeur est faussement brisé; Ezio a toujours aimé qu'on résiste, qu'on rende le jeu plus palpitant. Il semble déceler un léger trouble chez la jeune femme. Il n'en dit pourtant rien; il se contente d'écouter. Bras croisés sur sa poitrine, fierté déconcertante. Il aurait pu deviner la raison de sa présence sans qu'elle ne le précise mais Ezio reste silencieux. Remarque le sourire moqueur lorsque leurs yeux se croisent. « Tu sais très bien que je suis le meilleur mais vas-y. »
Il sait qu'elle ne s'en ira pas. Il le croit dur comme fer car il sait que ses mains sont les meilleures pour confectionner n'importe quelle création. Ezio a hérité du goût de sa génitrice, de son talent. Sa magie ne fait que l'aider un peu plus. « Je ne pensais pas que tu étais du genre à offrir des fleurs. » Il lui fait signe d'avancer un peu plus dans la boutique. Ezio a de nouvelles venues parfaitement rangées dans leurs pots. « Ni même que tu avais quelqu'un à qui offrir des fleurs. » Il rit légèrement, continue de la regarder. Il voudrait susciter la colère, voir si les anciennes attaques marchent toujours. « Alors, c'est pour quoi ce bouquet ? » Une question qu'il se pose, peut-être que sa curiosité est piquée.

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Solitude incarnée, gamine anachorète qui se donnait corps et âme à la tâche. Toujours en mission, toujours ailleurs, à être, à jouer un rôle différent. Et pourtant, il y avait parfois des visages qui faisaient surface dans son esprit, des amis perdus de vue, des amis abandonnés… et il y avait parfois Ezio. Ezio avec qui elle avait toujours eu une relation tumultueuse, Ezio avec qui elle ne savait jamais sur quel pied danser, Ezio l’enfant qu’elle exécrait autant qu’il attirait son regard. Ezio et ses regards furtifs, Ezio et ses injures, son prénom aux sonorités mélodieuses entre ses lippes. Cette étrange jeu qu’ils se jouaient, peut-être inconsciemment, peut-être consciemment ; regard complice de myocardes en émoi. Et elle déteste ce rictus fier sur ses lèvres, cette confiance inébranlable en ses compétences, mais encore plus, la conviction dans son palpitant qu’il dit la vérité, qu’il est réellement le meilleur de ses deux mains. « d’accord, montre-moi ce que tu sais faire moore. » mauvaise foi évidente, gamine qui refuse d’utiliser son prénom, de prétendre à une affection qu’elle s’interdit. Elle s’enfonce plus profondément dans la petite boutique, laisse ses sens s’emplir de la flore odorante. Ses doigts glissent avec une douceur qui lui avait été, pendant trop longtemps, inconnue. Les insinuations du garçon sèment une ombre dans les pupilles de l’enfant, doux échos de la colère infinie qui l’avait, et l’habitait toujours.  « il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, et je ne vois pas l’intérêt de partager ces informations. » ses doigts s’élèvent, pointe un joli bouquet multicolore dont la beauté est éclipsée par son opulence. « je vais prendre celui-ci. » semer le doute dans son esprit, jouer avec ses nerfs dans une guerre sans fin, voilà longtemps qu’ils n’avaient pas valsé les enfants du printemps.

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Il est curieux, veut connaître la réelle raison de sa présence ici. Qui était à l'origine, qui devait recevoir le magnifique bouquet qu'il confectionnerait. Ezio était certain que peu importe ses sentiments personnels, rien ne s'en ressentirait dans son travail. Peut-être même que les fleurs seraient encore plus malléables. Il sourit de plus belle pour l'insupporter un peu plus. Il sait que plus son esquisse est grande, moins elle la tolère. Sa confiance résonne dans la pièce, dans les mots qu'il lui lance comme des évidences. Ezio se sent presque outré lorsqu'elle l'appelle par son nom de famille. Ce n'est pas qu'ils aient été proches mais avec les années, il aurait pu s'attendre à autre chose. Il réplique de la meilleure manière à ses yeux. « Avec plaisir sian. » Il appuie sur son prénom, deux syllabes qui lui procurent des sentiments qu'il ne peut pas expliquer. Il n'a jamais eu envie d'y penser. Si c'est un jeu, Ezio compte le gagner. Il la voit s'avancer dans la boutique. Ses yeux suivent involontairement sa silhouette. Elle ne semble pas apprécier son sous-entendu, Ezio qui cherche la confrontation. C'est une habitude qui ne l'a pas quitté malgré le temps. Colère qui se pointe tranquillement semble t-il. « Toujours aussi chaleureuse à ce que je vois. » Ironie puisque lui ne l'avait jamais été spécialement avec elle. Il se prend pourtant à vouloir la faire parler, à ce qu'elle lui dise pour qui est ce bouquet. Les années se sont écoulées et il ne sait que peu de choses sur elle. Elle n'avait pas tort, c'était vrai. Mais peut-être qu'au fond, c'était une occasion de la redécouvrir, de lui trouver de nouveaux défauts à détester. Il voit ses doigts fins qui pointent un bouquet. Ezio lui sourit, écoute son affirmation. « Il est déjà vendu. » Mensonge mais qu'importe. « Je vais t'en faire un. » Une affirmation qu'il laisse échapper. S'approchant légèrement d'elle, il lui fait signe de le suivre. Direction l'arrière de la boutique, la sublime serre avec quelques rares spécimens. « Puisque tu es là, autant prendre notre temps. » Ezio ne lui demande pas ses préférences, il se contente de regarder les fleurs. Il les associe dans son esprit, hésite quelques instants. Il n'y a qu'avec elles qu'il fait preuve d'une douceur innée. « alors, qu'est-ce que tu deviens ? » il sourit dans le vide, ne lui offre même pas un regard tant les fleurs dominent. ses mains s'affairent tandis qu'il tente une conversation ou ce qui y ressemble. tout est déjà fané entre eux.

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Lippes étirées qui l’insupportent, qui ravivent les souvenirs enterrés. Ces années d’abus et d’animosités verbales, son venin contre les humains craché à son visage, et ce sourire, ce même sourire qui étire présentement ses lèvres. Cette confiance en soi infinie, gamin imbu de lui-même qui se déclare juge et bourreau à la fois.  La colère gronde dans son sang, mais elle l’étouffe, garde l’illusion d’indifférence. Elle sait qu’il fait tout ça pour tirer une réaction, gamine au sang chaud qui s’est toujours enflammée pour un rien, et maintenant plus que jamais, elle refuse de lui donner satisfaction, continue d’entretenir la distance en refusant de gracier les trois syllabes de son prénom sur ses lèvres vermeilles. Battement raté du myocarde quand il prononce son nom, serrement qui éveille des sentiments étranges, des sentiments contradictoires qu’elle ne saurait accepter, qu’elle renie aussitôt. Jamais elle ne s’abaisserait à entretenir une relation intime avec l’ignoble. Enfant épineuse profite du silence éphémère pour s’enfoncer dans la boutique, pour mettre de la distance entre eux. « Mon pouvoir est en lien avec les animaux, pas la flamme. Si tu veux du chaleureux, il faut se tourner vers l’Automne. » Elle n’apprécie pas le commentaire, n’apprécie pas le sous-entendu qui la pique, sonorité critique qui s’infiltre dans ses oreilles et menace de devenir brasier. Qui est-il pour critiquer, pour se plaindre de sa personnalité. Et l’enfant qui tombe dans le panneau, qui joue dans son jeu. Peut-être est-ce les effluves floraux qui l’ensorcellent, qui la mettent sous son pouvoir. Précipitation quand elle pointe un bouquet, le besoin de mettre de l’espace, de pouvoir respirer à nouveau l’air frais de l’extérieur, de quitter son monde pour rejoindre le sien. Déception cachée par un simple hochement de tête, un accord tacite à ce que le fleuriste fasse travailler sa magie. Mauvaise volonté qui s’adoucit, qui s’efface. « juste, le boulot. » Réponse vague, parce qu’il n’y a rien à dire, rien qu’elle puisse réellement divulgué. Mais elle se plie à sa bonne volonté, prête à répondre aux questions pour s’occuper l’esprit, pour ne pas avoir à penser à lui, à eux, à leur passé. Pour ne pas laisser ses ambres glisser sur ses traits, s’amouracher des mèches qui tombent dans ses yeux, ou de ses lèvres pulpeuses qui sourient avec amour aux fleurs qu’il manipule avec délicatesse.

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C'est toujours étrange de la revoir. C'est comme un retour vers le passé, vers les grandes animosités. Les piques sanglantes, les jeux qui n'en finissent jamais. Ezio qui critique les mortels, Sian qui s'en offusque. Et tout qui s'enchaîne, comme toujours. Ils ont changé depuis cette époque. Ezio voit en elle une femme, feint de n'avoir apprécié sa beauté avant. Elle avait toujours été différente, comme si ses yeux pouvaient lui transpercer la poitrine, comme si ses mains pouvaient tout faire. Il persiste à essayer de l'énerver, passion pour le jeu qui ressort si facilement en sa compagnie. Mais Sian, elle met de la distance entre eux. Elle veut le casser, sa voix s'élève. Ezio rit doucement, sent que ses piques commencent à faire effet. En lien avec les animaux. Curiosité. « C'est pour ça que j'ai des envies bestiales ? Tout s'explique. » Sous-entendu qu'il lance en sa direction: ses yeux qui la dévisagent un instant avant de se concentrer à nouveau. « Je le ferai si je m'ennuie un jour. » Se tourner vers l'automne, la chaleur comme elle l'entend. Sian pense rapidement se sortir de la situation mais Ezio fait tout pour la retenir, cela sans réellement comprendre pourquoi. Il en a envie, se dit que c'est pour se divertir. C'est réjouissant de la voir, amusant même. Elle acquiesce à ses paroles. Et puis Ezio fait la conversation tout en travaillant. Magie qui opère, le chef d'oeuvre qui prend forme sous leurs yeux. Il se demande un instant si elle aimera. Elle lui répond si vaguement qu'il s'en sent froissé. Sourire mi vrai qui naît sur ses lèvres. « Quoi, c'est tout ? » Il en est presque offusqué. Tornade de questions qui sont prêtes à franchir la barrière de ses lèvres. « J'ai oublié que tu étais si ennuyante, pardon. » Phrase qu'il voudrait fatale. Le bouquet qui est finalement terminé, ses doigts y mettent la touche finale. Il se satisfait de son travail, finit par l'emmener vers Sian. Ses yeux quémandent un commentaire, un compliment et puis autre chose. Il s'approche d'elle plus qu'il ne le devrait, bouquet qu'il pose sur l'établi. Il la force étrangement à reculer, cela jusqu'à ce qu'elle ne soit contre le plan de travail. Ses yeux cherchent les siens, sa main glisse sur la joue de Sian. « Je t'ai manqué pendant tout ce temps ? » Il ne sourit pas. Il attend une réponse, probablement un rejet évident mais il s'en accommodera. « Je pense qu'on devrait évacuer nos tensions. » Une esquisse jaillit sur ses lippes; il veut détourner son attention de sa première question. Ezio, il fait un pas en avant - deux en arrière mais au fond de lui, il veut réellement le savoir. A t-elle eu ne serait-ce qu'une pensée pour lui.

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c'est pour ça que j'ai des envies bestiales ? tout s'explique. rétorque qui la surprend, qui la déstabilise un instant. Surprise trop grande pour la cacher ; lèvres entrouvertes, regard ébahi posé sur les traits satisfaits. « Tu me dégoûtes Moore. » énième mensonge craché à son visage. y’a une lueur de désir lubrique dans son regard qui teint les pommettes de carmin. Rougeur qu’elle attribuera à la chaleur de la boutique s’il ose simplement faire le moindre commentaire, mais y’a son palpitant qui bat un peu plus vite de savoir qu’elle arrive à éveiller quelque chose en lui. Stupides attentes qu’elle voudrait assassiner, mais intouchables, incontrôlable. Il avait toujours eu un talent pour se glisser sous sa peau et en grande partie à cause de l’effet qu’il pouvait avoir sur elle, malgré tous ses efforts pour rester de marbre. Pupilles chocolat qui se concentrent sur l’agencement, sur les fleurs qui s’empilent dans une vision artistique qu’elle se doit de saluer malgré tout sa mauvaise volonté. Ezio sait ce qu’il fait avec les fleurs. « tu t’attendais à quoi ? mariée avec six enfants ? divorcée ? » Nez qui se fronce avec dédain à l’idée d’une famille à ses basquets et regard noir lancé à la vermine quand il la critique encore. « et c’est quoi ta vie si passionnante Moore ? » elle s’attend pas à mieux, s’attend à ce que son existence existe seulement entre les quatre murs de cette boutique. Bouquet qu’il vient présenter et la gamine qui l’observe sous toute ses coutures avant d’avouer à contre-cœur : « pas trop minable Moore. » compliment misérable, mais plus que beaucoup aient pu arracher aux lèvres de la gamine. Elle se lève, prête à partir comme une voleuse, à le mettre derrière elle, replacer l’existence d’Ezio Moore dans ses souvenirs, d’où il n’aurait jamais dû sortir mais il lui coupe le chemin, la force à reculer jusqu’à ce que ses mains se heurtent au plan de travail. Proximité suffocante et question étouffante. Ses prunelles qui cherchent les siennes, comme si la réponse s’y trouvait. Au final, il n’y a que le silence, pas une affirmation, ni une infirmation, juste la confusion. « t’as envie de te prendre un coup comme dans le bon vieux temps Moore ? » les lippes s’étirent en un sourire, gamine qui s’était recouverte d’une illusion de calme, mais toujours aussi violente à l’intérieur, toujours prête à réduire les tensions à coup de poing.

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Il continue de jouer, que ce soit sur les mots ou avec tout ce que Sian lui donnera. C'est comme une pulsion, comme une évidence. Les mensonges s'accumulent lorsque Sian réplique. « C'est réciproque. » Le sourire carnassier, le mensonge réel. Il ne pourra jamais lui dire ce qu'il avait pu ressentir auparavant tant il s'était détesté à cause de cela. Stupides idées d'un gamin, voilà ce que ça avait été. Il ignore le rouge qui pourrait se poser sur les joues de Sian. Il a mieux à faire de ses yeux et de ses mains. Il s'affaire tout en l'écoutant. Sa voix le ramène des années avant mais maintenant, c'est différent. « pour être mariée, il faudrait encore qu'on veuille t'épouser. » Une pique gratuite, Sian qui lui tend trop de perches pour les laisser passer. D'après ses mots, personne n'est à ses côtés. Ezio en tire une certaine satisfaction. Il est surpris qu'elle lui pose la question, qu'elle s'intéresse à sa vie même si ce n'est que peu. « Tu aimerais bien le savoir. » Il ne compte pas lui déballer tout en une réponse. Il préfère entretenir sa curiosité, la pousser à quémander quelques informations. Il la voit regarder le bouquet. Ses yeux cherchent à déceler une quelconque réaction. Le compliment qui vient frôler ses oreilles n'est pas extraordinaire mais il s'en contentera. « C'est tout ? » Une plainte qui s'échappe tout de même ses lèvres. Il voudrait lui dire qu'elle ne comprend rien à l'art des fleurs mais il se retient. Il préfère la troubler autrement. Ezio, il vient poser la question fatale. Une interrogation à laquelle Sian ne peut pas échapper. La proximité est plus qu'évidente, étouffante parce que Ezio ne laisse aucune échappatoire à Sian. Silence qui retentit, sa proposition aussi. Et elle finit par le briser, par parler. Sian qui sourit, Sian qui ment. Il sent la colère qui gronde; sa main reste pourtant sur la joue de la jeune femme. Instants de pause où rien n'existe. Ezio la retire finalement. « Tu as raison, on devrait aller dîner avant. » Il sourit à son tour, revient à ce qu'il est d'ordinaire. Cet homme au sourire perpétuel malgré les coups, malgré les piques. « Je ne savais pas que tu avais de telles préférences. » Référence à son idée de coup, Ezio qui joue avec ses nerfs. Le bouquet posé sur l'établi, il continue de la regarder. « On peut commander quelque chose, je te divertirai pendant l'attente. » Il joue avec les mots, avec les idées mais une part de lui reste indéniablement attirée par les yeux noirs de Sian. Attirée par cette électricité qu'il y en a eux quoique ça lui en déplaise, qu'il déteste l'idée de feindre le jeu par moments.

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Insultes qui résonnent, qui ont pourtant une sonorité de déclaration. Insultes qui servent à cacher futilement l’électricité entre eux. Tensions palpables, impossibles à ignorer quant bien même les deux enfants s’y tentent désespérément. Et le venin continue de couler, les piques de pincer et les insultes de voler. « au contraire moore. T’avais l’air de mourir d’envie de me raconter ton histoire, mais si l’envie t’es passée c’est encore mieux. » sourire moqueur cacher derrière le bouquet, derrière cette création du sorcier. Œuvre qu’elle a acheté par impulsion, qu’elle n’a pas réellement besoin d’avoir, ni de donner. Peut-être une bonne blague de two black eyes, pour s’amuser aux dépends de la belle. « c’est tout. » complainte coupée courte. Gamine aux paroles sèches, rares. Elle a beaucoup à dire, mais se contente de peu, ne divulgue que le stricte minimum. incapable d’être honnête, avec elle-même, avec lui, avec eux. Le silence pèse, étouffe les enfants malgré leur souffle chaud qui s’emmêle. Envies et pulsions animales assassinées par le contrôle infini de l’enfant printemps, et le Momentum qui change quand elle trouve une échappatoire à la question, quand elle s’évade ; emportant avec elle ses sentiments inavoués. Roulement des prunelles onyx quand la blague est réutilisée. Tendance lubrique du gamin ignorée, simplement balayée d’un haussement d’épaules arrogant. « Et tu comptes faire ça comment moore ? il ne t’est pas passé par l’esprit que ta compagnie est déjà devenue ennuyeuse ? » nouveau mensonge, jamais elle ne s’ennuyait avec lui ; ses répliques avaient toujours l’étrange capacité de la surprendre, de la choquer. Contact physique rompu quand il retire sa main de sa joue, mais la proximité qui reste, gamine qui ne tente pas de s’évader malgré ses paroles, qui ne fait que le regarder avec un sourire amusé à la commissure des lèvres. « vas-y. divertis-moi moore. » défi finalement lancé. les dés lancés et la gamine qui lui donne tous les droits, tant qu'il est prêt à en accepter les conséquences, quelles qu'elles soient.

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Les mots violents sont plus simples à dire que les gentillesses. Ezio se cache derrière les piques, les taquineries discutables et autres paroles de ce genre. Tension présente depuis leur première rencontre, comme une évidence entre eux. Peut-être qu'Ezio préfère ça à une relation sans accrochages. « Je sais que ça t'intéresse au fond, Sian. » Le sourire de la jeune femme est moqueur mais le sien l'est tout autant. La curiosité a toujours été de mise face à elle. Ezio se sent presque vexé par cette absence de compliments sur son oeuvre. « Tu n'as jamais su apprécier les belles choses. » se prend t-il à renchérir après qu'elle ait répété ses propres mots. Il aurait voulu plus que cela, Sian ne serait définitivement jamais sa cliente préférée. C'était une certitude. La proximité, Ezio l'entretient et la cherche. Il n'a pas envie de la voir s'échapper même si elle semble en mourir d'envie dans son esprit. Sian ne répond rien à son commentaire. Ezio ne voit que ses yeux qui roulent, le jeu ne lui plaît que davantage. « On m'a dit beaucoup de choses mais jamais que j'étais ennuyeux. » Ezio est certain qu'il ne l'est pas, encore plus avec elle. Rien ne s'est jamais passé comme prévu face à Sian. Ils sont aussi imprévisibles l'un que l'autre. Sa main disparaît de la joue de la jeune femme; il ne s'éloigne pas pour autant. Peut-être tombe t-il dans son propre piège mais Sian l'autorise à le faire. Divertis-moi Moore. Il se rapproche de l'établi, ses mains venant instinctivement se poser sur la taille de Sian. « Te plains pas si tu deviens accro. » Ses yeux plongent dans ceux de Sian sans aucune intention de s'en dévier. Dernier sourire avant que celui-ci ne s'efface. Le chemin jusqu'aux lèvres de la jeune femme est lent, comme s'il attendait une quelconque réaction pour s'arrêter ou s'évader. Il se demande si elle se défilera, le repoussera en se rendant compte que c'est n'importe quoi. Ezio ne peut qu'attendre. Il capture finalement ses lippes plein de confiance. Pression douce contre celles-ci mais il ne tarde pas à intensifier les choses. Ses mains quittent la taille de Sian pour encadrer son visage. La danse devient plus tumultueuse, désordonnée alors qu'il prendrait presque goût à ce baiser. Ses doigts glissent parfois dans les cheveux noirs ébènes, ses lèvres dérivent elles aussi dans le cou de la jeune femme. Peau diaphane sous celles-ci, Ezio qui hume le parfum de Sian; il est si singulier, capable de l'enivrer. Il croise son regard, lui demande implicitement s'il faut continuer. Peut-être est-ce un défi, il ne sait pas ce qu'elle lira dans ses yeux. Il retourne toutefois à ses lippes, presque comme une évidence.