(Caleus) power & control

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Debout devant la façade du restaurant – hors de prix d’ailleurs, parce que toi tu fais un salaire correct plutôt que de voler honteusement le compte en banque de Silas – t’hésites Calixte. À entrer. À essayer. T’es loin d’être certain que ce soit une bonne idée, cette rencontre. Ce repas, à deux, avec un inconnu. En fait, depuis que t’as commencé à te préparer – sous les taquineries d’Hazel, un peu forcé d’ailleurs – t’as des doutes. C’est pas ton genre, d’aller manger avec un inconnu. T’aimes pas tellement le concept, mais y’a Clarence qui t’a convaincu. Pire, qui t’a presque supplié. De sortir. De ta zone de confort. Pour la st-valentin. De ton quartier. Toutes ses réponses sont bonnes, bien entendu. Ce qui explique ton costume et le nœud papillon – paraît qu’ici, la tenue du soir est exigé et tu grimaces presque, en fixant le trottoir de marbre. C’est d’un ridicule.

Pourtant, tu inspires un bon coup et ajustant ton veston, tu t’enfonces dans le restaurant. La réservation est, évidemment, au nom de Clarence – histoire que le mystère reste complet. Ça t’arrache presque un roulement de yeux, mais tu laisses l’hôtesse te conduire à la table. Une excellente table, qui plus est. Franchement, si ce n’était pas de ton ami, tu ne serais pas là. Pas dans ce genre d’endroit. Trop clinquant pour toi. Trop coûteux, surtout. Mais c’est la princesse – le blond donc – qui régale. Et tu es loin de te douter que l’ainé Ravenwood à honteusement mentit – après tout, lui non plus ne fait pas un salaire faramineux. Il ne perd rien pour attendre, celui-là.

C’est toutefois une table vide, qui t’accueille. C’est pas plus mal, ça te donne le temps de respirer un bon coup. D’envoyer un sms à Hazel, peut-être? Non. Mauvais plan. Elle a surement rendez-vous ce soir, puisqu’elle ne t’a rien proposé. Puisqu’elle n’a opposé aucune résistance, lorsque tu lui a parlé de l’offre de Clarence. T’as pourtant un moment d’hésitation, peut-être que tu devrais rentrer? Tu sais plus trop. Ce que vous êtes. Ce qu’elle attend de toi. Ce que t’as le droit d’espérer. De vouloir. Alors tu poses ton cul sur la chaise, faute de mieux. Parce que tu trouveras pas de réponse, debout comme un con. Mais t’as tout juste le temps de t’assoir, qu’un homme approche – en compagnie de la même hôtesse. Et alors que ton compagnon de la soirée se rapproche – au moins Clarence n’a pas mentit et il t’a réellement organisé une blind date avec un type – tu réalises que tu reconnais ses traits. Qu’il a un air familier.

Alors, ça t’échappe, pendant que tu te redresses – maladroitement cela dit, parce que t’es pas certain qu’il soit celui que t’attend. Ce serait quand même un beau bordel, non? Semblerait que oui. « Thadmeus ? » Bon, c’est pas le bon prénom, mais t’es une merde dans le domaine. T’es plus sûr de rien. Sauf que Clarence vient de t’envoyer un pote à Hazel – de ceux avec qui tu l’imaginais passer la st-valentin, aussi ironique que ce soit. T’es pas seulement nerveux, tu fronces les sourcils là – paumé, le Calixte. Terriblement. Perdu. Dire que tu ne t’attendais pas à SA venue est un euphémisme. Parce que voilà, l’hôtesse lui indique bel et bien la chaise en face de toi et la voilà qui vous – à comprendre, t’ – abandonne. Comme ça? Vraiment?!

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Pourquoi Clarence t’as envoyé le copain d’Hazel? Tu te questionnes, le regard curieux, le corps hésitant. Mais il semble tout aussi surpris que toi, alors qu’on vous donne un peu d’intimité. « Cal... Thad. Juste Thad. » T’es presque soulagé, qu’il se rappelle de ton surnom – mieux, que vous en êtes déjà au surnom. C’est moins compliqué. T’inclines donc la tête, en guise de salutation. Parce que t’es aussi hésitant que lui, une main contre ta nuque – que tu masses légèrement, comme si ça allait rendre la situation moins étrange. Puis, tu repousses tes lunettes sur le bout de ton nez et t’esquisses un sourire en coin à sa question. « Tu... Clay t'as fais venir? » Encore une fois, t’acquiesces – rassuré pourtant. S’il parle de Clarence, alors vous êtes bel et bien au bon endroit. Il n’y a pas d’erreur, aussi étonnant que ce soit. Visiblement, ce n’est ce à quoi s’attendait ton vis-à-vis, parce qu’il te relance au sujet de votre connaissance commune – son frère, mais ça, t’en sais encore rien. « Tu connais Clay? » Cette fois, tu ris même un peu. Son incrédulité t’amusant plus que de raison. C’est les nerfs – ou pas. « Ouais et ouais. Je te rassure, je n’ai pas piqué la place de qui que ce soit. Je n’avais aucune idée de qui allait se pointer ce soir. Et toi non plus, visiblement... » ce qui t’arrache un autre sourire.

Après, quitte à être là – et en bonne compagnie, tien – tu glisses sur ton siège à sa suggestion. C’est un peu étrange d’être ici avec lui. Étonnant, plutôt. Mais ce n’est pas plus mal. Il y a bien pire que de passer un repas en compagnie d’un bel homme, doté d’un sens de l’humour, qui plus est. Et puis, tu pars du principe que si Hazel l’apprécie, tu devrais savoir faire de même – à quelques exceptions près, évidemment. De fait, lorsque le serveur approche avec ses verres, tu jettes un coup d’oeil rapide à leur contenu. Mais sans plus. Sans t’y attarder. Tu doutes qu’ici, on serve le genre d’alcool que tu préfères. Tu n’es pas au Décadence. Ni au Nyx. Donc tu prends le verre et tout en ramenant ton attention sur le brun en face de toi, tu y mouilles les lèvres – aussi bien goûter tout de suite. « Désolé. C'est juste que c'est une surprise. » Oh, voilà qu’il rit le beau Thad et, c’est plus fort que toi, tu l’imites. Puis, tu hausses une épaule, pour reposer ton verre – pas trop mal, tien. « Y’a pas de mal. C’est une surprise partagée, mais... » et c’est là que ça te percute. Un peu. Tu plisses déjà les yeux, réajuste tes lunettes et te penche au-dessus de la table, comme surpris. Curieux. « … V ous seriez pas de la même famille, Clay et toi? Je vois l’air de famille, maintenant qu’on est aussi proche. Et sans masque » que tu souffles, avec amusement. Parce que lors de votre première rencontre, ses traits étaient plutôt flou.

Ils sont probablement cousins, pour ce que tu en sais, aussi tu te contentes de secouer doucement la tête. « Tsk, sacré Clay. À essayer de m’infiltrer dans sa famille. » Oh aller, ça mérite une autre gorgée du joli verre à cocktail, celui que tu soulèves même dans les airs – à sa santé, hein. Et au-dessus de ton verre, les lèvres encore humide – un bout de langue y glissant, t’observes Thad. « Mais alors… il t’a convaincu de venir ici, avec quoi? Il t’a fait annulé tes plans? Je suis censé m’excuser…? » Oui bon, ce n’est pas de ta faute, tu le sais. Mais tu te questionnes quand même. Que toi, tu sois seul ce soir, ce n’est pas si étonnant. T’es un peu un cas. Tu files trop vite. Et puis t’est décidément trop proche d’Haze, sans savoir ce que ça signifie. Mais lui, il doit avoir une ribambelle de candidat(e) qui attendent sur le bas côté.

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T’as un fou rire, aussitôt que Thad manque de s’étouffer avec son verre. C’est la famille qui l’angoisse ou toi? Difficile à dire, mais ça t’amuse. Puis, t’en viens à te poser une question : et si Clarence avait forcé Thad à venir? Ça se trouve, le pauvre gars à perdu un pari – ça, ce ne serait pas étonnant. Du tout, même. Ça devrait t’inquiéter? Pas certain. Alors à qui t’as bien pu l’arracher, ce soir, hein? « Ouais, à ma cave. Elle comptait sur ma présence ce soir. » O-kay. Là, tu te questionnes. Ton verre s’arrête dans les airs, en suspens, près de ta bouche. Curieux, tu le dévisage. Il comptait y faire quoi, dans sa cave? Un soir de st-valentin, en plus. « J’dois commencer à avoir peur? ... » vaut mieux demander, hein? Probablement. « Je travaille dans mon sous-sol. » « Ah. » Mais qu’est-ce qu’il fait dans son sous-sol? Dire que tu es curieux est euphémisme, mais tu ravales – au moins le temps d’une autre gorgée. Parce que c’est étonnement bon ce machin rouge!

« Je n'avais aucuns plans. Seulement du travail, mais Clay essaye constamment de me sortir de mes projets. Il trouve que je m'isole trop, que je ne vois pas assez de monde... Et moi, comme un idiot, je ne sais pas lui dire non. Il fait ce truc de traître avec ses yeux... » Tu reconnais bien Clarence là, à jouer le sauveur, à vouloir rendre les autres heureux. Ce qui t’arrache un autre petit rire. « Ah ouais, le fameux regard. J’ai déjà vu, c’est assez traitre... » Regard qui fonctionne presque sur toi – mais pas encore. Pas tout à fait. Probablement parce que vous n’êtes pas aussi proche qu’eux deux. Qui sont frère, visiblement – et c’est à ton tour de presque t’étouffer avec le contenu de ton verre. Ça, tu ne l’avais pas prévu. Du tout, même. Pourtant, ça n’a rien d’étonnant de la part de Clarence – encore une fois, quoi. Tu t’essuis donc la bouche rapidement, avec la serviette de table, quitte à faire cliqueter les ustensiles sur la nappe. « Mn! Sérieusement?! » Ça y est, t’as les lunettes de travers et un regard, un chouia, ahuris.

Lui, ça ne le dérange pas outre mesure, t’as même l’impression qu’il a l’habitude. Après, ce doit être quelque chose, mine de rien, d’avoir Clay pour frère. Ce qui te pousse à sourire à nouveau, de l’incrédulité au coin des lèvres. « Au moins, le cocktail est bon, hein? » Et cette fois, tu ris – encore. T’acquiesces et dépose ton verre, comme si on venait de te gronder – gentiment, mais voilà. C’est vrai que tu dois ralentir, Cal. Y’a tout un repas à venir, ce serait bien de ne pas te faire avoir par un cocktail. Comme une pucelle – nouveau sourire amusé de ta part. « Touché. J’ralentis sur le rouge de ce pas, Thad. » Et comme t’es un bon garçon – parfois, du moins – tu déposes ton verre et redresse une main. En signe de paix – là, tu n’y touches plus. Mais t’arrêtes plus de sourire, doit y avoir du bonheur dans l’alcool – ou bien ça t’a manqué de sortir en compagnie d’un bel homme. C’est que t’es sage depuis la mort de Leandre. Puis, le Décadence ne compte pas, ça c’est le boulot. C’est différent. Quant à Hazel, c’est différent – mais quel genre de différent, ce n’est pas le moment d’y réfléchir.

Non, tu réajustes plutôt tes lunettes et incline la tête sur le côté alors que Thad te renvoit ta question, bon joueur. « Et toi alors? C'est quoi ton excuse? J'aurais cru que tu aurais déjà de quoi t'occuper ce soir. » Qu’est-ce qu’il veut dire par là? Que t’avais déjà quelqu’un avec qui passer la soirée? Hazel, peut-être? T’as pourtant été très correct lors du nouvel an, sans t’accrocher trop fort à elle – elle avait déjà de la compagnie, après tout. Ce soir, toutefois, c’est à ton tour de profiter de la compagnie de Thaddeus. Alors tu recules et t’enfonces dans le dossier de ton siège. Amusé. Joueur, aussi. Une lueur dans le regard. « Alors… soit tu crois que j’ai laissé la pauvre Hazel toute seule – ce qui est faux. Elle avait déjà des plans, je croyais même qu’ils étaient avec toi. Ironique, non? » Amusant aussi, y’a qu’à voir ton sourire. Le rire que tu refuses de laisser couler le long de ta gorge. « Soit… » et cette fois tu t’avances à nouveau, les bras croisés, en appui sur le bout de la table – tant pis les bonnes manières hein. « … Clay t’as envoyé ici, mais tu ne regrettes pas le déplacement. » Aka, il te fait du pied, métaphoriquement parlant, évidemment. Parce que tu ne sens rien sous la table – pour l’instant, du moins. « Après, si tu crois que ton frère m’a attiré ici avec un pari idiot ou par défi… je te rassure. J’apprécie ton frère, mais pas au point de perdre une soirée chez les Day. »

Y’a tes doigts qui glissent en direction du verre, mais t’oses pas le prendre. T’es sage, Calixte – parfois, pas assez souvent. Ce qui explique que si tu ne touches pas l’alcool, tu t’humectes les lèvres en le fixant, lui. « J’ai pas d’excuse… sinon que j’étais curieux. Que je suis un bon pote et qu’il m’a promis une soirée sympathique – outre le restaurant hyper clinquant bien entendu – en bonne compagnie. » Oui bon, t’aurais mangé ailleurs, mais tu ne peux pas nier que l’alcool est bien. C’est prometteur, tu te consoles. Ça excuse le nœud papillon, sur lequel tu tires d’ailleurs, remuant doucement la tête à gauche puis à droite. « Jusqu’ici, j’ai pas à me plaindre… après, reste à voir s’il disait vrai et que le menu est aussi succulent qu’il y paraît. » Mais tu parles de quoi, au juste hein? De lui ou de la bouffe? À voir. Bon d’accord, tu cèdes et tu récupères ton verre, mais tu sirotes une petite gorgée. Sans le quitter du regard. Sans faire disparaître ton petit sourire en coin. « Des regrets? » Parce que y’a malheureusement pas de remboursement.

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Vos verres ne contiennent plus grand-chose et alors que Thad t’assure qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter – il ne risque pas de se tirer en me laissant l’addition – t’en profite pour réclamer une autre tournée. Suffit d’un geste de la main et le brun récupère toute ton attention. Tu n’es pas réellement surpris d’apprendre que c’est bel et bien Clarence qui vous a attiré ici, dans ce restaurant. Il a du croire que l’ambiance – ou les cocktails – serait propice à des rapprochements. Cela dit, il n’a pas nécessairement tort. Parce que ce n’est pas tant l’alcool qui te retiens, quand bien même tu achèves lentement ton verre. Non, c’est plutôt le sourire en coin de Thad. Le bout de sa langue, qui t’aguiche, en glissant contre ses lèvres. Tentative de séduction, ou tu te fais des idées? Qu’importe, parce que tu l’imites. Sans réfléchir. Sauf peut-être à quelques mots qu’il a soufflé : je t’aurais emmené ailleurs. Une preuve qu’il apprécie tout de même ce début de soirée et qu’il est temps de commander une entrée. Où se trouve le personnel? Aucune idée, parce qu’il remue sur sa chaise et que je l’observe attentivement. Il compte s’attaquer à un sujet sérieux, hein? C’est dans la carrure de ses épaules et son port de tête – de quoi m’intriguer. M’amuser, comme toujours.

« Pour ce qui est de Hazel, il n'y a rien entre nous. Par rapport à ce que tu a pensé tout à l'heure? » Ah bon? Tu hausses un sourcil, intrigué. « Nous sommes juste amis, peu importe... ce qu'elle a pu te raconter. » Cette fois, tu ris doucement. À l’idée qu’Hazel te raconte quoi que ce soit, concernant qui que ce soit. Aussi, tu secoues lentement la tête, tout en redressant une main – histoire de le rassurer. « Je te rassure tout de suite, Haze ne m’a rien ‘raconter’ à ton ou votre sujet. J’avais seulement… fait quelques déductions, vu vos rapports, lors du nouvel an. » Ouais, il n’y a que toi, qui te faisais des idées. Et tu parviens enfin à obtenir l’attention d’un serveur, qui s’empresse d’approcher, alors que Thad te rassure quant à sa présence. Personne ne lui a tordu le bras semble-t-il – tant mieux, ce serait triste de déjà l’abimé avant même que vous ayez eu le temps de jouer ensemble. « Pas de pari, pas de défi, juste un frère un peu trop convaincant. Mais rassures-toi, je suis là de mon plein gré. Il ne m'a pas forcé. » « Alors me voilà rassuré, Thad. » Fait que tu soulignes en soulevant ton verre, que t’achève en rejetant légèrement la tête vers l’arrière. Ta langue y récupérant aussitôt les vestiges sucrés, avant d’hésiter, alors qu’il reprend la parole : « Et puis, j'aime beaucoup la vue que j'ai d'ici... » Bon, au moins ça c’est clair. L’intérêt est réciproque et cette fois, tu n’hésites pas. À lui sourire. À laisser ton propre regard, courir sur lui. Curieux de ce qui se dissimule sous la chemise – et on ne vous a pas encore filer un amuse-gueule, si c’est pas triste, tout ça.

Tu rates presque la suite de sa tirade, alors que le serveur se plante près de vous. « C’est vrai que c’est pas mal du tout, ce machin rouge » que tu souffles avec amusement, le regard rivé sur lui. Mais ton corps pivote légèrement en direction du garçon qui attend sagement. « Un autre verre, alors? Et puis, il faudrait songer à manger… une salade peut-être? » Ou un potage, en fait, t’en a rien à foutre. Tu veux juste manger. Gagner un peu de force, au cas où tu pourrais te dépenser après – comment ça, tu vas vite en besogne? Puisque tu es toujours habillé, tu considères que ça va. T’es patient, Cal. Enfin, c’est quand même pas plus mal qu’on t’échange ton verre vide pour un nouveau, plein. Et pendant que tu t’assures que le liquide est tout aussi délicieux, tu laisses Thad passer commande. En finir avec la nourriture, oui. Sans toutefois en rater une seule seconde. Curieux. Intéressé – très intéressé en fait.

Dès que l’employé s’écarte, tu lui offres un nouveau sourire en coin. « Et dit moi… c’est la norme, ce genre de rencard, pour toi? C’est un truc que Clay fait.. souvent? » Parce que toi, il te fiche normalement la paix de ce côté. Enfin, il faut dire que tu sais te démerder. T’es probablement plus social que son petit frère – ceci expliquant cela. Mais t’as du mal à imaginer Thad peiner à ramener quelqu’un à la maison. « Parce que, pour ma part, c’est une première. Ce qui est presque malheureux… si j’avais su que son petit frère était aussi… agréable, je t’aurais assurément proposé d’aller prendre un verre et sans son aide. » Tu n’as certainement pas besoin de Clarence pour ça, que ce soit son petit frère ou pas. « D’ailleurs, j’espère qu’ils ne mettront pas trois lunes à nous ramener à manger. » C’est pas que t’es pressé ou que tu crèves de faim, mais disons que tu te questionnes pas mal sur sa bouche. Le cocktail doit goûter encore meilleur contre le bout de sa langue – une impression comme ça, mais en tant qu’ancien barman, tu sais de quoi tu parles. Ou pas.

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Ça parle de nourriture à table, mais tu n’écoutes pas réellement. Probablement parce que c’est ton autre appétit qu’on a le plus stimulé depuis ton arrivé au restaurant – oh la douce ironie. De fait, lorsqu’on te demande ton avis, tu te contentes d’acquiescer. Tout te vas. Tu veux simplement manger. Alors oui, qu’on vous envoie les entrées, sinon tu n’es pas certain que vous soyiez apte à sortir d’ici. Pas vu comment tu sirotes ton second verre. Ce serait tout de même bête de terminer la soirée dans un blackout Cal, hein. Oui, faut que tu ralentisses, t’es pas au Décadence. T’as une bonne descente, mais le cocktail est assurément traitre – ce qui est sucré l’est toujours.

La conversation reprend et le nouvel an refait son apparition, ce qui t’arrache une petite grimace – parce que ça ne c’est pas très bien fini. Parce que les Day on le chic – de foutre la merde, surtout. « Vrai, enfin espérons que ce soir, rien ne va sauter. » Quoi que, vous trouvant en terrain Day, ce ne serait pas étonnant. Ce qui te pousses à observer les lieux, à suivre le conseil d’Alistair : tu trouves les sorties d’urgence et calcule le temps qu’il faut pour s’y rendre. Les individus susceptible de vous ralentir – aka qu’il faudra balancer au sol. Mais Thad récupère ton attention et te laisses faire tes grands projets d’évasion. « Mais c'est la première fois aussi. Je ne sais pas ce qui lui a pris cette année. D'autant que lui, par contre, il est tout seul. Et je suis même pas sûr qu'il... soit réchauffé les longues nuits d'hiver. Enfin, pas trop. » Donc Clarence ne tente pas une carrière de marieur, à la bonne heure. Quant à son célibat, tu hausses une épaule avec un air amusé. « Ne compte pas sur moi pour cafter… à chacun ses mystères. » puis y’a ton regard qui insiste Cal : c’est les siens de mystères qui t’intéresse, toi.

Et peut-être bien que, oui, lui aussi s’intéresse aux tiens. « Enfin, je dois dire que tu as fais forte impression avec ce costume, au nouvel an. Impossible de ne pas poser son regard sur toi. » Tu grimaces à nouveau – gêné? Un peu. Parce que le bleu cobalt, ce n’est pas trop genre normalement. Tu préfères la discrétion et le bon goût, le cobalt c’est joli en cravate, moins sur tout ton corps. « Awmn, c’était très tape à l’oeil, je suis d’accord… » ta voix traine doucement dans l’air, pas avec regret, mais avec hésitation. Y’a même ta main libre qui glisse contre ta nuque, signe certain que tu n’es pas très à l’aise. Avec la couleur. Le costume. Tu ne sais plus trop. « Si ça n'avait pas commencé à sauter, je pense que j'aurais pu trouver autre chose pour réchauffer un peu l'atmosphère. » Oh. Cette fois, ta main cesse de te frotter la nuque et tu plantes ton regard sur lui. Parce que son regard est rivé sur son verre. C’est à son tour d’être embarrassé? D’hésiter? Difficile à dire, mais tu souris à nouveau. « Vu la bande, je crois qu’on serait tous tombé dans le rhum avant de finir à poil » que tu souffles avec humour. Parce qu’il a bien raison, vous étiez tous bien partit pour boire plus que de raison. Vive le nouvel an – ou pas, vu ce qui c’est produit.

Mais ce soir, il n’y a pas de rhum, seulement la boisson rouge. Alors tu reprend possession de ton verre, pour boire un peu. Lentement. Comme si ça allait te tuer – mais tu refuses de gâcher la soirée par un esprit embrumé par l’alcool. T’es plus un gamin, tout de même. « Joli nœud-papillon, au fait. » Et tu t’étouffes de plus belle, avec le contenu de ton verre. Il se moque de toi ou bien? T’hésite, mais tu finis par rire. « Tsk, je sais que j’ai l’air ridicule. J’ai hésité, mais Haze était d’avis que c’était plus chic… et puis avec la tenue de soirée exigée ici. Bref, je vire ça. » De ce pas, même que. Tu tires sur le nœud papillon et il termine dans la poche de ta veste. Un bouton de chemise en moins et tu soupires. Plus confortable. Plus toi-même. T’as même le sourire plus facile, plus détendu. Des plis joyeux au coin des yeux. « Alors dit moi, Thad. Qu’est-ce que tu fais dans la vie? Pas nécessairement le boulot hein, quoi que après vous avoir foiré votre plan, à ta cave et toi, j’ai la nette impression que t’es un accro du boulot… Mais enfin, qu’est-ce qui te branche? » et plus bas, comme à toi-même et le verre, contre lequel tu murmures : « en dehors de ce truc rouge ou les costumes cobalt, s’entend... »

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Si tu t’es fais quelques scénarios quant à la profession de Thaddeus, inventeur n’en faisait absolument pas partit. De fait, lorsqu’il s’avance pour te parler de lui. De ses passions – de sa cave, aussi – tu ne t’attends pas à ça. « Je suis inventeur. Je développe des sortilèges, des rituels... mais j'ai tendance à perdre la notion du temps quand je suis dans mon atelier. C'est prenant, disons. » Ah ça oui, tu veux bien le croire. D’ailleurs, tu le fixes avec surprise, les sourcils haussés. Pas une mauvaise surprise, cependant. La créativité, surtout au sein de ton coven, est une bénédiction. Aussi, tu lui offre un sourire en coin pour ensuite plisser les yeux. Intrigué. « Mn, d’où Clay s’inquiète que tu ne sortes pas suffisamment ET que j’ai gâché un moment privé entre ta cave et toi… je comprends mieux... » et tu souris, à nouveau, pour de bon. Parce que tu l’imagines sans mal, concentré au-dessus d’un bouquin, entièrement absorbé. Il a un petit air sérieux au naturel – c’est très bien, cela dit, qu’il l’ait perdu entre temps. Qu’il ne reste que son sourire et son regard, qui cherche le vide. Des idées? L’inspiration? Tu ris un peu. « T’es en train de chercher une nouvelle idée de sortilège? ... » un truc qui vire les vêtements en un claquement de doigt, ce serait pas mal.

Sauf que t’as tort, Cal. Tu te fais des idées, parce que Thad est simplement bien élevé – mieux que toi, du moins. Faut que t’arrête de penser avec ton entre-jambe – ou que tu y penses plus souvent, mais pas ici. Ni maintenant. Donne toi du temps, bois encore un peu oui – alors tu t’exécutes. « Et sinon... Je suppose englober un peu tout en disant que je suis à ma place chez les Night, à part peut-être que je ne suis pas consommateur de drogues… Ah, et je joue du violon. » Oh? Tu reposes ton verre lentement. Tu n’as pas de préjugé pour ceux de la night aimant se perdre dans les bras doucereux de la drogue, tu y as passé du bon temps, toi aussi, il y a plusieurs années. « Tu créer mieux, l’esprit clair ou… c’est plutôt un manque d’intérêt pour la chose? Je ne juge pas, hein... » pas sur ça, du moins. L’entrée fait alors son apparition et tu te tais, le temps d’être à nouveau seul avec lui. Le regard rivé sur lui, tu remarques à peine l’assiette posée devant toi. « Et tu joues bien? ... » Ce serait quand même con d’en parler, si ce n’était pas le cas, mais hey. Ça se trouve, tu lui as un peu forcé la main. Ce qui explique ton sourire joueur, un encouragement comme un autre. « Tu me joueras un morceau, avant le second dessert? » okay, tu t’avances, mais tu le vis bien. À chacun son truc, toi tu t’inventes soudainement prophète : tu vas finir la soirée chez lui.

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Tu reconnais, vaguement, la gêne dans le haussement d’épaule de ton compagnon. Soit il ne joue pas très bien, soit il n’aime pas qu’on s’attarde à son talent. Seulement, toi tu es summer et l’été aime souligner tous les talents artistique existant. Aussi, tu insistes. Un peu. Gentiment, même. Un peu par curiosité. Un peu par provocation, aussi. Un peu, parce que tu aimerais qu’il te joue réellement un air, une fois le repas terminé. Chez lui. Au calme. En tête à tête. Torse nu, il serait bien mignon, un violon contre l’épaule. Tu en es là dans ta réflexion, quand il te rend ton sourire, tout en attaquant l’entrée. « Sans vouloir me vanter, je pense être très bon, un archet à la main. » Ça y est, tu ris tout bas. Parce que ça, c’est du flirt inconséquent et que tu y es sensible. Intéressé, oui. Tes ustensiles en main, tu te cales contre le dossier de ta chaise. « Oh, au contraire, vante toi, je t’en prie... » tu n’as rien contre quelques détails, même que.  « Je suis sûr que j'arriverais à te faire chanter. » Il peut bien manger, maintenant. Toi, tu te contentes de sourire en l’observant. La faute au bout de sa langue, que tu imagines déjà glisser ailleurs.

Bon suffit, tu te secoues un peu. Émerge de tes pensées, en roulant une épaule. Tu l’imites alors, coupant lentement, mais tu n’a pas encore glissé la noix dans ta bouche, que tu redresses les yeux sur lui. « Ce n’est pas pour me vanter non plus, mais… il semblerait que je chante très bien. Faudra me donner ton avis... » et sous un presque rire, j’avale à mon tour. Pas de bout de langue pour moi, malheureusement. Mais sous la table, mon pied glisse près du sien. Curieux. Un peu impatient. Mais maintenant que j’ai commencé à manger, je ne perd plus un seul instant et je me met en tête d’achever le contenu de mon assiette. La faute à une enfance où la nourriture comptait trop pour en gaspiller un seul bout. Après, j’aurais préféré une salade, c’est plus rapide à manger. « Et alors, tu peux me parler de ce sur quoi tu bosses actuellement ? » À moins que ce soit classé secret? T’y connais pas grand-chose, mais tu veux bien écouter. Apprendre.

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Tu devrais ralentir, parce que ton assiette agonise déjà. Tant pis, tu attrapes ton verre à la place, sans songer au vin. Tu rêves d’un scotch, ou pas. C’est bon ce truc. Assez pour rendre la réponse de Thaddeus amusante. « Honnêtement, il n'y a rien de bien particulier à dire. » Vraiment? C’est tout? Tu hausses un sourcil, un peu amusé. « Ni sur la musique, ni sur ça…? » que tu souffles tout bas. Pour le relancer. Pour rire, aussi. « Dernièrement je me heurte à un problème un peu vague. Je suis dans une phase d'expérimentation, sans vraiment savoir vers où je me dirige. J'ai acheté tout un tas de vases en verre, et ça fait plusieurs mois que je les transmute en tas de sable. » Ah, voilà qui est mieux. Alors tu le récompense d’un sourire, tout en inclinant la tête. Puis tu tentes de comprendre. Des vases en verre qu’il transmute en sable? Il voit ton expression, là? Peut-être. « Me regarde pas comme ça, je sais pas pourquoi ça fait ça, mais à force, je trouverais bien. »

Il tente de faire quoi avec ça? Une régression? De la chaleur? Tu ne sais pas trop comment tout ça fonctionne mais tu secoues la tête. « Ça a l’air assez délicat, tout ça. Tu te blesse souvent? » Oh et pas la peine qu’il nie hein? Tu souris déjà avec amusement. « Allons, ne me dis pas que tu ne te fais jamais mal, alors que tu transforme du verre en sable. T’as déjà du t’en prendre sur la gueule... » Sinon, il est beaucoup trop doué et tu ne sais pas si tu dois rester. Tu ne serais pas à la hauteur de ce genre d’individu, ce serait dommage cependant.

Seulement, il n’a pas de réponse immédiate, non il commence à se déshabiller et de fait, t’arrête tout. Pour admirer. Le jeu des muscles, sous la chemise tendue. Le bouton qui cède, pour offrir un peu plus de peau. Pourquoi pas, hein? Tu termines ton verre, toi aussi, le regard rivé sur lui. Sur le dessin, subtil, des pectoraux dissimulés sous le vêtement. Joli. « Très joli, même... » que tu murmures. Sans honte ou hésitation. Et s’il ne comprend pas, ce n’est pas plus mal. Parce que tu te contentes de sourire, tout sauf sage. Mais satisfait, pour l’instant du moins. « Et au fait, je ne t'ai pas demandé. Dans quoi est-ce que tu travailles? » Il achève son assiette et tu aperçois déjà, du coin de l’oeil, le serveur approcher. Guetter. Tant mieux, parce que tu as faim – et des projets, pour l’après repas.

Tu repousses doucement ton assiette, du bout des doigts, que le message soit clair. Mais ton attention est offerte, toute entière, au brun qui te fait face. « Au Décadence, dans le Queens. Enfin… je suis le bras droit de Silas Urbina, donc je bosse au club. » Tout ça est logique, en effet. « Certains soir, je suis barman… d’autres, videurs. Et parfois… je traine dehors. » Uns ourire en coin, tu hausses une épaule. « Au moins, on ne s’ennuie jamais là-bas. Tu es déjà venu? » probablement pas, puisqu’il semble préférer les confins de sa cave, mais tu poses quand même la question. Pour savoir s’il sait a quel point tu cours dans tous les sens. À quel point l’endroit est… instable, disons.

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Tu n’es pas réellement surpris d’apprendre que Thaddeus n’a jamais visité le Decadence – ça manque évidemment à son éducation. Amusé, tu l’observe en souriant. « Enfin, je ne suis pas aussi ennuyeux que je sonne, hein. » Ça y est, tu ris de plus belle, ton verre contre ta bouche. « Mmn mmn... » que tu souffles avec humour. Pour le taquiner, sans réclamer pour autant des preuves – pas tout de suite, du moins. « Je me suis pas mal baladé il y a quelques années, quand j'étais à Astoria. Maintenant, je préfère la sécurité de savoir où je mets les pieds donc... Entre les clubs de la Night et le Wonderland à Brooklyn, je vois peu de nouveaux paysages. » Ton verre déposé sur la table, tu cales lentement ton dos contre le dossier de ton siège. « Donc, tu es devenu prudent… un peu pantouflard, hein? Je vois le rapprochement avec Clay » que tu chantonnes presque, amusé. Quant à ce qu’il visite le Decadence, j’acquiesce déjà avec approbation. « Si tu visites le Wonderland, il est IMPÉRATIF que tu viennes visiter la concurrence, en effet. » T’inclines la tête sur la droite, pour l’évaluer du regard. « Et puis… tu connais l’un des « patrons » du club, ça a ses avantages. » Bon, tu es loin de te douter qu’il est encore plus proche des propriétaires du Wonderland, hein.

Puis le serveur refait apparition et tu laisses Thad gérer la situation, toi tu continues de boire. Indique seulement ton verre – ce soir, tu risques d’avoir besoin d’aide pour rentrer. Si seulement, tu rentres, oui. On a tout juste le temps de vous apporter le vin – c’est bien aussi, possiblement moins traitre que vos cocktails – que ton compagnon relance la conversation. « Tu as l'air vachement polyvalent, quand même. Pas étonnant que tu travailles de prêt avec ton patron. » Polyvalent, qu’il dit, hein? Ton sourire n’a plus rien d’innocent alors que tu t’humectes les lèvres. Clairement intéressé par la direction que prend votre conversation – le repas, au contraire, prenant trois plombes. « C’est une façon de dire les choses… mais ouais, je suis plutôt doué de mes mains et j’apprends vite... » Ce qui est entièrement vrai, bien entendu.

« C'est peut-être plus sûr que mon boulot. Je fais parfois des expériences plutôt... délicates. Mais ça fait parti du concept. » Oh. Il veut réellement parler boulot, hein? D’accord. Tu ranges ta langue et retrouve un sourire plus sage. Familier. Amical par défaut, en quelque sorte. « C’est assurément plus sûr, oui. Enfin, avec moi aux commandes, ce serait pire, c’est certain. D’ailleurs, tu dois avoir quelques anecdotes sous la main, hein? » Tu es curieux et puis, tu aimes rire. Il doit bien avoir des histoires folles à te raconter. « J'ai vu Alistair il y a trois semaines, d'ailleurs. Un vase qui a explosé. Mais il parait que les cicatrices c'est sexy alors bon... » Ah voilà. Mais tu veux l’histoire entourant cet accident. « Qu’est-ce qui c’est passé avec ce fameux vase? Et puis, pour les cicatrices, ça dépend. » Même si en réalité, toi tu es plutôt d’accord avec l’idée. Sauf que ça te permet de t’avancer un peu, les coudes sur la table et le regard brillant. « Mais je suis tout à fait d’accord pour te donner mon avis, sur les cicatrices. Je suis consciencieux... » foutaise, oui. T’as surtout bien envie de le voir se désaper. Pour toi. Avec toi.

Et voilà que le repas fait son apparition. Ce qui t’occupe un peu les mains et la bouche, parce que tu goûtes sans plus attendre. Curieux et gourmand, de nature. Chacun ses travers, il existe pire. Et enfin satisfait, tu te cales de plus belle contre ton siège, un grondement appréciateur en bouche. « Et puis même... » que tu souffles, tout en récupérant ton verre. « On pourrait comparer nos bobos... » que tu souffles, ton regard retrouvant le sien. Alors que tu te lèches les lèvres, un sourire au coin des lèvres.