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 J'ai bu, dans tes rétines, le breuvage de la misère du cœur. ▬ Nayati & Balthazar

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MessageSujetJ'ai bu, dans tes rétines, le breuvage de la misère du cœur. ▬ Nayati & Balthazar      #☾.      posté le Ven 14 Déc - 20:55
Camille du Bellay
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Camille du Bellay
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J'ai bu, dans tes rétines,
le breuvage de
la misère du cœur
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À travers les maigres interstices qui séparent les palettes des volets filtre la douce lueur du soleil qui se lève. Une lumière blanche, diffuse mais intense, qui vient traverser la fine peau de mes paupières, m'extirpant peu à peu de ce sommeil lourd dans lequel j'étais plongé jusqu'à présent. Je plisse les yeux, lâche un grognon de contrariété et finis par me retourner, emportant avec moi un nouveau pan de draps, découvrant partiellement le corps encore endormi de Naya. Je pousse un long soupir en extirpant mon visage de l'oreiller, ouvrant un œil, puis l'autre. Ma vue est un peu floue, un peu brouillée, mais au milieu de cette brume humide, je parviens à distinguer les chiffres rouges et lumineux qui se dessinent sur l'écran du réveil disposé sur la table de nuit. Huit heures vingt-quatre. C'est décidément trop tôt pour quitter ce matelas bien trop confortable, encore imprégné de la chaleur dégagée par nos deux corps. J'ai mal au crâne, la tête dans le cul et le cul dans le brouillard, la sclère rougie par le manque de sommeil. Je tire sur la couette pour la ramener jusqu'en dessous de mon menton, profitant de la douceur du tissu qui effleure ma peau. Je suis à deux doigts de me rendormir. Je le sens. Les bras de Morphée m'englobent, et j'espère qu'il est canon, parce qu'à choisir, je préférerais qu'un beau gosse rejoigne mes rêves plutôt qu'une morue difforme. J'ai l'impression de sombrer, quand un tintement sonore résonne dans toute la pièce. Je fronce les sourcils, préférant ignorer ce son qui me dérange plutôt que d'admettre qu'il est bien réel. Lorsqu'il se produit une deuxième fois, je réalise qu'il ne s'agit pas d'une simple illusion, contrairement à ce que j'aimerais croire. Je comprends que c'est, en fait, la sonnette de la porte, derrière laquelle se cache sans doute un individu suffisamment suicidaire pour oser m'obliger à quitter mon lit et enfiler une tenue présentable avant dix heures du matin.

La flemme. Mon manque de courage me conduit à me retourner vers Naya, qui n'a pas bougé d'un poil depuis tout à l'heure. Tel un asticot qui tenterait de progresser sur un sol peu praticable pour lui, je me tortille sur le matelas, me rapprochant peu à peu de ma petite amie. « Naya ? Naya, réveille-toi. Y a quelqu'un qui sonne à la porte. » Mais visiblement, Naya en a rien à branler du malheureux qui poireaute sans que personne ne daigne lui ouvrir. « T'es vraiment chiante ! » bougonné-je en m'extirpant brusquement du lit, faisant dramatiquement voler les draps dans les airs, qui retombent aussitôt sur Naya au bout de quelques secondes, la couvrant jusqu'au dessus de la tête. Une fois que mes deux pieds sont ancrés dans le sol, je ramasse à la volée le t-shirt et le jean qui couvraient le parquet. Ces mouvements brutaux réveillent mon mal de tête, si bien que je grimace de douleur à chaque fois que je me penche un peu trop en avant. J'enfile mon t-shirt et passe une première jambe dans mon jean, sautillant sur un seul pied jusqu'à la porte d'entrée. Le bougre qui se trouve toujours derrière sonne une troisième fois, sans doute parce qu'il commence à en avoir marre d'attendre. « Oui, ça va ! Deux secondes, j'arrive ! » Je parviens enfin à enfiler la deuxième jambe, tant bien que mal, et j'arrive devant la porte. Je passe une main distraite dans mes cheveux, pour ne pas avoir l'air de sortir du lit - même si ça doit rester à moitié convaincant - et pose ma paume sur la poignée pour la tirer vers moi. J'affiche un sourire crispé, faux, pure politesse alors que j'ai juste envie d'envoyer chier celui qui attend sur le pallier. Cette envie ne s'évapore pas lorsque je reconnais le visage du frère de Nayati, Balthazar. En réalité, je me décompose en le découvrant, tout simplement parce que je ne m'y attendais pas, alors que sa venue n'est pas aussi improbable que ça. « Salut. Je suppose que tu viens voir ta sœur, hein. » lancé-je sur un ton amer, prenant soin de bien articuler, détachant chaque syllabe les unes des autres. Je pousse un soupir avant de m'écarter pour le laisser entrer, parce que je suppose que Naya m'en voudrait quand même un peu que je lui reclaque la porte au nez, surtout sans raison aucune. « Elle est toujours au pieu, là. J'vais aller la chercher. T'as qu'à faire comme chez toi. » ajouté-je, comme si Balthazar n'avait jamais vécu ici et qu'il débarquait en terre inconnue. Je tourne les talons pour retourner vers la chambre. J'entrouvre la porte, passe la tête dans l'embrasement, et d'une voix un peu moins douce que tout à l'heure, je lance à Naya : « Grouille-toi, Naya. Ton frère est là. Il t'attend. » Je referme la parole sur ce dernier mot et reviens vers la cuisine, où Balty attend toujours. Je lui adresse à peine un regard avant d'aller m'installer sur l'une des chaises autour de la table. « Qu'est-ce qui t'amène ? » demandé-je à Balthazar, feintant de vouloir lui faire la conversation pour éviter les blancs, désireux de faire en sorte qu'il ne s'imagine pas qu'il ait le moindre intérêt quelconque pour moi.
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MessageSujetRe: J'ai bu, dans tes rétines, le breuvage de la misère du cœur. ▬ Nayati & Balthazar      #☾.      posté le Sam 5 Jan - 16:32
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It's always tease, tease, tease, you're happy when I'm on my knees. One day it's fine and next it's black, so if you want me off your back, well, come on and let me know, should I stay or should I go?
Quelques foulées de pied dans le coven qui t’a vu apprendre à marcher avant de te laisser à d’autres, garde alternée improvisée entre deux Suprêmes que tu suivrais jusqu’à l’apocalypse s’il le fallait, tu passes par tes raccourcis habituels, la ville toujours aussi grouillante de monde mais dont rien ne semble changer pour autant, et ce n’en est que mieux. Les rues, éclairées par des néons, et la plupart des structures fermées pour ne pas donner la bienvenue au jour à une heure si matinale, rouvrir à la fin du crépuscule pour laisser à nouveau la Nuit et son air vif parer les intérieurs de son halo mystérieux ; un jet-lag dès que tu migres d’un coven à l’autre, en ce qui te concerne, mais un prix moindre comparé à la tranquillité de ne pas avoir à vraiment faire de choix définitif entre les deux lieux qui feraient pencher ton coeur d’un côté comme de l’autre s’il n’étaient pas poids égaux en parfaite harmonie, et tu t’en accommodes à merveille, malgré tout ce qu’on a pu te faire croire sur la situation honteuse de la Déviance. Pas un bannissement, non, une nouvelle chance, tout au plus. Pas celle à laquelle se sont accrochés tes parents, de toute évidence, la déception toujours marquée sur leurs visages, mais un doux équilibre quand même, aux couleurs pastels doucement obscurcies par les néons des accrochés aux toits qui surplombent la sinueuse ruelle, labyrinthe suffisamment imprégné dans ton sang pour que tu t’y retrouves toujours, au final. L’appartement n’est plus bien loin, quelques foulées encore avant de trouver l’immeuble et son quatrième étage, vestige réapproprié d’une ancienne vie arrachée aux humains, complètement redessiné depuis par des générations de sorciers qui les unes après les autres lui ont donné ses couleurs, possession bicentenaire jamais vraiment payée, gain autoproclamé de la guerre jalousement défendu, les sonnances chiites du patronyme comme revendication du patrimoine, comme la plupart du reste de l’immeuble, communauté sécurisante d’une époque où il a fallu apprendre à faire confiance aux Américains en partant du début, avec la guidance du Suprême du Coven et son charisme comme principale vertu, de ce que tu en sais, pas que tu en aies vécu une seule minute. Les escaliers sont toujours aussi longs à monter, mais tu n’as pas trop de temps à perdre, grilles quelques marches pour gagner du temps, quitte à risquer l’essoufflement en passant le pas de la porte. Tu as rendez-vous dans quatre heures et le ferry ne se fera pas prier pour démarrer sans toi et décoller vers l’île des humains, et ton rapport au temps n’a jamais été si convaincant. Une sonnerie, rien, tu te demandes si le bouton s’est réellement enfoncé, ton envie d’avoir à nouveau tes clefs se fait sentir, mais on a jugé qu’elles ne te seraient plus utiles alors que tu faisais tes cartons pour fêter tes bougies, maudis les astres de te sentir obligé de recommencer, dans le doute, en n’ayant aucune idée de l’état du bouton pressoir. “Y a quelqu’un?”, tu tentes, sachant pertinemment que tu n’entendrais aucune réponse, dans l’objectif seul de te signaler. Nouvelle tentative après une période d’hésitation, Nayati n’est sûrement pas partie dehors, et tu as sincèrement besoin de rentrer une minute, avec une moindre envie de passer par la fenêtre et risquer la précipitation quelques mètres dizaines plus bas en ayant perdu deux heures à préparer ta montée, et si tu tiens du chat pour la plupart de tes réflexes apparemment, tu ne parierais pas sur ton aisance à retomber sur tes chevilles dans un parfait état. “Naya c’est vraiment pour une minute”, tu retentes, appuyant à intervalles très pressés sur la poignée de la porte, comme si chaque nouvelle tentative te rapprochait de son ouverture automatique, te rapprochant plus de la hâte frénétique des départs en urgence, probablement que ça lui servirait de réveil en fanfare, tu n’en sais trop rien. C’est bruyant, c’est sûr, impossible de savoir à quel point pour elle, mais rien ne semble la tirer de son lit pour autant. “S’il te plaît, Naya!”, nouvelle tentative, plus basse, histoire que tout le monde ne débarque pas sur le pallier, qui semble se perdre dans le même gouffre de l’inaction.

Puis, enfin, la porte qui bouge. Sourire qui découvre toutes tes dents, on ne t’a pas oublié, ta soeur qui te manque comme un air dont on ne pourrait pas se passer finit par arriver, pour revêtir un pantalon bien plus masculin que ceux que tu avais connu, une carrure plus imposante aussi, et quelques tons plus pâles, regard au dessus du tien, tu découvres celui de Cam, nonchalamment éveillé malgré la précipitation de son départ, parce qu’il n’y a absolument aucun moyen qu’il ne se soit pas réveillé il y a six minutes montre en main, tu connais trop bien les enfants de la Nuit. “C’est une blague”, tu bougonnes, même pas envie d’articuler correctement les mots qui s’échappent en traître de ta gorge, incapable de rester impassible devant la situation. C’est l’homme que tu repousses le plus qui occupe désormais la maison dont la loi t’a chassé, et lui qui t’y fait sentir tout de même illégitime, connard qu’il est, tu manques de mots. Tes yeux noirs se parent d’un voile de timide fureur, peu habitués au sentiment de colère et pourtant irrémédiablement convaincus par le sentiment dès que tu croises l’adulte du regard, tu roules des yeux pour t’empêcher de pester oralement, sachant très bien que tu ne te retiendras pas plus longtemps, au moment où les mots traversent la barrière de tes lèvres ; “tu fais quoi, ici, sérieux? C’est Naya qui t’a invité?”, avant de se demander de quel droit, pure mauvaise foi, elle est ici chez elle, et bien la seule à habiter le logement en ce moment, de ce que tu as compris. “Elle est où, Naya”, tu articules les dents serrées, le regard qui plonge jusque dans le couloir alors que le grand imbécile te barre encore la route comme s’il en avait le moindre droit, ce qui te fait tout à fait perdre patience. “Pousse-toi”, tu grognes, joignant le geste à la parole, timide décalage contre lui, tu ne fais pas tout à fait le poids mais le pianiste est suffisamment peu décidé à te contrer pour te laisser une chance.

C’est ça, je vais faire comme chez moi, merci Camille Al-Hashemi, c’est trop aimable”, tu ironises avec un sourire peiné que tu tentes de dissimuler, tentant de reprendre un peu de contrôle sur la situation. C’est que le dernier musicien engagé supporte peu son quolibet dans son entièreté, et que tu aimes encore moins t’ennuyer à le prononcer, mais que Cam paraît trop proche, vestiges d’une relation qui a failli exister, noyée par tes propres démons, et par les intentions douteuses du dernier arrivé. “Je pourrais me faire un thé, aussi, ou utiliser la salle de bains, tu penses, ou je dois te demander la permission?”, tu demandes, regard droit dirigé contre le sien, attendant qu’il change son registre. Ta déviance a suffisamment été facteur d’exclusion ainsi, cette maison sera autant la tienne que la sienne, au moins. Il n’en est pas plus propriétaire pour une quelconque clef qu’il détient, ou une autorisation de poser ses bagages autant qu’il le souhaite, malgré les apparences, et n’avoir aucun mot à dire sur la question te frustre bien plus que tu ne veux l’admettre, ce que tu n’arrives en aucun cas à taire. “J’ai des affaires à aller chercher dans ma chambre, tu sais, celle dans laquelle j’ai vécu pendant presque vingt ans”, tu mens, histoire d’avoir l’air encore plus dramatique, sans s’attarder sur le fait que tu t'approches seulement vaguement de l’âge mentionné,  ou le fait que tu en avais changé deux fois avec l’arrivée de l’enfant aux grands cils noirs que ta famille avait accueilli histoire de ne pas se retrouver orpheline d’enfants à ton départ, préparant l’événement avec de spoliation qui t’a poursuivi une quinzaine d’année au moins “tu penses que je pourrai y aller cinq minutes, où tu sens que tu as besoin de m’indiquer le chemin?” L’autre toujours aussi surpris de ta rage persistante, toi qu’on raconte si doux ailleurs, alors que tu ne laisses pas l’occasion de répondre. “Parce que c’était chez moi, ici, hein. Tu ne m’emmerderas pas avec ma Déviance, je te préviens. Ce n’est pas non plus ta maison juste parce que tu couches avec Naya”, tu craches sur les derniers mot avec amertume, lexique qui ne te ressemble pas, mis en situation peu confortable parce que tu as beau défendre ta connaissance de l'habitat, ce n'est pas non plus le tien.
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MessageSujetRe: J'ai bu, dans tes rétines, le breuvage de la misère du cœur. ▬ Nayati & Balthazar      #☾.      posté le Ven 18 Jan - 15:52
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La sonnette de la porte retentit dans toute la demeure, au point qu’elle parvient à m’extirper douloureusement des bras de Morphée. J’aurais préféré faire comme si je n’avais rien entendu, et tenter de me rendormir, mais l’emmerdeur qui se trouve de l’autre côté de la porte n’a pas l’air de vouloir lâcher l’affaire. Même si c’est peut-être très important, ça me fait clairement chier de devoir quitter les draps chauds, surtout que Naya semble toujours plongée dans un profond coma, et absolument pas prête à prendre l’initiative d’aller ouvrir. C’est donc d’assez mauvaise humeur que je sors du lit, lâchant quelques jurons et bougonnant de rage. Je me rhabille en catastrophe, percevant, depuis la chambre, des éclats de voix provenant de l’extérieur de la maison. Entre toutes ces syllabes un peu floues, il me semble percevoir un Naya prononcé assez distinctement. Je remets un peu d’ordre dans mon allure, tentant de coiffer approximativement ma chevelure et de lisser le tissu de mon t-shirt, fraîchement enfilé. En entendant le visiteur s’acharner par des coups de sonnette répétés, ou en frappant contre la paroi, je commence à perdre patience. C’est donc assez brutalement que j’ouvre la porte, prêt à incendier sur place le type qui s’amuse à venir nous emmerder à une heure pareille, à moins que ce soit le Suprême en personne. Mais ce n’est pas n’importe qui qui se tient sur le palier, les deux pieds sur le paillasson sur lequel on peut lire un grand « welcome ». Non, c’est Balthazar, le frère de ma petite amie, la dernière personne que j’avais envie de voir aujourd’hui, parce que je sais qu’il lui suffira de croiser mon regard pour y déceler une nouvelle provocation imaginaire et y répondre de manière cinglante.

C’est d’abord un sourire qui anime les lèvres du cadet Al-Hashemi, qui s’efface rapidement lorsqu’il découvre que ce n’est pas sa soeur qui se tient devant lui, mais bien son petit ami. Les premières paroles qu’il prononce me font lever les yeux au ciel et soupirer bruyamment. Il a à peine dit quatre mots qu’il me saoule déjà. « C’est ni une blague, ni une illusion, ‘faut croire. » réponds-je en me décalant légèrement pour le laisser entrer, parce que Naya m’en voudrait sûrement que je lui reclaque la porte au nez, sans raison valable, même si c’est pas l’envie qui m’en manque. En plus, il a sûrement plus de légitimité que moi entre ces murs. « J’suis toujours son p’tit ami tu sais, au cas où tu l’aurais oublié. » sifflé-je entre mes dents serrées par la rage et la colère, les mâchoires contractées et palpitantes pour retenir des paroles autrement plus blessantes, qui suffiraient à mettre le feu aux poudres. Idéalement, ce serait bien que la pièce ne se transforme pas en champs de bataille avant l’arrivée de Naya dans celle-ci. « Elle est toujours au pieu, on est allé dormir tard hier soir. Mais peut-être que si t’avais pris la peine d’envoyer un message, tu le saurais. » La première grenade est envoyée sur l’ennemi, meurtrière, et je sais qu’elle fera énormément de dégâts sur son passage. Alors que j’avais fait un pas de côté pour lui laisser assez d’espace pour passer, Balthazar se donne la peine d’entrer en me heurtant légèrement, assez fort pour me laisser comprendre qu’il est de mauvais poil, au cas où je ne l’aurais pas encore compris. De frustration, je claque la porte bruyamment et le suis du regard lorsqu’il fait ses premiers pas à l’intérieur de la demeure.

Mon premier réflexe est de me diriger vers la chambre, pour appeler Naya une nouvelle fois, et la presser de venir. Je n’ai pas envie de me farcir son frère dix minutes de plus sans sa présence pour le canaliser. Je reviens malgré tout dans la cuisine, tentant de faire bonne figure, mais Balthazar ne me facilite pas vraiment la tâche. « J’vois que t’es toujours aussi susceptible, Balty. » réponds-je en roulant des yeux, exaspéré par cette vieille rancoeur puérile qui anime le jeune printemps, s’offusquant d’une formule de politesse parfaitement anodine, qui parvient pourtant à lui faire hérisser le poil. En plus, c’est mon prénom complet qu’il utilise pour s’adresser à moi, prénom que je déteste entendre et dont je préfère le diminutif. Mais je sais parfaitement que cet emploi n’est pas le fruit d’une maladresse involontaire, ni d’un soupçon d’ignorance. Balthazar agit en connaissance de cause, pour me déclarer la guerre ouvertement. « Tu fais ce que tu veux, je m’en fiche. » rétorqué-je en m’installant sur l’une des chaises de la cuisine, détournant le regard à la recherche d’un point à fixer sur le mur, qui me permettrait de conserver un semblant de sang-froid. « Bah va les chercher. Qu’est-ce que t’attends ? Je suppose que t’as pas encore terminé de cracher ton venin, c’est ça ? » Et je n’ose pas encore imaginer à quel point j’ai raison, car la joute verbale vient tout juste de commencer, en réalité. « À moins que tu sois victime d’une amnésie soudaine, j’pense que tu peux t’y rendre sans que j’aie besoin de te tenir la main… » Je commence sincèrement à perdre patience, à ruminer de l’intérieur, mais c’est tout simplement impossible de rester de marbre face aux attaques lancées par Balthazar, qui semble déterminer à m’achever. Le coeur battant à tout rompre, faisant palpiter cette veine que l’on perçoit sur ma tempe, je me lève d’un bond de ma chaise, faisant basculer celle-ci en arrière dans un grand fracas. Les mains posées à plat sur la table, le buste penché en avant et ce regard noir et sombre posé sur le visage presque innocent de Balthazar, je le fustige : « À t’entendre, on pourrait presque croire que c’est moi qui t’ai foutu à la porte à grands coups de pieds au cul. Je t’ai jamais rien reproché à propos de ça alors arrête de passer tes nerfs sur moi juste parce que t’as mal dormi cette nuit, pigé ? » Ca, autrement dit sa déviance, comme il l’appelle, et qu’il met sur le tapis des reproches que je semble lui faire implicitement - ou qu’il s’imagine que je lui fais - sans que je comprenne pourquoi.
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MessageSujetRe: J'ai bu, dans tes rétines, le breuvage de la misère du cœur. ▬ Nayati & Balthazar      #☾.      posté le Lun 18 Mar - 14:07
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La nuit avait été trop courte, encore une fois, et ton lit toujours aussi confortable. Tu changes pas, après tout, dormir c'est sûrement une de tes activités favorites et tous tes potes se plaignent de pas pouvoir te réveiller. En même temps, dormir c'est bien, c'est gratuit, les couvertures sont chaudes et rassurantes, presque autant que le corps qui bouge à côté de toi. Cam est là, bougeant beaucoup trop, trop tôt (il est toujours trop tôt), et t'hésites un instant à lui envoyer ton coude dans les côtes ; mais ton corps n'a pas envie et ton cerveau pâteux continue de compter les moutons, tu le frapperas une prochaine fois. Tu frapperas aussi la personne qui sonne, mais plus tard. Quand elle reviendra à une heure plus raisonnable.
Tu t'enfonces un peu plus sous la couette et dans ton sommeil, quand Cam revient dans la pièce pour te signaler que c'est ton frère. T'aurais grogné, mais ton frangin te manque un peu, et le voir te fait toujours super plaisir. Sa petite tête bouclée et ses freckles ne manquent jamais de te mettre d'excellente humeur. Le sommeil presque oublié, tu te tournes, tentes de quitter la couverture qui s'est transformée en piège mortellement chaud.
T'es assise et c'est déjà un miracle, mais t'as clairement pas envie de t'habiller. Rien que d'y penser te fais soupirer. Au final, t'attrapes la couette et tu te fais une magnifique robe, avec option capuchon pour étouffer ses boucles indomptables. Tu portes juste une culotte sous ta création, mais ce n'est pas comme si les deux hommes ne t'avaient pas déjà vu nue.

Tu sors juste au bon moment, apparemment. Camille vient de se lever brusquement, en renversant la chaise, et tu lèves les yeux au ciel. T'avais presque oublié que leur relation était stupidement tendue. Tu bailles, pas très impressionnée par la colère de ton copain. « Wow. Vous êtes beaucoup trop réveillés vous deux. Bonjour ! » tu sors ton plus beau sourire, absolument pas touchée par la mauvaise ambiance. « Balthy !! Tu m'as manqué ! » tu t'approches à petits pas avant de passer ta main dans ses cheveux. A chaque fois t'es surprise par la différence de taille. C'est ton petit frère bon sang, pourquoi est-ce qu'il te dépasse ?! « Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais ici ? J'espère tu restes un petit peu ! » Tu serres sa main, une fois, fort, avant de t'éloigner en sautillant pour te faire une tasse de café. La couverture n'est finalement pas très pratique mais t'as beaucoup trop froid. Au passage, tu frappes plus ou moins gentiment l'arrière du crâne de Cam. « Calme toi. Et ne parle pas comme ça à mon frère. Et casse pas mes meubles, j'ai la flemme de les changer. » Malgré tes paroles presque froides, ton sourire n'a pas changé. T'essayes de réchauffer un minimum l'atmosphère. Après un dernier regard appuyé, tu poses un second mug devant le nez de Cam.
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