Entre cachetons et insomnies.

surname  Les RAMSAY ? Tous escoffiés, ces branquignoles. Panse crevée, tripailles à l’air, la langue dans l’fion ou le chibre dans la gueule, c’est s’lon. Tous refroidis, ça pour sûr. L’daron, la daronne, frère, soeur, tante, oncle, toute la couvée jugés et exécutés, honneurs dispensés à la hauteur de leur humanité. Que dalle. Y a qu’le p’tit dernier, le bouffon, traître à sa race, cafard. Vivant pour l’exemple, le der des ders de la tribu Ramsay. Si t’appelles ça vivre.
first name  L’intimité d’un prénom, ça déconne pas. Ça pète, ça explose, quand tu l’geins ou qu’tu l’souffles avec la tendresse, la vraie. C’est bardé, surtout, c’est ça qu’ce c’est. Sacrément bardé, foutrement chaud. Aucune déconnade permise : un sorcier, ça t’prend un prénom, ça t’le r’tourne et ça te rivanche en prose avec, et à sec. Une fois, pas deux. Pas une gourgane pour cracher un LOGAN gaffier. Toute manière, aucun autre Ramsay pour l’mettre à l’ombre. Privilège de lazare.
birth certificate Pondu EN SOIXANTE-DIX, quand les hommes étaient des hommes et les putes savaient s’tenir. C’est c’que disait l’oncle, ce TREIZE MARS, parce que la daronne lui gueulait d’arrêter d’picoler. Y avait toute la meute, la fratrie, la fratrie supérieure, les vieillards par dessus encore. Ils ont tous baisé la camarde vingt-quatre ans plus tard. Plus un chien autour de Ramsay, pas un chiard pour geindre. Et t’as cané, avec eux, soyons clair. T’as cané y a vingt-quatre ans, plus mort que vif, ça y est. T’as vingt-quatre années, pas QUARANTE-HUIT, jamais anniversaire n’a été fêté post-mortem.
heart rate Y’a eu un temps. Pour forniquer la daronne et son daron, pour faire tourner les chassons et écarquiller les bielles. Y’avait d’la gueule, jadis. Aujourd’hui ? NIENTE. On fricote pas avec les cadavres qui schlinguent la mort, le deuil, le spleen. La gnoule s’accrochant à des nippes poisseuses et une gueule, à faire rosir la cocotte. Alors des chiards, à lui, ça rampe p’tete quelque part sur l’bitume, mais dans sa piaule : bernique. À peine des coups de hanches perdus, parfois, quand l’autre se prend un caprice et que le besoin de spleen étrangle.
occupation CREVURE LOYALE d’une crevure mordorée. Crachat accroché à une botte lustrée par ses soins. Ramsay squatte Rockaway au nom d’Yarden, vend ses bijoux au nom du Soleil, et les caillasses qui vont avec. Affaire tordue et toquée, faire crever ses congénères pour satisfaire son tortionnaire. Tant pire. L’macchabée a presque l’espoir d’avoir d’autres damnés qui viendrait rouler leur couenne maudite à ses côtés. On caillasserait ensemble et d’être coupable on l’refroidirait enfin.
perimeter Véritable dépotoir de purotins qui sucent le diable pour l’honneur illustre de pouvoir croûter. Pas un roupin en vue, à STATEN ISLAND, ce serait l’comble. Ramsay, lui, piaule au cimetière, ou presque. La baraque de la tribu, merci l’héritage. C’là qu’il invoque les souvenirs, les ruines de c’qu’a été sa vie. Spleen descendu avec l’aide de Madame La Gnôle et rubis agrippé de ses poques fébriles. V’la la carcasse qui se contorsionne sur la moquette miteuse, à chialer, pauvre diable qu’attend juste que la brune range son éclairante lunatique. Au nadir dans sa merde il attend le zénith pour s’glisser dans celle des autres. Et chaque véprée c’est le retour au parc à refroidis.

temper trap Sale soiffard,  caffard,  poissard,  brisquard, pendard,  clochard,  mouchard, crevard, gueusard, cagnard, grognard, connard.
random facts SPLEEN › Dès potron-minet, réveil avancé, dès qu’y a la dose parce qu’on a fait plaisir au M’sieur. On s’lève, on sort le petit soleil noirs et on s’les enfonce dans la gourgane à grand coup d’rincette. Ferraille contre palais, puis plus rien, rien que le retour en arrière, les morts qui reviennent à la vie, tout oublié : trahison, malédiction, abandon, dénonciation. On est enfin rasé, lavé, presque bien habillé, digne fils de ses parents, un Ramsay parmi les autres. Sa maternelle le gourmande, son paternel grogne sur le Conseil, et les autres lui piquent sa bouffe. L’bon temps. Jusqu’au réveil qui, ces jours-là, est le plus cruel qui soit. Barraque froide et vétuste, escaliers vides, silence retentissant jusqu’aux sanglots inévitables. Vouloir repartir, quitter ce monde blafard, râler, grogner, cracher, oublier qu’y en a qu’un, de ces cachets. Et qu’y faudra pomper jusqu’à la garde pour retrouver ce qu’on lui a pris. ÉPAVE › Y’a des restes des mittes. Crachats des cachots sur sa peau et ses nerfs. Enfoirés de reluisants dénués de retenue sur la chair humaine. Abandon de la vertu pour c’qui mérite pas d’vivre. On a tout bousillé pour qu’il dégobille tous les aveux et qu’il trahisse tout c’qu’il possède. Fallait bien. Marqué : astres lumineux sur cicatrices sur malédiction fondue dans l’épiderme jusqu’à contaminer la viande. Rance, pourrie, bonne à jeter. Bon pour l’abattoir. Au suivant. ATRABILAIRE  › Carcasse échouée sur l’comptoir d’sa grotte. Crevure crevant dans l’attente des charognes. Qu’est-ce qu’y vend, l’enfoiré ? C’est à s’demander. À croire que la crapule achète à la crapule. Ou qu’y s’cache un truc de vivant sous la flasque barbaque.
theme song  FAUVE — VOYOU