– marry the night (nell)

surname les syllabes s'accrochent inlassablement à son épiderme tel des fragments de ténèbres. langdon, napalm qui lui colle à la peau, les lettres telles autant de brûlures insidieuses qui lui transperce le myocarde. langdon, mélancolique souvenir d'une existence avortée, relique sacrée d'une famille volée.
first name surnom d'un patronyme abandonné, à l'éclat du soleil elle a préféré les ténèbres, nell. il glisse sur les langues et s'échappe en soupir. nell, elle se meut parmi les ombres qui l'entraine tout droit en enfer. hell.
birth certificate il y vingt-six ans que son premier vagissement a percé les ténèbres d'une froide et claire nuit d'hiver, le 3 février, sous le regard glacé de la constellation du verseau.
heart rate palpitant percé par un trou géant qu'elle s'efforce de combler par des étreintes effrénées. fille de l'air et de la nuit, elle glisse entre les doigts des avides qui voudraient se l'attacher. elle craint les chaines plus que tout, faussement éprise d'une liberté à laquelle elle n'a déjà que trop gouté. c'est l'abandon qu'elle redoute plus que tout, alors elle se complait dans ce célibat imposé, de peur qu'on vienne de nouveau lui arraché l'être aimé.
occupation elle distille les cauchemars et se perd dans les rêveries d'autrui. quand le soleil est à son zénith et chasse la moindre parcelle de ténèbres, l'ombre se fait fabricante de chimères. oniriste au dream factory le jour, espionne pour son suprême la nuit. l'enfer est un trou noir dans lequel ses pensées et aspirations sont aspirés, remplacés par les fantasmes et les secrets d'autrui.
perimeter la nuit jusque dans les tréfonds de son âme, elle connait chacune des sinueuses ruelle de l'upper west side. et alors que le jour s'en vient noyer la lueur des astres, elle regagne ses quartiers et cet suite louée pour elle dans ce building de verre et d'acier, the Night Lodge.

temper trap loyale, débrouillarde, indépendante, froide au premier abord, fière, farouche, mystérieuse, épicurienne, impertinente, sarcastique, empathique, mélancolique, généreuse, discrète, tourmentée, nerveuse, ambivalente, oiseau de nuit, instinctive, idéaliste, téméraire, fêtarde, impétueuse, rancunière, envieuse, secrète, ombrageuse, joueuse, instable, paresseuse, amère, inconstante, superstitieuse.
random facts (i) gamine, elle portait son nom de famille telle une cape d’invisibilité, au grand dam de ses géniteurs. elle n’est pas d’une de ces dynasties reconnues, nell. ainée d’une famille nombreuse, elle a toujours réfuté ce droit d’aînesse, cette obligation d’être l’instrument d’un vaniteux désir d’élévation sociale. (ii) malédiction, la trahison l’a marqué à jamais de son lugubre sceau. un cycle infernal où le trahi se mût en traitre. vendue par ses parents contre une fortune à leur suprême. trahison des liens du sang, trahison du don ayant doté l’enfant feignant d’un pouvoir dont elle n’a pu minimiser la force. trahison des liens de l’esprit, trahison de la nuit, loyauté éclipsée par le verre de trop. elle a fauté, nell, obnubilée par son besoin d’oublier, elle ne s’est pas assez méfiée. et la voilà prise dans les filets de l’été. (iii) les jours succèdent aux nuits et les rêves aux ombres cauchemardesques. l’enfant de la nuit ne dort que peu, tentant vainement de combler le vide béant qui a depuis bien longtemps remplacé son coeur. elle se perd dans les déliquescence dans le vain espoir de trouver un sens à cette existence décousue sur laquelle elle n’a plus aucune prise. elle se flagelle aussi : clope au bec, alcool dans l’ichor et rêves fabriqués. (iv) quand les vapeurs de liqueur lui montent à la tête, elle se fond dans les ténèbres et écume les routes sinueuse de l’upper west side à la recherche des siens. elle se raccroche aux moments de vie de sa fratrie et se nourrit de ces instants volés. (v) paupières charbonneuses, la nuit à même la peau, elle ne sort jamais sans auparavant souligner son regard de khôl. sous l’excès de coquetterie, on pourrait presque croire à une supercherie. ce sont les miroirs de son âme déchirée qu’elle cherche ainsi à noyer.  (vi) gravée sous son épiderme, une nuée de chauve souris s’en vient chatouiller sa cheville droite. pour toujours avoir la tête dans ces étoiles qu’elle affectionne tant, elle arbore à la base de la nuque une représentation de la constellation d’andromède. au poignet gauche, l’ourobouros lui rappelle que le chaos n’est jamais loin. (vii) comme pour parfaire le cliché, l’ombre a pour unique compagnon une chatte noire comme la nuit répondant au nom d’Alecto. elle aurait tant souhaité qu’il s’agisse d’un familier mais la bête demeure le être auquel elle ose encore se lier sans condition.
theme song  marry the night - lady gaga