i'll be here or i'll be there. ─ arysia

| arya ϟ aspasia

Le rituel de la Dernière Lune était une catastrophe. Un nouvel exemple d’un chaos en suspens, d’un équilibre menacé. Si les stupidités du sang n’étaient pas encore si problématiques, les choses seraient surement plus calmes. Mais voilà, certains pensent encore à leur suprématie.


Les jambes se balançant sur le côté du lit, la tête enfoncée dans l’édredon, Aspasia pense à l’avenir, au passé, à tout ce qui pourrait faire imploser le monde. Elle lève le bras pour caresser une branche du lierre qui retombe du plafond. Un soupire. Encore persuadée qu’il faut faire plus pour que New York retrouve de sa superbe, pour que la vie alentours persévère et qu’enfin ils puissent avoir leur paradis perdu. Elle se redresse, observe sa chambre avec le sourire. Il est là ce petit paradis, au manoir, avec les Vasilis. La blonde descend de son lit et s’avance vers la porte d’un pas déterminé. Dans le couloir, elle flâne, la tête dans les nuages, comme si elle découvrait les lieux pour la première fois. Mais elle connait ce passage par cœur, elle pourrait même donner le nombre de pas exactes entre sa chambre et celle d’Arya. Joyeuse, elle frappe à la porte de sa sœur, mais n’attend aucune réponse pour s’y engouffrer. « Arya ! » qu’elle s’exclame en refermant la pièce, d’un ton signifiant qu’elle avait quelque chose d’important à annoncer. Elle se tourne pour aller s’affaler sur le lit et tapote son côté pour intimer à son autre de se rapprocher. « T’aimes les fleurs n’est-ce pas ? » L’air enfantin, le visage empli de malice, elle sait qu’Arya connait d’avance la finalité de cette première question, mais elle espère qu’elle jouera le jeu jusqu’au bout. Elle attendant la réponse puis reprend aussitôt, comme si cela n’avait finalement pas d’importance. « Parce que je sais qu’on peut en répandre bien d’avantage. » Un sourire illumine ses traits alors qu’elle plonge son regard dans celui de sa sœur. « Suffit de suivre les pas de grand-pa’ et Brasidas. » Les yeux ronds, elle la supplie d’accepter de l’aider à faire une nouvelle connerie. Rien de plus simple, rien de plus compliqué. Ça finit toujours comme ça, et peu importe si Arya l’accompagne, Pia continuera d’avancer.

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Le rituel de la Dernière Lune était une catastrophe. Un nouvel exemple d’un chaos en suspens, d’un équilibre menacé. Si les stupidités du sang n’étaient pas encore si problématiques, les choses seraient surement plus calmes. Mais voilà, certains pensent encore à leur suprématie.


Des coups de crayons fusent ici et là, sans vraiment avoir de but. Rêveuse, elle laisse ses doigts décider du destin de son dessin. Elle est dans un bon jour, Arya. Ou dans un bon moment, difficile à dire tant son humeur change vite. Naïve, la gamine laisse sortir les ténèbres qui la ronge jour après jour. Ténèbres qui, sans qu'elle s'en rende compte, prennent de plus en plus d'ampleur chaque jour. Au début, elle n'était qu'Arya la gamine naïve et déviante. Désormais, elle est aussi la fille odieuse et sociopathe. Et tout ça à cause de son don. Chuchoteuse, qu'elle est. C'est avec aisance qu'elle murmure à l'oreille des sorciers, qu'elle suggère tout et n'importe quoi pour leurs faire avouer leurs pires secrets. Tout ça pour sa famille, pour ce qu'ils ont mis en place. But ultime oublié, le trafic de secret passe en premier. Des secrets. Elle connait presque que ça. Pas étonnant que l’instabilité soit le maitre mot pour la désigner. Le peu de stabilité qu’elle obtient, c’est grâce à ses dessins. Elle dessine, elle griffonne, elle gribouille absolument tout ce qui lui passe par la tête pour évacuer cette douce folie qui la fait sombrer dans le chaos. C’est avec hargne, avec passion que les crayons s’écrasent sur la feuille blanche immaculée, pour la laisser maitre d’elle-même encore un temps. Plongée dans son oeuvre, elle n’entend pas les bruits de pas d’Aspasia dans le couloir, seul les toc, toc, toc qui résonne dans la pièce parviennent jusqu’à ses tympans et la font sursauter. Sans attendre une réponse, sa petite soeur s’engouffre dans la pièce en s’exclamant son prénom. « Arya ! » qu’elle dit, en refermant la porte. La rousse, qui jusqu’ici était assise sur le sol pour dessiner, ne bronche pas. Ses prunelles vertes la scrutent, cherchant à déceler ce qui la rend si joyeuse. Aspasia s’avance, toujours aussi gaillerette, pour s’allonger sur le plaid en fourrure trônant sur le lit de la sorcière. Arya lève le menton dès l’instant où elle tapote la place à côté d’elle, lui indiquant de la rejoindre. Ses yeux se plissent et un air inquisiteur vient masquer l’air naïf qui y trônait. « T’aimes les fleurs n’est-ce pas ? » La question semble simple, pourtant elle reconnait la malice dans les traits de sa soeur. Néanmoins, la déviante rentre dans son jeu. « Bien sûr. » laisse-t-elle échapper, en penchant la tête et en se levant pour s’allonger à ses côtés. A cet instant, elle a l’air d’une vraie gamine. Les yeux rivées sur le plafond, les bras derrière la tête, elle attend la suite. Parce qu’il y a forcément une suite, elle le sait. « Parce que je sais qu’on peut en répandre bien d’avantage. » Ses iris délogent du plafond pour toiser Pia, ses iris qui s’entrechoquent immédiatement aux siennes. Elle constate le sourire qui illumine son visage, mais elle reste avec son air songeur. Elle est futée, quand elle veut. Mais cette fois ci elle ne voit pas où elle veut en venir. « Suffit de suivre les pas de grand-pa’ et Brasidas. » Ses sourcils se froncent, la ride du lion apparait. Ses méninges s’agitent, elle réfléchie le plus vite possible et les neurones finissent par se connecter. Grand Pa’ et Brasidas, elle avait fini par oublié ce qu’ils voulaient accomplir, ce qu’ils voulaient pour leurs descendants tant le trafic de secret mis en place quelques années auparavant l’avait gangréné. Finalement, elle s'est fait prendre au piège dans son propre jeu. A vouloir y rentrer pour s'amuser, elle est prise dans les filets et ne saisit plus les règles. « Grand-Pa’ et Brasidas sont morts, Pia. » la gamine naïve refait surface, terre à terre, la rêveuse à soudainement disparu. Elle a beau voir qu’il y a anguille sous roche en constatant les yeux ronds et la malice sur le visage de sa soeur, elle ne comprend pas tout. Elle comprend qu’il y a quelque chose d’important sous ses mots, qu’elle veut l’embarquer dans un nouveau projet, mais c’est tout.  « En quoi les suivre nous aiderait-il à répandre plus de fleurs ? » Ses yeux se plissent, un peu énervée par sa propre incompréhension. Ses doigts se mettent à bouger, en signe d'impatience. C’est un véritable supplice d’attendre que Pia daigne lui expliquer ce qu'elle a en tête. « Il va falloir m’en dire plus si tu veux me convaincre. » Sornettes, car même sans aucun argument, elle la suivrait au bout du monde.

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Elle observe sa sœur, contemple son visage pour déceler les premières impressions. Le questionnement. L’énervement. Aspasia sourit de plus bel. « Grand-Pa’ et Brasidas sont morts, Pia. » La gamine éclate de rire. Evidemment. Ce n’est pas cette voix là qu’il faut suivre, sinon, à quoi bon ? Pia n’est pas suicidaire et la rousse le sait. Voir la réflexion dans les traits de son autre la rend d’autant plus joyeuse. « En quoi les suivre nous aiderait-il à répandre plus de fleurs ? » Une moue de fierté qui dessine ses lèvres rosées, elle se redresse pour descendre du lit. « Il va falloir m’en dire plus si tu veux me convaincre. » Trépignant d’impatience, elle prend les mains d’Arya entre ses doigts et la déloge du plaid pour l’amener avec elle jusqu’à sa chambre. Elles entrent et Pia referme la porte avec précaution. Les chauves-souris s’installent sur leur perchoir et la blonde s’avance au centre du petit espace au pied de son lit qui n’est pas couvert de branches et de feuilles. « On a grandi avec ces secrets et papa nous a rendu secrètes, mais tu te souviens de pourquoi on faisait ça au début, non ? » Plus calme, concentrée, elle garde le regard fixé sur sa sœur. « Les Lufskin continuent d’œuvrer dans ce sens, Nyx a épousé Ira pour cette raison et Junon a suivi le même chemin. » Les traits s’assombrissent, plus graves. « Tout ce qu’on a fait jusque-là, c’est pour la nature, pour les fleurs et les animaux. » Ses bras s’ouvrent pour illustrer son propos, montrant la nature enivrant la pièce. « Pour que les Bardugo agissent comme il se doit… » Son discours parait naïf, plein d’utopisme et de caresses qu’on raconte à un enfant. Mais elle y croit Aspasia. « Pour que nous, les Vasilis, on prenne leur place. » Le menton haut, elle est droite comme un i, une posture gracile qui lui donne l’air plus grande, plus mature aussi. Elle se rapproche d’Arya, récupérant à nouveau ses mains. « On doit les détrôner. » Son regard est empli d’un feu de conquête, d’une envie brûlante. Elle ne supporte plus leur règne, elle ne supporte plus de voir les peuples se déchirer. Si elle veut cette place au sommet, ce n’est pas pour elle, pas même pour sa famille, mais pour le reste du monde.

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Naïve pour un temps, la sorcière du printemps reste perplexe face aux dires de sa cadette. Elle veut savoir ce qui se passe dans la tête de Pia, qui à l'air surexcitée à l'idée de lui faire comprendre son idée. Les sourcils froncés, sa perplexité ne fait qu'empirer lorsque sa petite soeur lui prend les mains pour l'entrainer dans sa chambre. Décidé à comprendre, elle la suit sans broncher, pieds nus. Une fois la porte refermée, leurs mains se quittent et Aspasia avance jusqu'au centre de la pièce, seul espace libre où il n'y a pas de branches par terre. Arya prend quelques secondes pour admirer la chambre de sa petite soeur, admiratrice de l'environnement qui s'offre à elle. Des plantes, de toute sorte, envahissent les murs. Et des animaux aussi, des chauves souris qui s'installent sur leurs perchoirs presque domestiquées. Cette chambre l'avait toujours fait rêver. Elle aurait beau dire tout ce qu'elle voulait, sentir les branches craquer sous ses plantes de pieds, Pia avait un lien bien plus profond qu'elle avec la nature. « On a grandi avec ces secrets et papa nous a rendu secrètes, mais tu te souviens de pourquoi on faisait ça au début, non ? » Son regard se pose à nouveau sur sa soeur, ses prunelles bleutées qui la toise avec concentration. Son nez se plisse et ses méninges cogitent. « Les Lufskin continuent d’œuvrer dans ce sens, Nyx a épousé Ira pour cette raison et Junon a suivi le même chemin. » Des ombres passent pour masquer son regard pétillant, son visage s'assombrit tandis que celui d'Arya semble s'éclairer. Les engrenages se lient et finissent par avoir un déclic. Mais oui, elle se souvient désormais. Une idée lointaine, enfouie sous la tonne de secrets. « Tout ce qu’on a fait jusque-là, c’est pour la nature, pour les fleurs et les animaux. » Les yeux de la rousse suive le mouvement de Pia, regardant la verdure qui peuplent sa chambre. « Pour que les Bardugo agissent comme il se doit… » Le nom des Bardugo la fait sursauter, non pas parce qu'elle les craint, mais parce qu'elle les déteste. C'est en partie à cause d'eux que le monde des sorciers court à sa perte. « Pour que nous, les Vasilis, on prenne leur place. » Ses prunelles s'entrechoquent à nouveau avec celle de sa soeur, et Arya la regarde s'approcher. Pia a des allures princières, lorsqu'elle s'empare de ses mains. « On doit les détrôner. » Un sourire naît sur les lippes d'Arya, et elle hoche la tête. A cet instant, son regard pétille autant que celui de Pia. C'est de ça dont elle avait besoin, d'une piqure de rappel. « Tu as raison, on doit le faire. Et il est temps de passer à l'action. » Son sourire s'élargit, et elle penche la tête sur le côté. Elle est volontaire, Arya. « Nous avons assez attendu. Plus le temps passe, plus les choses s'aggravent. Regarde ce qu'il se passe en ce moment. On doit le faire, pas pour nous, mais pour la nature, pour l'équilibre. » Elle marque une pause, l'excitation  retombant soudainement. Elle lâche les mains de sa soeur pour aller s'assoir sur son lit. « Voila des années que nous trafiquons les secrets, et nous n'avons jamais rien trouvé qui pourrait les décrédibiliser. » Un soupire s'échappe de ses lippes, alors qu'elle s'allonge, les yeux rivés sur le plafond. « Il faut qu'on procède autrement, il nous faut un plan. » Les secondes défilent, elle réfléchie quand soudain, elle se redresse sur le lit et fixe Pia. « Merci pour cette piqure de rappel. »

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Le regard plongé dans celui de sa sœur, Aspasia n’attend qu’une chose. N’espère qu’une chose. Qu’Arya comprenne ses propos et qu’elle la suive à nouveau dans cette quête. Jamais l’une sans l’autre, ou presque, la blonde dévoile toujours ses plans à son autre. Elle se refuse à agir sans que la rousse soit mise au courant, au moins en partie, de ses ambitions. Pourtant, c’est la première fois qu’elle laisse aller ses paroles à autant de vérité. Jamais elle n’a dévoilé que ses intentions étaient toujours dans la direction prise par leur grand-père. Mais après tant de médiocrité de la part des Bardugo, après un échec total du rituel, elle devait agir et il n’y avait personne d’autre de meilleur qu’Arya pour l’accompagner. « Tu as raison, on doit le faire. Et il est temps de passer à l’action. » Elle sourit à cette réponse, resserre l’étreinte sur ses mains. Le regard emplit d’étoiles, elle écoute la Vasilis avec attention, observe sa détermination nouvelle avec le plus grand des plaisirs. « On doit le faire, pas pour nous, mais pour la nature, pour l’équilibre. » Pia hoche la tête avec vigueur, elle n’aurait pu dire mieux. L’excitation de sa sœur est contagieuse et la petite dernière trépigne d’impatience à l’idée d’agir plus directement contre le suprême et sa famille. Le regard ne quitte pas la silhouette de la rousse alors qu’elle s’installe sur le lit. « Voilà des années que nous trafiquons les secrets, et nous n’avons jamais rien trouvé qui pourrait les décrédibiliser. » Une moue boudeuse vient orner le visage de la blonde. Elle s’avance pour rejoindre Arya, se laisse tomber sur l’épais matelas, faisant rebondir les deux sœurs qui observent le plafond. « Il faut qu’on procède autrement, il nous faut un plan. » La tête bouge pour exprimer l’approbation. Elle lève son bras droit pour attraper une feuille qui tombe du lierre accroché au-dessus d’elles. « Merci pour cette piqure de rappel. » Le sourire revient, elle regarde sa sœur. « Il faudrait qu’on trouve des alliés, plutôt que des secrets. » Elle se redresse, récupère un coussin pour le mettre par-dessus ses jambes qu’elle croise en tailleur. Le regard s’évade, elle réfléchit. « Avec les Lufskin, on a un pied dans l’automne, mais il nous faut plus que ça. » Elle marque une pause, cherchant quel coven serait une idée valable. « Peut-être qu’on pourrait voir du côté de l’aube. J’étudie la médecine, ça pourrait être utile de fouiner de ce côté-là. Au moins pour prendre la température. » Elle penche la tête sur le côté, ses yeux se fixent sur une fleur posée sur la table de chevet. « Et si tu travaillais à la Wild Inc. ? » qu’elle reprend avec enthousiasme. « Tu pourrais avoir des informations sur leurs boulots, mais tu pourrais aussi leur indiquer la bonne voie ? » Elle n’est pas sûre de ce qu’elle raconte, s’imagine déjà que tout le monde les suivra sans problème. Mais leur jeu est dangereux, elles ne doivent pas prendre des décisions à la légère.