you're in my way

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darren j. johannsson & judas gates

La bâtisse se découpe dans la clarté des rayons argentés de la lune, imposante silhouette déchirant le ciel nocturne. Elle se dresse fièrement dans ce quartier, au milieu des immeubles désolés qu’on croirait presque abandonnés, détonnant bâtiment fort aisé à retrouver et qu’il a épié de longues nuits durant, là, dissimulé dans l’obscurité d’une ruelle malfamée. Impossible de le manquer, ce rare édifice tenant encore debout sur ce morceau de rocher dépouillé de sa splendeur passée, il n’a pas eu à retourner l’île pour trouver sa cible.
Les volutes de fumée s’élèvent vers les cieux tandis que la clope roule entre les doigts pâles. Il expire longuement avant de porter le bâtonnet à ses lèvres, inhalant une longue bouffée de fumée qu’il finira sûrement pas regretter dans quelques années. Nicotine affluant quotidiennement dans son organisme, poison volontairement administré mais dont il ne peut se passer. Et, à quoi bon, il finira bien par crever de toute façon, il est si facile de mourir dans ce monde en décomposition, ces bas-fonds où la misère humaine règne en maître. Soupir qui s’échappe de ses lèvres alors qu’il jette à terre le mégot de cigarette, venant l’écraser sous sa semelle. Le regard erre quelques secondes sur les vieilles arabesques ornant les fenêtres avant qu’il ne se décide à esquisser quelques pas en direction des plantes grimpantes enchevêtrées au balcon.
Les doigts s’enroulent autour des tiges souples et il s’agrippe, se hisse à ce mur de végétation jusqu’à s’y fondre. Les muscles bandés tiraillent sous l’effort qui leur est imposé, bras secoués de tremblements alors qu’il atteint enfin le sommet, là, face à la baie vitrée. Il peut apercevoir son reflet s’y dessiner, ombre toute de noir vêtu, qui vient se saisir de la poignée qui s’avère rapidement être fermée.

Il ne lui faut que quelques secondes pour crocheter l’antiquité et se glisser à l’intérieur sur la pointe des pieds, prenant garde à refermer en maudissant les légers grincements qui lui paraissent presque tonitruants dans le silence régnant. Malgré l’épaisse pénombre, il peut distinguer la modeste décoration et il attrape rapidement sa lampe-torche, les sourcils arqués dans une moue dubitative. S’il en croit les indications données, le propriétaire des lieux aurait en sa possession nombres d’artefacts en tout genre dont un en particulier qu’il a été employé pour voler. La moitié du paiement en avance et la seconde une fois l’objet remis au client. Un équitable marché qu’il a l’habitude de passer et qui, jusque-là, s’est toujours très bien déroulé. Il faut dire qu’il n’a encore jamais échoué Judas et, il n’est pas près de commencer.
Le rai de lumière met en évidence l’embrasure d’une porte au fond de la pièce, celle-là même opposée à la cuisine qu’il a déjà repéré grâce aux allées-venues de l’habitant qui n’a pas pris la peine d’installer des rideaux à ses fenêtres. Erreur qui lui coûtera ce soir l’un de ses précieux artefacts et qui, fait gagner à Judas de précieuses minutes qu’il utilisera peut-être pour essayer de déterminer si quelque chose d’autre l’intéresse assez pour s’octroyer un petit extra qu’il revendra par la suite au marché noir.
Le corps élancé se presse contre la porte qu’il ouvre lentement en tentant d’étouffer les sons qui s’en échappent, maudissant intérieurement ceux qui ne sont pas fichus de huiler correctement leurs gongs. Après tout, ce serait trop compliqué de lui faciliter la tâche, n’est-ce pas ? Les yeux roulent dans leurs orbites et il attend silencieusement, attentif au moindre bruit avant de se décider à pénétrer dans la pièce. Privée d’une quelconque source de lumière, celle-ci est entièrement plongée dans l’obscurités et la lampe met en évidence d’imposantes étagères qui menacent de s’écrouler sous le poids des objets dont elles sont encombrées. Entre un véritable foutoir et une mine d’or, il n’y a qu’un pas mais il lui faut trouver ce qu’il est venu chercher avant de penser à examiner tout ce qui se trouve à sa portée.

« Où te caches-tu… ? » murmure-t-il du bout des lèvres en tentant d’apercevoir ce qui s’apparente à un pendentif surmonté d’un rubis.
Il continue de marcher silencieusement, errant entre les rayons avant que sa torche ne capture soudainement du mouvement. Pris de court, il se plaque rapidement contre l’une des étagères en éteignant ce qui lui fait office de lampe, retenant sa respiration, le cœur tambourinant violemment dans sa poitrine. Les muscles crispés presque douloureusement par l’adrénaline, se doutant bien que son geste n’a pu rester inaperçu, il se baisse pour contourner quelques étagères, jurant intérieurement.
Les nerfs à vif, bougeant constamment en essayant d’être discret, les pieds manquant à chaque pas de buter contre l’un des objets jonchant ce terrain miné, il se demande s’il s’agit de l’habitant venu chercher Dieu-sait-quoi dans cet étrange atelier. Peut-il seulement le tuer sans contrarier celui qui a l’audace de l’employer ? Entre un cambriolage et un assassinat, il y a tout un fossé que peu seraient prêts à sauter et son client n’a jamais évoqué cette possibilité. Mission qui se complique soudainement alors qu’il comprend qu’il va devoir assommer l’individu qui rôde sûrement dans l’ombre, lancé sur ses traces.

Lancer de dés :

1. L’impératrice : Judas réussit à déterminer la position de Darren et le surprend en se mettant derrière lui, essayant de passer son bras autour de son cou (on rentre direct dans le vif du sujet )
2. La force : Judas réussit à déterminer la position de Darren mais n’a pas le temps de le surprendre. Ils se font face et il découvre avec stupeur son identité (il observe un temps de pause pour digérer l’information, profites-en si tu veux )
3. & 4. La mort & La maison Dieu : je te laisse le choix de trouver ce que Darren fait en sachant que les choses ne sont pas en faveur de Judas donc tu as le feu vert pour tourner la situation à ton avantage  

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La lumière de la lampe disparue, l’épais manteau de l’obscurité l’engloutit tout entier. Regard qui peine à s’habituer à l’étouffante pénombre alors qu’il s’aide de ses doigts en frôlant le bois des étagères, soulevant une légère pellicule de poussière qui manque de le faire éternuer. Là, privé de la vue, tous ses autres sens semblent exacerbés au point où il lui semble entendre chaque grincement de cette vieille bicoque datant d’une autre époque. Les battements fous du myocarde pulsant le sang qu’il peut entendre frapper contre ses tempes dans un ressac incessant ne l’exhorte pas au calme alors que sa main libre tâtonne contre ses hanches à la recherche du manche de son arme. Le glissement du couteau hors de l’étui le fait grincer des dents tandis qu’il se remet en mouvement, tâchant de calmer son souffle erratique qui pourrait bien le trahir.
Le pas assuré malgré son indéniable nervosité, il se déplace en essayant d’atténuer les craquements du parquet usé qui manquent de le faire repérer. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve empêtré dans une mission tournant au cauchemar Judas et ce ne sera sûrement pas la dernière. Il s’en est toujours tiré jusque-là mais il a une sainte horreur du désordre et attaquer de front sans connaître les faiblesses de son adversaire qu’il n’a entrevu qu’un dixième de seconde, c’est contraire à son habituel mode opératoire. Quel beau foutoir.

Exhorté par l’adrénaline, les phalanges serrées autour de l’arme, il en oublie presque les tiraillements de son bras droit, la chair brûlée ayant presque cicatrisée depuis ses mésaventures avec Wallace, le général à la tête des soldats des flammes. Petit à petit, il se rapproche de l’endroit où il a repéré l’homme quelques secondes plus tôt, cherchant à le contourner pour se placer dans son dos et ainsi éviter une indésirable mêlée au corps-à-corps.
Stratégie qui se révèle cependant nulle et non avenue alors que son bras brasse l’air sans rencontrer aucun individu. Les sourcils se froncent, le nez se plisse et il tend l’oreille, plus attentif que jamais. Quand il réalise le merdier dans lequel il vient de se fourrer il est déjà trop tard et l’aveuglant faisceau d’une lampe-torche se braque sur son visage alors qu’il exerce un mouvement de recul, déstabilisé. Il lève rapidement sa main devant ses yeux pour tenter de protéger ses rétines agressées et lâche un juron qui s’adresse plus à sa propre faiblesse qu’au mec l’ayant surpris en pleine violation de domicile.
La voix qui l’interroge est grave et rocailleuse, étrangement familière mais de là où il est, il ne peut apercevoir qu’une imposante silhouette sombre aux contours indistincts qui lui rappelle celle qu’il a l’habitude de voir affalée sur un tabouret de bar.
« Darren ? » qu’il demande, légèrement moins sur la défensive mais ses doigts restent douloureusement serrés autour du manche de son arme.

Son flingue hors d’atteinte, il sait pertinemment qu’il n’aura pas le temps de dégainer face à un mec de sa trempe, de son expérience. Pour autant, tandis que ses pupilles s’adaptent de nouveau à la faible luminosité de la pièce, il se demande. Tirerait-il, s’il le fallait ? De ce qu’il sait, Darren préfère les services qui n’impliquent pas la mort d’autrui. Alors, serait-il capable de le tuer lui, son camarade de beuverie, celui avec qui il a passé tant de nuit à s’enivrer jusqu’à ne plus pouvoir se traîner hors de cet établissement décrépi ? Si Judas le mettait en joue, sûrement. S’il la jouait fine et se contentait d’une approche presque amicale, peut-être hésiterait-il à mettre un terme à sa vie.
« Vu la manière dont tu chuchotes je suppose que ce n’est pas chez toi que je me suis introduit… » commence-t-il calmement en levant les mains en signe d’apaisement, un sourire espiègle aux lèvres. « Dis-moi que cherches-tu ici ? On peut bien se filer un coup de main, non ? Rien ne sert de s’énerver… »
Il reste évasif sur la raison de sa présence, cherchant à cerner ce qui peut bien l’amener lui, ici. Après tout, Judas ne peut dire si Darren est en ce moment un ami ou un ennemi, pas qu’ils aient un jour pris la peine de définir le petit rituel accompagnant leurs rencontres, les fesses scotchées à une chaise, un verre contre les lèvres.
« Avoir ma tête au bout de ton canon me met presque mal à l’aise. Je n’aurai jamais cherché à te surprendre si j’avais su que c’était toi, je te jure. » finit-il par ajouter et, il ne saurait dire s’il s’agit d’une énième ruse ou de la vérité.
Lui, aurait-il ne serait-ce qu’hésité ?

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Les yeux sombres se plissent face à l’attitude de celui qui ne lui est plus si inconnu, imposante armoire à glace qui le dévisage, le surplombant de toute sa taille. Si Darren ne montre que rarement des signes d’agressivité, l’homme n’en reste pas moins une figure qui force le respect, carrure qu’il observe nerveusement, les muscles bandés sous le tissu sombre. La lumière de la lampe s’éloigne et ses paupières papillonnent alors que des tâches noires aux contours jaunis dansent devant ses yeux, imprimées sur ses rétines éblouies.
La méfiance est de mise et s’il s’était auparavant questionné sur les limites de leur relation quelque peu insolite, il est à présent certain que chacun adopte une relative prudence, mû par une incertitude quant aux dessins de l’autre.
« Dixit celui qui a son arme pointée sur mon visage parfaitement amical… » réplique-t-il de manière cynique tandis que la langue claque sur le palais.
Tentative éhontée de jouer sur cette chose indéfinissable qui les lie, de faire germer une quelconque réflexion, semer le doute et l’hésitation. Plus les secondes s’égrènent et passent et moins il y a de chance qu’il reçoive une balle, déduction logique sur laquelle il se base tandis qu’il tente de meubler la conversation, de la détourner loin de sa préoccupation : ce fichu collier dont il ne comprend toujours pas l’utilité.

« La cuisine est par-là… Je suis sûr que tu y trouveras ton bonheur et s’il te prend l’envie de te mettre aux fourneaux n’hésite pas à me garder une part… » ajoute-t-il en désignant la porte par laquelle il s’est glissé quelques instants plus tôt.
Il observe le petit manège de Darren, un léger sourire aux lèvres. Finalement, il n’est pas si différent de lui quand il s’agit de parler affaires, avares d’informations comme ils le sont et, à raison. Si Judas a bien appris une chose au cours de toutes ces années passées à rôder dans ce quartier gangréné par la criminalité, c’est que le meilleur des amis peut vite se transformer en ennemi lorsque que des tickets sont à la clé.
« Je peux te comprendre, ça ne doit pas être facile tous les jours de me résister. » finit-il par lâcher devant le sarcasme évident de son compagnon, roulant des yeux en secouant la tête.
Il se détend finalement quand l’arme s’écarte mais reste sur ses gardes, attendant de connaître les intentions de l’homme avant de déterminer s’il s’agit d’une potentielle menace pour sa mission.

Réponse qui ne tarde pas à lui parvenir et il se fige, plongeant son regard dans le sien alors que ses pupilles se dilatent sensiblement, seul détail trahissant sa tourmente. Un collier. Bien que la probabilité de trouver plusieurs colliers dans une même demeure est élevée, Judas ne croit pas aux coïncidences et il se retient de demander si ledit collier n’est pas orné d’un rubis. A la place, il se contente de se tourner vers l’une des étagères pour caresser la reliure craquelée et vieillie d’un quelconque livre.
« Mon client cherche aussi de précieux objets. » avoue-t-il avant de croiser de nouveau le regard de Darren, légèrement déterminé. « Il s’agit de livres… d’une certaine valeur si j’ai bien compris… »
Il ment comme il respire, le serpent, les doigts jamais loin de son arme tandis que le regard glisse sur les rayons à la recherche du bijou.
« Et si on cherchait chacun de notre côté ? Je te laisse tenter de trouver ce fameux… collier… et je m’occupe de mes bouquins… Deal ? »
Il attrape quelques écrits qu’il examine d’un œil critique avant de les enfourner dans le sac pendant à son épaule, morceau de toile qu’il se hâte de poser au sol, cherchant plus de liberté de mouvement. Si les choses venaient à dégénérer, il lui faudrait être en mesure de répliquer.

Lancer de dés :

1/2 : Judas fait toujours mine de fureter et rallume sa lampe torche en attrapant deux, trois livres. C’est là qu’il aperçoit un éclat doré coincé entre deux bibelots et il tente de s’en approcher discrètement, faisant mine de regarder ailleurs.
3/4 : Judas ne remarque rien et continue de fouiller

PS : c'est une malédiction... j'ai dû faire un truc au karma dans une vie antérieure, c'est pas possible