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 À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)

whatever happens, we are deathless
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MessageSujetÀ vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)      #☾.      posté le Ven 21 Déc - 22:34
Camille du Bellay
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Camille du Bellay
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À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Lune & Camille

Depuis quelques semaines déjà, c'est l'effervescence complète à la Night Court. De curieux événements se sont déroulés à la Night Lodge ces derniers temps. Assez curieux pour attirer l'attention du suprême, Hassan, et de tous ceux qui lui ont juré fidélité, envers et contre tout. Les bruits commencent à courir au sein-même du coven. Certains sont convaincus qu'il s'agit là d'une preuve de jalousie de la part de ceux qui ne supportent de savoir la Night court comme coven régent. D'autres, en revanche, estiment que les intrusions au sein de la Night Lodge sont bien trop perfides, subtiles et parfaitement calculées pour ne pas provenir, tout simplement, de l'intérieur. Après tout, aucune preuve n'a pu être collectée, aucun indice n'a permis d'envisager la moindre piste, alors l'hypothèse de la traîtrise semble être la plus évidente aux yeux de nombreux sorciers. Personnellement, et aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'ai pas vraiment d'avis sur la question. Tout est encore bien trop mystérieux, bien trop flou, pour que quiconque soit en mesure de trancher. Cela dit, je ne me vois pas non plus rester les bras croisés face à cet affront qui est fait à notre coven et la seule réaction que j'envisage, c'est de mener l'enquête pour en découvrir davantage et peut-être parvenir à mettre la main sur cette bande de guignoles qui n'ont rien de mieux à faire que d'occuper leurs journées en souillant la Night Lodge de ses méfaits de basse envergure.

L'acolyte idéale pour une mission qui requière à la fois de la discrétion, du tact, de la diplomatie, de la finesse, c'est... clairement pas Lune, même si elle s'évertue à maintenir qu'elle est la mieux placée pour obtenir des informations de la bouche des maraudeurs. Peut-être, mais je ne l'imagine pas les acquérir autrement qu'à grands coups de pelle, de gueulantes et de remarques cinglantes qui feraient pleurer le plus moustachu des dictateurs. Mais je suis peut-être une mauvaise langue, qui la juge trop vite, et qui remet trop rapidement en question ses méthodes, alors qu'elles pourraient s'avérer parfaitement efficaces. Enfin, ça, je n'ai plus qu'à l'espérer, parce qu'il est trop tard pour revenir en arrière.

Après avoir enfilé mon sweat-shirt à capuche le plus sobre, d'un noir modeste, bien différent de ceux que je revêts d'habitude - et dont la couleur a toujours une symbolique qui échappe bien trop souvent au commun des mortels -, je me presse de quitter le petit appartement où je vis et où j'ai passé la journée, tout à fait seul. Je crevais d'envie d'envoyer un message à Balty, parce que cette foutue mission commençait sévèrement à m'angoisser, et que ça m'aurait vachement réconforté de lui en parler, mais je me suis finalement abstenu. C'était une mauvaise idée. C'est pas à lui que j'suis censé avoir envie de me confier. Puis, la dernière fois, dans ses textos, il avait l'air vraiment inquiet quand je lui ai parlé de cette mission, alors ça aurait servi à rien de l'inquiéter encore plus. D'ailleurs, pourquoi il s'inquiète comme ça, s'il me trouve aussi énervant que ça ? Il devrait être content qu'il y ait la moindre petite chance que je meure aujourd'hui, non ? Bon, de toute façon, ça sert à rien que je commence à me retourner le cerveau à son sujet. Balty, c'est un peu une cause perdue.

Et donc, c'est avec mon sweat-shirt noir sur le dos que j'ai rejoint le lieu de rendez-vous dont j'avais convenu avec Lune, c'est-à-dire la pointe de la Péninsule de Rockaway, sous cet énorme saule impossible à rater et qu'on pouvait voir à des kilomètres à la ronde. Comme à mon habitude, j'arrive en retard, parce que n'importe quel artiste qui se respecte doit savoir se faire désirer, en toutes circonstances, même lors d'un jour important comme celui-ci. Sous le feuillage de cet arbre imposant, dont les feuilles caressent doucement le sol au rythme du vent, suivant la cadence d'une danse silencieuse et mystique, je distingue une silhouette qui m'est familière. Plus je m'approche, et plus je reconnais les traits de ce visage angélique - qui a juste l'air angélique, hein, 'faut pas déconner - et les faibles ondulations de cette chevelure faite de nacre et de miel. « J'sais c'que tu vas me dire : "t'es en retard". Mais pour ta gouverne, je suis parfaitement au courant. Je savais que ça allait t'énerver alors j'ai pas pu m'empêcher de traîner pour m'habiller. » Je m'approche d'elle, avec ce grand sourire qu'elle doit avoir envie de m'arracher des lèvres. Je tends mon bras vers elle, pour lui montrer la manche de mon sweat-shirt. « Tu veux toucher ? C'est un tissu synthétique super doux. Puis regarde ces mailles régulières. Un vrai bijou se cache derrière ce sweat-shirt et pourtant, personne ne le soupçonne ! » En faire des tonnes pour trois poils de cul bien tricotés, c'est tout à fait mon genre. « Bon, avant que tu ne jalouses ma somptueuse garde-robe, 'faut que tu me dises ce qu'on doit faire maintenant. Je t'avoue que j'ai pas pris la peine de me pencher sur la question. Je pensais y aller au talent. Mais peut-être que t'as envie de suivre certaines règles ? » L'âme bien trop bohème pour anticiper quoi que ce soit - parce que réfléchir, c'est gâcher la magie de l'instant -, je compte davantage sur Lune pour prendre les rennes de l'opération et la diriger. Moi, je me chargerais juste de la retenir quand elle aura envie de foutre son poing dans la tête du premier type qui se la pétera un peu trop à son goût.
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MessageSujetRe: À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)      #☾.      posté le Lun 31 Déc - 2:50
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À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Cam & Lune

« The rebel can never find peace. He knows what is good and, despite himself, does evil. The value which supports him is never given to him once and for all. »
La nuit s'est emparée de la lumière du jour, plongeant notre univers dans un bain d'étoiles sombres, faibles lueurs nocturnes. Certaines paroles jalouses, parfois curieuses, souvent envieuses, me parviennent aux oreilles dans les rues, mais je n'en ai que faire. Je me souviens d'une vieille expression impliquant de blanches colombes, et qui s'appliquerait joyeusement dans notre cas actuel, si l'on acceptait d'y appliquer quelques modifications toutefois, comme une substitution de ces oiseaux présomptueux par de sombres corbeaux. Là serait la réelle place des enfants de la nuit dont je fais partie, groupe auquel je me raccroche, probablement autant par envie que par nécessité, en réalité. La nuit n'a jamais pu se mêler à l'automne, comme si dès lors que les feuilles rougissaient, les étoiles s'enfuyaient. J'aurais pu appartenir à un monde flamboyant, dont la facilité m'aurait frappée, accompagnée de ma grande sœur bornée et de mon grand frère susceptible. Mais me laisser prendre par ces bois m'aurait également appris l'échec, l'oubli, l'abandon, des vertus que j'aurais imposé aux autres, à défaut de les expérimenter seule, comme cela a finalement été le cas. Pourtant, la chose était simple, évidente, prédiction insatiable de mauvaises augures : tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal.

Cette loi obscure semble s'être calquée sur l'ambiance actuelle, autour de la Night Court qui éprouve des difficultés. Et puisque notre suprême Hassan a apparemment d'autres choses plus intéressantes à faire, s'il est de bon ton de ne pas simplement parler de manque d'intérêt, ou d'évidente arrogance, si ce n'est de flemme inavouée, il a fallu que ses pions s'en chargent. Autrement dit, moi, qui avait très honnêtement d'autres choses à faire de mes journées passionnantes, si tant est qu'elles le soient réellement lorsqu'on les occupe à se morfondre dans le silence. Mais la passion qui m'anime lorsque l'on prononce les mots de quête, mission secrète ou de danger ont eu raison de mon animosité sûrement un tantinet infondée. Il y a une rage à l'intérieur de moi que je restreint durant chaque seconde qui s'écoule, plus lentement encore que le sable ne dégringole du sablier. Jouer au parfait petit soldat comme mon très cher père, blanche colombe présomptueuse, a pris l'habitude de le faire ou de l'exiger de la famille, me paraît désormais bien plus abordable. On s'attendrait ainsi à se voir doter d'une véritable armée, ou du moins d'un minimum de soutien, lorsque l'on effectue une mission pour le compte du suprême du coven régent, brave royaume de la nuit. Mais doit se profiler autour de moi un sens de l'humour que je ne saisis pas tout à fait, puisque pour cette mission périlleuse, me voilà affublée d'un plongeur. Bien loin des activités à risque en hautes mer, car de là où il passe ses journées, il ne voit assurément pas les mêmes poissons.

Je me suis assise au pied d'un immense saule pleureur, alimentant encore davantage ce tableau dégoulinant de pathos et d'une ambiance poétique qui ferait bien trop plaisir à mon compagnon-esclave préféré. Je le vois d'ailleurs s'approcher, lui et sa démarche désormais familière, sa silhouette vêtue de noir. Il n’est pas encore arrivé qu’il m’agace déjà. Lui et son retard éternellement constant, lui et son sourire éternellement grand. Si seulement il suffisait de tirer un petit peu pour le décrocher. Je me dresse sur mes pieds, époussetant énergiquement mon jean noir. Je relève le menton, l’écoutant sans l’interrompre, parfaitement maître de mes émotions, et de tout ce que je désire laisser paraître. Lorsqu’il tend son bras vers moi, j’agrippe  sa manche et le tire violemment vers moi, le visage dur. Juste assez pour lui montrer que ce n’est pas parce que je fais trente et un centimètres de moins que lui que je suis moins menaçante, bien au contraire.

« Tu crois que c’est en défilant avec ton sweat-shirt « super doux » que tu vas attendrir les maraudeurs de Rockaway, du Bellay ? Ces gars-là, ils viennent pas pour tricoter en chantant une chanson paillarde du vingtième siècle, ils peuvent te pendre avec les mailles de ton "bijou", et ce sont les rats qui te retrouveront les premiers, sois-en certain ».

Je n'avouerai pas que cette froideur reflète seulement une inquiétude plus profonde de voir mourir le peu de personnes qui sont parvenues à compter pour moi. Je le relâche vivement et recule d’un pas. Bordel, il a raison, il est vraiment doux, son pull. Le trouble doit se lire dans mon regard lorsque je relève les yeux vers lui, mais je fais mine de rien. Mon visage s’est légèrement détendu toutefois, puisqu’il détient le don unique d’être capable de m’agacer aussi vite que de m’amuser, il n’est question que de quelques centièmes de secondes avec Cam. Je lève les yeux au ciel, un faible sourire exaspéré sur les lèvres, tandis que je me met en marche dans une direction et lui intime de me suivre.

« Phase une versant premier, on y va au talent. Versant second, pas totalement non plus, sinon, je ne donne pas cher de notre peau. Phase deux, on s’infiltre discrètement sur l’Ibeyi Island, et on observe. Si et seulement si ce n’est pas concluant, on passe à l’action, c’est la phase trois. », énoncé-je en regardant légèrement au-dessus de la ligne d’horizon.

Ceci, pour me donner une contenance que je n’ai que très difficilement si l’on se base sur mon allure physique, et c’est encore pire si l’on lit le manque de confiance en moi qui obscurcit mes pensées. Je n’ai jamais été vraiment passionnée par l’idée de suivre les règles, au contraire, sauf si ce sont celles que j’ai moi-même dressées. Et sauf si, cela va de soit, je me laisse une marge de manœuvre déraisonnablement importante sur leur évolution, voire leur transformation. Je sens le regard de mon ami sur moi. Je relève mes iris bleutées sur lui, froides et impatientes, apeurées et déterminées.

« Non, je n’ai pas réfléchi à ce que "passer à l’action" implique, si c’est ce que tu te demandes… J’imagine que l’improvisation est le meilleur ami des artistes, alors pourquoi se prémunir d’un véritable plan, tout ficelé dans les moindres détails ? Tu te vois suivre un plan, toi ? On n’en ferait qu’à nos têtes. »

Nous ne sommes pas sans savoir que le repaire des maraudeurs ne sera pas une partie de plaisir à  infiltrer, puisqu’un gang de voleurs Wicked à qui on a déjà tout pris n’aurait plus rien à perdre, véritablement. Nous nous étions donné rendez-vous dans un coin reculé, néanmoins très proche du-dit repère. Déjà, il se dessine sous nos yeux, et je lui indique un passage peu emprunté dans lequel je m’engouffre. Ainsi, nous pourrons arriver dans leur repère par l’arrière, et nous dissimuler derrière de hautes caisses de bois. Écouter, observer, ce sont les maîtres mots. C’est une mission qui peut s’avérer dangereuse, et cette pensée revient comme un écho, comme un disque rayé qui jouerait les mêmes notes en boucle. Cam a cette âme poétique et lyrique que j’admire, ses mots me touchent bien plus que n’importe quels autres, mais je crains que sa joie aux tendances adorablement enfantines ne portent leurs fruits dans un univers aussi implacable. Je ne parviens pas à retirer de ma tête que si tout cela tournait mal,  j’en serais en grande partie responsable, comme s’il était de mon ressort de canaliser les autres comme je me canalise moi. Comme s’il me revenait de veiller à ce que les agissements de ceux qui m’entourent ne leurs portent pas préjudice à eux-mêmes, comme si j’étais aujourd’hui capable de quelque chose pour lequel j’ai échoué il y a deux ans, comme si je pouvais tout recommencer, et protéger les rares qui en valent la peine de la façon dont j’aurais dû être capable de protéger ma mère. Les autres peuvent bien brûler, ça produira de la chaleur pour l’hiver.
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MessageSujetRe: À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)      #☾.      posté le Jeu 10 Jan - 19:20
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À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Lune & Camille

Qui se préoccuperait des vêtements qu’il porte pour aller se faire déglinguer la tronche chez l’ennemi ? Personne car, quand on est raisonnable, on est en mesure de réaliser qu’il n’est pas nécessaire d’enfiler un magnifique pull en cachemire pour ce genre d’expéditions, puisqu’il est fort probable que ce dernier finisse en lambeaux au terme de la journée. Mais je ne suis pas une personne raisonnable sinon, ça se saurait depuis longtemps ! Alors c’est avec cet air fier et altier que je m’approche de Lune, installée sous son saule pleureur, à me toiser de son regard froid et un poil dédaigneux. Lorsque je m’approche d’elle, je ne prends même pas la peine de la saluer, car ça fait longtemps que nous n’avons plus besoin de faire preuve de ce genre de politesses elle et moi. Je connais, à son sujet, des petits secrets bien trop honteux pour ne pas ressentir ce sentiment d’être, en quelque sorte, une espèce de privilégié. Elle est un peu comme l’astre lumineux qui brille là-haut dans le ciel une fois que la nuit tombe, cet astre blanchâtre qui possède une face cachée, une face sombre que l’on ne voit jamais depuis la terre. Et ça l’arrange bien, Lune, d’être à l’abris des regards indiscrets, tant que son mensonge tient la route et que personne ne se sera décidé à la trahir. Sur sa bouille de petite fille de huit ans, je perçois une pointe de colère. Ça doit vachement l’agacer de me voir débarquer à mon aise, sans me presser, en insistant sur le fait que je suis en retard, et que j’en ai parfaitement conscience. Mais que voulez-vous ? Savoir se vêtir avec soin et élégance, ça prend un certain temps. Ce n’est pas le genre de choses que l’on peut faire à l’arrache, sans y mettre un minimum d’application. Pour prouver à la petite blonde que ce retard en valait largement la peine, je tends mon bras vers elle, en caressant doucement le tissu tellement agréable au toucher, et en lui recommandant de m'imiter, pour que le plaisir soit partagé. Mais il en faut plus pour attendrir le cœur de pierre de Lune, qui attrape ma manche brutalement, trop brutalement pour ne pas froisser le tissu. « Hey ! Mais t’es folle ou quoi ? Tu vas étirer la fibre ! » protesté-je en gesticulant dans mon sweat-shirt. Du haut de son mètre vingt, Lune me fusille du regard et me menace, me mettant en garde contre nos ennemis, tapis dans l’ombre, qui n’attendent qu’une seule chose : le moindre moment de faiblesse pour lancer l’assaut. Ou peut-être qu’ils en ont rien à branler en fait, et qu’ils s’attendent même pas à nous voir débarquer mais dit comme ça, dans ma tête, ça sonnait nettement plus dramatique. Je cramponne les fins poignets de la blonde pour tenter de la faire lâcher prise avant qu’elle ne foute en l’air mon pull. « Mais lâche-moi, Lune, c’est bon ! » Lorsqu’elle me libère enfin, j'époussette mon sweat-shirt en plissant les yeux dans la direction de la jeune femme, regard noir qui sonne comme une menace de mort, sans en avoir la crédibilité. « Tu penses pas que t’en fais un peu trop, espèce de drama queen, hein ? Bientôt, tu vas me sortir que si on tombe nez-à-nez avec les maraudeurs, ils vont nous foutre sur un énorme bûcher et saucer leurs bouts de pain dans la graisse dégoulinant de nos corps, c’est ça ?! » Mes bras se mettent à gesticuler en tous sens, suivant mes propos, tandis que je commence à hausser le ton sans m’en rendre compte. « Comment veux-tu que je reste parfaitement calme si tu me dis des choses aussi horribles ?!?! » m’exclamé-je en hurlant, si bien que les quelques passereaux qui avaient élu domicile dans les branches du saule s’envolent aussitôt, effrayés par le son de ma voix. Pour la discrétion, on repassera.

Réalisant que j’ai littéralement cédé à la panique, je tente de retrouver un peu de contenant en replaçant correctement mon pull sur ma taille. Lorsque je pose à nouveau les yeux sur Lune, les traits de son visage semblent plus détendus. Mes conneries ont dû finir par la dérider un peu. La petite blonde se met alors en route vers je-ne-sais-où et, pour éviter de la perdre alors que nous ne sommes même pas encore en action, je lui emboîte le pas, la talonnant le plus possible. Elle se met alors à énumérer les différentes phases du plan qu’elle a sans doute imaginé dans sa petite tête de Minimoys. Je hoche vigoureusement la tête à chaque nouvelle information transmise par ma coéquipière, tentant de les assimiler une à une sans m’embrouiller. « Ouai ok… T’es bien sûre de l’efficacité de ton plan, hein ? Parce que ça m’a l’air un peu flou quand même… M’enfin, j’te laisse gérer, j’te fais confiance. De toute façon, s’il m’arrive malheur, c’est toi qui devras aller annoncer à Naya qu’elle est veuve, hein. » Veuve, c’est un bien grand mot, dans la mesure où nous ne sommes même pas mariés, mais ça me plaît d’entrer dans le mélodrame avec excès, comme j’ai toujours le don de le faire. Et dans les quelques secondes qui suivent, les paroles de Lune concrétisent mes inquiétudes. Non, en fait, elle n’a absolument aucune idée de ce que nous allons faire et ça n’a pas franchement le don de me rassurer. « Rectification : tu n’en ferais qu’à ta tête. Parce que s’il y a bien une tête de mule ici, c’est toi… » La jeune femme me montre un passage et, sans poser plus de questions, je la suis à l’intérieur. De toute façon, nous n’avons plus le choix : il est bien trop tard pour faire machine arrière. Nous avançons dans ce long couloir sombre, où l’on distingue à peine les murs dans la pénombre. Pour éviter de me vautrer en trébuchant sur une pierre ou autre, je longe la parois d’une main légère, qui sert simplement à m’indiquer la direction à suivre. Nous nous enfonçons de plus en plus, jusqu’à arriver au fameux repère. Devant nous se dresse une véritable montagne de caisses en bois, suffisamment haute pour cacher nos deux silhouettes, bien qu’elle aurait pu être bien plus modeste s’il avait uniquement fallu planquer Lune. Cette cachète, c’est parfait, mais ça représente un inconvénient aussi : on ne voit strictement rien de ce qui se trouve de l’autre côté. Prudemment, j’avance par petits pas pour me rapprocher du tas de caisses quand mon pied vient buter contre l’une d’entre elles, simplement posée sur le sol et que je n’avais pas vu. Le choc produit un bruit sourd, mais suffisamment fort pour être audible. Dans un réflexe de panique, j’entoure Lune de mes bras pour aller plaquer ma main sur sa bouche et l’obliger à s’accroupir avec moi. « Ne respire plus. J’suis sûre qu’on est repéré. » lui murmuré-je au creux de son oreille, la voix vibrante d’angoisse.
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MessageSujetRe: À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)      #☾.      posté le Mer 13 Fév - 12:55
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Cam & Lune

« The rebel can never find peace. He knows what is good and, despite himself, does evil. The value which supports him is never given to him once and for all. »

Guerre silencieuse et reproches sous cape, ses yeux se plissent dans une lueur perfide, et de ses lippes s’échappent quelques remontrances. Faute à mes doigts d’avoir distendu des mailles, inadéquation entre ma fermeté psychologique et la sienne, délicatesse semblable à du cachemire. Une simple conjecture dans ses iris, exhibant une potentielle volonté de pouvoir admirer ma tête au sommet d’un pic, ou de suivre mon corps des yeux, tandis qu’il se balancerait au bout d’une corde. Aucune inquiétude n’est palpable sur mes traits, cependant, confiante en son évidente bonté. Du Bellay ne se retrouverait que très difficilement dans une situation dans laquelle il devrait faire preuve de violence, et je ne suis pas certaine qu’il y céderait, d’ailleurs, si tel était le cas. Sa noirceur est bien plus enfouie, éloignée de sa surface étincelante de joie et de légèreté, et déteint parfois sur le bout de ses doigts qui font résonner de funèbres mélodies. Profondes. Poignantes.

Et revoilà cette surface qui se met à gesticuler sous mes yeux blasés, balançant ses bras comme un moulin, déblatérant sans me donner l’espoir ne serait-ce qu’une seconde de pouvoir un jour retrouver la sérénité du silence. Mon visage se détend, toutefois, sans attendre mon accord, chose qui s’apparenterait à un sourire chez une âme brisée, par le seul fait de sembler moins sur le point de pleurer. Impression constante, visage à jamais fermé, et parfois, un éclairci. Si c’est bien moi qu’il traite de drama queen, je pense qu’il est en réalité plongé dans une importante confusion. Je suis droite comme un piquet, et lui, une sorte d’éolienne déchaînée dont on aurait mal fixé la base, et qui se balancerait telle une plante prise dans une tornade. Il me semblait avoir mentionné le terme de discrétion, pour cette mission, ou du moins de l’avoir devinée de façon beaucoup trop évidente pour que l’on passe à côté. Fort heureusement, le voilà qui se redresse et tente de se créer une prestance, le pauvre, quelle quantité d’effort devra-t-il fournir pour arriver à un résultat appréciable ?
Est-ce que je suis sûre de l’efficacité de mon plan ? Non. Est-ce que j’y crois ? Non plus. Toute confiance pouvant être placée en moi-même s’est évaporée bien assez tôt, zone aride, lac desséché, dès lors que le regard d’une mère s’est éteint dans mes bras. Mais est-ce que je vais suivre ce plan qui ne peut que virer à la catastrophe ? Oui. Comme s’il valait la peine de se battre. J’ai besoin de prouver que je vaux quelque chose, que l’on peut me faire confiance, à défaut d’attribuer la mienne ne serait-ce qu’à une personne. Mon coven m’a élevée, et éloignée de ma famille flamboyante. Il m’a rendue ermite d’une vie à laquelle j’avais souhaité si fort appartenir. Désormais, plus rien n’a d’importance que l’éclat des étoiles dans la voûte nocturne. Parce que rien d’autre n’a voulu de moi, et que je ne veux de rien d’autre.

Je te fais confiance. Mots balancés entre deux phrases, probablement dépourvus de leur réelle signification, mais qui me frappent beaucoup plus fort. Je lui lance un regard, involontairement, incapable de réprimer mon incompréhension et ma stupeur. Mais je me détourne tout aussitôt, pudeur innée, peur de s’ouvrir même à un ami.

« Veuve, carrément ? Tu n’as pas l’impression d’exagérer, là ? Ou…. Est-ce que tu prévoies de demander Naya en mariage, Cam ? », lui demandé-je, éberluée.

Ils forment un couple qui ne peut que frapper par sa douceur et le respect qui les unit. Toujours à veiller sur l’autre, sa sécurité et son bonheur. Deux personne que l’on aura toujours vu ensemble, comme s’ils étaient faits pour l’être, comme si c’était écrit dans les constellations. Mais je n’ai pu que constater une ombre au tableau, un éclat de vérité, sûrement. Il faudrait être aveugle, pour ne pas remarquer la tension qui règne entre Balthazar et Camille. Ou, à défaut d’être aveugle, de n’en avoir autant rien à faire que ce que j’aime à faire penser. Prétendre s’en foutre, trop se préoccuper. J’ai d’abord pris ça pour de la jalousie. Balthazar aurait pu en vouloir au petit ami de sa sœur de la monopoliser, eux qui ont eu un lien aussi fusionnel pendant toute leur enfance, jamais l’un sans l’autre. Elle lui a tout appris, elle lui a montré comment survivre dans ce monde lorsque l’on est privé d’audition. Elle est son phare dans la nuit. J’ai cru qu’il avait simplement peur de la perdre. Mais, au fil des jours, des années, les choses sont devenues bien plus limpides. J’en suis persuadée, maintenant. Ce n’est pas de Camille, qu’il est jaloux.

C’est de Naya.

Je m’apprête à aborder le sujet, comme je l’avais mentionné dans les messages échangés avec le petit printemps. Voire, à riposter, puisqu’il vient tout de même de me traiter de seule et unique tête de mule. Mais je n’en ai pas le temps, puisqu’un bruit survient. Son pied vient de buter contre l’une des caisses. En l’espace d’une seconde, avant d’avoir pu interpréter le risque que nous sommes en train de courir, des bras m’entourent et me font plonger vers le sol. Sa main plaquée sur ma bouche m’empêcher de crier de stupeur, comme ça aurait très certainement été le cas. Je ferme les yeux avec force, comme si ça pouvait faire disparaître tout ce qui m’effraie. Des pas s’avancent vers nous. Ils font rouler des cailloux sous leurs semelles. L’angoisse palpable dans la voix de Cam fait monter l’adrénaline en moi. Je me tend, dans ses bras, boule de nerf prête à exploser. Ce n’est pas vrai. Dites moi que ce n’est pas vrai. Des vapeurs invisibles s’étendent, capacités trop faibles nées d’un apprentissage intensif à l’université d’Astoria, extension de mon pouvoir d’illusion. Dénaturé, et par conséquent, trop faible pour avoir une réelle puissance. Ma volonté d’effacer la réalité s’envole jusqu’à eux, et je sens, au fond de moi, que je viens d’induire un doute dans leurs esprits. Un simple doute, incapable d’insuffler une réelle certitude, maîtrise insuffisante de mon pouvoir nocturne. Peut être qu’il n’y a pas eu de bruit. Peut être qu’ils l’ont rêvé. Peut être que c’était un animal. Et, petit à petit, les pas s’éloignent. J’écarte la main de Cam de mon visage et me penche légèrement sur le côté. J’ai le temps de voir une porte, dans un recoin sombre. C’est par là qu’ils sont rentrés. La bourde de Cam nous a au moins dévoilé par où aller. Quelques minutes de précautions passent, et le silence se fait.

« J’ai cru que t’allait nous faire tuer », murmuré-je, la voix encore tremblante d’effroi.

Pourtant, aucun reproche dans la voix, un simple constat, un souffle qui s’échappe, la sérénité qui revient peu à peu. Mais, l’adrénaline, elle, parcourt toujours mes veines. Et avec elle, l’envie de continuer la conversation amorcée plus tôt, et le besoin de tenir une promesse sous-entendue.

« Bon, ça va sûrement te sembler sortir de nulle part, mais je me dis que si on continue comme ça, on va certainement mourir ici, et je n’aurai plus l’occasion de te poser la question, soufflé-je à voix basse, soucieuse de ne pas nous faire repérer, bien que la voie soit libre, désormais. Qu’est-ce qui se passe, avec Balthazar ? Il m’a dit que tu avais été désagréable, avec lui, c’est vrai ? Pourquoi ? Qu’est-ce que tu caches, Cam ? »

Naya est ma meilleure amie, et je lui associe toujours l’astre solaire, parce qu’elle a illuminé ma vie dans ses moments les plus sombres. Mais, même si je ne l’admettrai jamais à voix haute, j’ai appris à tenir tout autant à Balthy, et à ce grand dadais qu’est Du Bellay. La vie peut se suspendre, et ne jamais reprendre son cours. Comme un lac desséché. Une zone aride. Nous n’avons pas le temps de cacher la vérité à ceux que l’on aime. Eux aussi, ils pourraient s’éteindre.
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À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ▬ Lune (Night challenges)
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