Shit ! I'm late to party

Eté 2192 - Naissance d'Emil, dans les larmes et la joie. Un don du ciel pour ses parents, même son père a du mal à cacher ses larmes la première fois qu'il le tient dans ses bras, son bébé, son prince, son soleil. Si petit et fragile et pourtant tant de choses qu'il accomplira, les possibilités sont infinies

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Le soleil commence à peine à se lever, pourtant Emil est déjà debout lui. Pas par envie, vraiment, son lit lui manque, mais parce que son père insiste pour qu'il s'entraîne chaque matin à la magie. C'est fatiguant et sans doute un peu inutile vue son âge, et Emil aimerait pouvoir, comme ses amis, se faire réveiller par les rayons du soleil et pas par le regard glaçant de son père chaque matin. Sa mère, douce, lui dit d'être un bon garçon, de faire plaisir à son père. Elle lui explique qu'il n'a pas grandi comme lui, qu'il n'a connu que la glace pendant très longtemps. Du haut de ses 4 ans Emil ne comprend pas vraiment, mais il aime sa mère, et son père aussi, quand il ne l'épuise pas chaque matin à le faire répéter encore et encore les mêmes mouvements, les mêmes incantations, à lui apprendre des choses inutiles sur l'histoire des covens, à lui parler du mélange d'ingrédients. Il s'exécute, ravale ses larmes quand son père s'énerve, et sourit comme si de n'était quand on le félicite pour sa magie et ses connaissances impressionnantes pour son âge.

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Les années passent. Toujours la même routine pour Emil, lever avant le soleil, la journée millimétrée à la seconde. Peu de liberté pour un enfant de l'été, bien trop peu. Quand son père n'est pas à la maison sa mère le laisse dormir autant qu'il veut le matin, lui chante des chansons de sa voix douce, lui apprend à faire des gâteaux plutôt que des sorts, lui parle de son enfance à elle, son histoire, plutôt que celles des covens. Elle lui parle d'art, de beauté, de rires. D'amour. Il finit par attendre avec impatience ces journées si particulières et si rares. Et redouter toutes les autres, bien trop nombreuses.

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Treize ans, ou l'âge sombre comme Emil aime surnommer cette période de sa vie. Comme beaucoup d'autres avant lui la puberté est une période haute en couleur. Décidé à tenir tête à son père et son obsession clairement malsaine de faire de son fils un concurrent au titre de Suprême, Emil commence à se rebeller, à dire non, le ton escalade rapidement, Emil ne s'efface plus comme avant, il s'affirme chaque fois un peu plus, affirme ses envies, ses centres d'intérêts, ses passions, son envie d'indépendance. C'est aussi à cet âge là que la réalisation le frappe, qu'il comprend que jamais il ne pourra comprendre ou être compris par son père, élevé pendant des années dans le coven de l'Hiver, déviant refoulé. Même si sa magie appartient à l'été son cœur ne se séparera jamais de la froideur de l'hiver. Alors Emil abandonne. Il s'éloigne, devient distant. Une part de lui, en colère, cherche à faire enrager le plus possible son père, et ce par tous les moyens possibles, et il y parvient ! Les disputes répétés épuisent sa mère, pourtant il ne peut s'en empêcher, il continue et se déteste un peu plus chaque fois qu'il entend sa mère ravaler ses larmes.
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Astoria est à la fois une bénédiction et une malédiction. Il est enfin libéré de son père, devenu encore plus intransigeant après la mort sa femme. Suicide. Emil et lui ne se sont plus adressés de parole gentille depuis. Et dès que l'adolescent a été en âge d'intégrer l'université il y a été expédié sans qu'on lui demande son avis. Il lui faut exactement dix minutes à Astoria pour se rendre compte que, loin d'être une prison, il peut enfin s'épanouir loin de l'ombre pesante de son père. Il découvre les plaisirs de la jeunesse, l'alcool, les drogues, le sexe. Une scolarité jalonnée d'abus en tout genre, d'expérience. Pour la première fois de sa vie il remercie son père de lui avoir déjà appris beaucoup des sorts enseignés à Astoria. Pas à voix haute évidement. Ses notes sont plus que correctes, suffisamment pour qu'aucun adultes ne viennent regarder de trop près ses activités extra-scolaires. C'est sans hésiter qu'Emil s'oriente vers un cursus de connaissance de la nature, fort de ses connaissances en potions et élixirs, de loin sa discipline préférée. Il est loin du hippie aux cheveux gras qui ne jure que par l'âme des plantes, mais il doit avouer aimer la nature, à la fois belle et dangereuse, il y a une harmonie et un chaos qui y cohabitent d'une façon remarquable.

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Jeune diplômé depuis peu, Emil ne retourne pas chez son père. Dès sa sortie de l'université il emporte toutes ses économies et ses biens et s'installe dans un minuscule appartement du Quinns, il vit de petits boulots par-ci par là, fournit des potions, d'une qualité sans doute inférieur aux grands magnats du domaine, mais à des prix défiant toute concurrence. Il rame un peu, mais s'amuse beaucoup, complètement libre, il vit au jour le jour. Une liberté qu'il rêvait de pouvoir goûter sans aucun détour.