mad world. (inej)

surname  effluves sableuses venues d'un orient décrié et boudé, al sahar qui se hisse comme un héritage profane dont il faudrait être fier. ô combien elle l'était ! avant qu'ils ne la chassent. avant qu'ils ne la rejettent. avant qu'elle ne soit plus qu'une vulgaire sorcière sans appartenance, la rue comme seule alliée. alors elle hurle son patronyme à la face du monde, le crache sur le goudron dégueulassé par les centaines de souliers qui le foulent à chaque instant. elle le dégueule pour mieux panser ses plaies intérieures.
first name  inej, caresse venue d'au-delà d'un new-york revisité. inej, susurré du bout des lèvres pour aussitôt s'effacer devant ananké. l'exotisme au bout de la langue, le palpitant sans réelles attaches, elle se plaît à devenir l'indomptable tant désiré. elle flâne parmi les âmes à la recherche de l'inatteignable, à la recherche de l'inavouable. voleuse de secrets autant que d'objets, inej se faufile parmi les inanimés pour leur donner un nouveau souffle, une nouvelle vie… attendant, peut-être, d'être elle-même dérobée pour renaître.
birth certificate les affres de la jeunesse serpentent contre les joues diaphanes, encore arrondies par les effluves poupines. elle susurre un vingt-deux du bout des lèvres, comme un écho lointain d'une jeunesse passée. elle croque pourtant encore avec envie dans une insouciance dont on l'a trop rapidement privée, incapable de déterminer si elle doit devenir une adulte et faire une croix sur tout ce qui la rattache à son enfance et à son adolescence ou si sa chair doit être purifiée et écorchée pour accueillir le nouveau papillon nouvellement né. c'est en tout cas dans ce même new-york qu'elle n'a jamais quitté qu'elle a hurlé son désarroi d'avoir quitté le ventre arrondi de sa mère, un premier janvier.
heart rate appartenance à personne, pas même à un coven qui lui ferait courber l'échine. la liberté qui referme ses griffes chaleureuses et brûlantes sur son myocarde, et le besoin pourtant lancinant de ne jamais être trop éloignée de son autre. deux orphelins qui se sont trouvés et sont à présent incapables de se quitter, fusionnels au point de crever la gueule ouverte sur le macadam huileux si l'autre venait à souffrir ou pire, ils ne sont pourtant pas un être unique. deux astres attendant la collision parfaite pour ne plus dépendre que de l'autre, ils s'attirent autant qu'ils s'évitent. incapables de vivre éloignés l'un de l'autre, trop semblables pour ne pas se confronter, trop épris l'un de l'autre pour vivre trop longtemps séparés. inej n'en demeure pas moins célibataire, incapable de mettre un mot sur ce qu'ils partagent.
occupation receleuse, bandit, voleuse, marchande… tant de termes qui ne veulent rien dire et ne décrivent qu'un dixième des talents de la gamine al sahar. c'est inej qui prend les risques, laisse ses mains traîner dans la fange et la putréfaction dans l'espoir (aidé par le talent) de dénicher la perle rare qui satisfera les clients. il suffit de lui commander un objet qui ne nous appartient pas, et inej s'en emparera. aussi simple que ça.
perimeter inej partage un appartement sans trop de fioritures avec son âme-soeur à rockaway peninsula. ce n'est pas véritablement la vie dont ils ont toujours rêvé, c'est pourtant avec une certaine satisfaction qu'ils rentrent se réchauffer entre les murs de briques vieillis et ternis par le temps et les vies passées - oubliées - qui les ont marqué. un toit sur la tête, c'est tout ce dont ils ont besoin.

temper trap il est de ces individus qui n'obéissent à aucunes règles, ne ploient jamais devant les ordres. il est de ces individus qui ne peuvent qu'écouter le palpitant battant sourdement dans leur poitrine comprimée, incapables de résister à leurs envies. inej fait partie intégrante de ces individus, jamais vraiment dans la norme, jamais vraiment acceptés. inej vit dans un monde qui lui est propre, un monde où humains et sorciers ne devraient pas avoir à s'étriper. elle vit dans un monde qui est à la fois le sien et un autre. celui qu'elle partage avec l'étendue des sorciers et un autre qui n'appartient qu'à ander et elle. inej est douceur quand elle peut se relever sauvagerie. inej n'est qu'un grand paradoxe créant un gouffre géant dans la face du monde. et quand inej n'est plus assez forte pour affronter tout ce qui la différencie des autres, quand être sans coven devient trop lourd à porter, alors c'est ananké qui brûle et consume tout sur son passage. ananké n'est qu'un phœnix renaissant de ses cendres, s'emparant de ce qui lui fait envie sans se poser de questions. le palpitant défoncé à coups de marteaux, il lui arrive d'être extrêmement sensible comme il lui arrive de tout envoyer balader. inej est une force de la nature qui interroge et qui intrigue, inej est incapable de résister à ses pulsions dévorantes et aux stigmates laissés sur ses poignets de ne pouvoir compter sur personne. sans cesse dans le doute, sans cesse à tout défoncer pour éviter d'être blessée, inej est une boule de douceur contrebalancée par une rage sourde qui ne demande qu'à s'exprimer.
random facts burn. passion malsaine pour les flammes qui lèchent le papier, se répandent comme un serpent venimeux le long du gazole qui imbibe la terre meuble. ananké n'a jamais eu sa place parmi l'hiver, se damnant et vénérant la chaleur des incendies. pyromane depuis toute petite, il n'y a rien qu'ananké trouve plus magnifique qu'une maison qui s'éteint, que des poutres qui s'embrasent, que le sol qui se carbonise. elle tente de maîtriser ses pulsions maladives quand tout en elle brûle d'embraser le ciel et la terre.
esprit grignoté. ananké n'est pas uniquement un nom derrière lequel inej cache son identité. petit à petit, ananké est devenue un refuge, et peut-être s'est-elle mue en une seconde identité. une autre personne qu'elle revêt quand la force l'a quitté, quand il lui devient trop compliqué d'exister. ananké est une force de la nature qui ne craint rien ni personne, et si napalm est bien un autre patronyme pour son clyde, force est de constater qu'inej change en partie quand elle revêt cette nouvelle peau, quand elle murmure du bout des lèvres qu'elle se vengera de tous ces pauvres imbéciles qui ne savent tolérer les humains. ananké est une déesse de la discorde qui laissera échapper son dernier souffle uniquement quand le monde aura retrouvé un semblant d'équilibre.
passion des secrets. ô que la curiosité est un vilain défaut... inej se fond dans les ombres pour mieux entendre les échos des palpitants de ses semblables. inej récolte des informations comme le petit poucet sèmerait des petits bouts de mie de pain. elle suit les murmures des uns et des autres jusqu'à dénicher secrets et confessions. elle sait qu'elle se met en danger quand elle s'aventure vers les non-dits et les chuchotis sibyllins mais cette pulsion est plus fort qu'elle. les ténèbres sont ses alliés et elle s'en sert pour disparaître de la vue de tout un chacun et épier le moindre de leurs faits et gestes. parfois, c'est une bonne chose : elle récolte des informations qui seront payantes. la plupart du temps, ce ne sont que des ragots et des racontars sans intérêts dont elle hérite.
theme song  coven - mad world.
ander - rise.