Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)

whatever happens, we are deathless
Aller en bas 
 
MessageSujetCoeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)      #☾.      posté le Dim 2 Juin - 16:48
Tyne Fawcett
you got two black eyes
Tyne Fawcett
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2698-tyne-n-evite-pas-mon-regard#top https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2727-tyne-fuis-mon-regard-je http://twoblackeyes.forumactif.com/t2730-famille-freres-fawcett-fratrie-chaotique-5-5-libres#56357
image : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Xqgb
pseudo : Odalie
credits : Vocivus
Faceclaim : Cole Sprouse
Multifaces : Nop
Inscription : 27/05/2019
Messages : 52
true color : #996699
timelapse : 26 ans mais l'âge est peu important, cela fait longtemps qu'il ne fait plus attention aux jours qui passent
heart rate : Seul à plusieurs... Il sait où chercher de la compagnie lorsqu'il en a besoin...
purpose : Recruteur de prostitué(e)s, cafard parmi les cafards... il se débrouille avec une chance incroyable, toujours fourré dans des choses plus ou moins légales
magic scale : Niveau 2, cela lui convient. Il s'en tape bien du pouvoir...
powerplay : Manipulation des émotions, vous faire tremblez de peur ou éclater en sanglot, c'est un jeu à ses yeux
warning sign : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Tumblr_p9i6v3X5QF1uv9281o2_250

Black Dimes : 339
NIGHT COURT
NIGHT COURT

Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Empty
Coeur meurtri
Chair abîmée
 
* . ˚      .
*        ✧  ·     *
      * .     ·   
       *    .   


Serrer les dents. Crier leur donnerai raison. La douleur peut être bonne. Elle ancre dans la réalité. Elle fait le vide dans notre tête comme un ouragan. Il n’existe plus rien qu’elle, l’espace de quelques instants. Elle est grisante. Une des rares solutions pour faire taire toutes les émotions qui vibrent autour de lui. Il ne sent plus l’enfant qui pleure d’avoir casser son jouet au troisième étage de l’immeuble auquel il est adossé. Il ne sent plus cette femme qui est terrifiée d’avoir le résultat de son test de grossesse. Il ne sent même plus la hargne que l’homme met à le cogner. Son coeur résonne dans sa tête. Battements sourds. Lèvre qui se fend. Il préfère ne pas avoir droit au goût métallique mais il s’en satisfera. Habitude. Son visage se mortifie d’avoir trop encaisser. Il marque. Prix à payer pour quelques minutes de vide. Il connaît le schéma pour y avoir droit par coeur. Utiliser les bons mots, taper là où ça fait mal en peu de paroles. Juste assez pour sentir monter la colère bouillonnante en la personne d’en face. La plus sale des émotions. Plus vile. Il sait l’attiser sans utiliser son don… Mais parfois, le besoin du vide se fait trop présent. Parfois il ne peut attendre, ne peut se priver de la facilité. L’homme n’avait pas tenu cinq secondes. Il l’attendait pour exploser. Il n’a fait que dégoupiller la grenade. Quels mots avait-il utilisés ? Il ne s’en souvient plus. En avait-il seulement utilisé ? Il entend quelque chose craqué. Phalanges qui frappent. Il continue à raviver le feu de son don. Pas encore. Pas encore assez de vide. Il peut supporter encore peu de douleur. Drogue sinueuse. Lorsqu’il aura assez mal, son don s’épuisera de lui-même, s’échappant de son contrôle. Cran de sûreté. Certains jours, sa conscience s’évanouit avant son pouvoir. Il sait que l’homme en face de lui n’a pas assez de force pour cela. Son programme du lendemain ne lui permet pas d’être hors de service trop longtemps… Tête qui tourne. La douleur l’endort enfin. Il sait qu’il peut arrêter. Il ne tirera rien de plus cette nuit… Il sait mais il ne veut pas. Il relance une dernière fois. Vague de rage. Encore trois coups. Juste bien placés et ce sera parfait. Il pourra rentrer chez eux tous les deux et ils n’ont parleront plus. Simple… et pourtant si irréaliste. La vague est partie et se brise contre les rochers. Cage thoracique. Clavicule. Il entend craquer mais cette fois-ci ce ne sont pas des phalanges. Douleur aiguë. Il est enfin coupé de toutes émotions. Ses yeux se ferment. Pour profiter ou pour se reposer ? Le sang lèche son menton. Il ne lutte plus. Son corps s’affaisse contre le mur. Silence. Vide. Aucune drogue qu’il n’a jamais testé ne lui a procuré cela. Le sol est froid. Quand y a-t-il posé sa tête ? Rien n’a penser d’autre que cette fraîcheur bienvenue. S’endormir dans cette ruelle pourrait lui coûter cher. Il n’ignore pas quel genre de bêtes peuvent traîner la nuit… Les éviter serait préférable. Il n’est qu’un tout petit poisson dans le bocal qu’est la ville. Engourdissements de ses membres. Bruits de pas. Son oeil est déjà gonflé, gênant sa vue. Ombres incertaines. Il n’a pas la force de se redresser. Pas tout de suite. Espérer passer inaperçu… même si c’est peu crédible. Accessoire trop encombrant même parmi les ordures. Sauf que la présence semble s’installer à quelques mètres. Des pleurs ? Il grogne. Il manquait plus que ça. Il ne peut même pas souffrir tranquille. « Cette ruelle est occupée, va-t’en trouver une autre ! » Voix claire. Plus qu’il ne l’imaginait. Il n’avait pas reçu de coup assez fort sur la gorge pour qu’elle s’enraye. Plus jeune, il avait espéré qu’avec toutes les cigarettes qu’il fumait, sa voix se ferait plus profonde. Il n’en est rien. Il se sent nu. Son don est encore endormi… Son corps est meurtri. Aucune arme sous la main. Il est trop loin de chez lui pour rassembler ses forces et courir à l’abri. Quelles forces ? Il est vidé. Il aurait dû lâcher prise plus vite pour ne pas être réduit à un corps inarticulé sur le sol. Pas de batterie à son téléphone. De toute façon, qui appeler ? Litton ? Autant glisser une lame contre sa gorge. Siddel ne met plus un pied dans le quartier. Newell est sûrement avec Litton… Oswin et Nyle n’entendraient pas leur téléphone. Des amis ? Le mot sonne drôle dans son esprit. Envie de se moquer de lui-même. Boomerang du karma. Il ne s’apitoie pas sur son sort, il l’a bien cherché. Nouveau grognement. Tentative de bouger qui échoue. Il restera contre le bitume. Il ne voit pas qui est l’intrus. Vision brouillée. Silhouette trop éloignée. Frustration. Son t-shirt est tâché de sang. Il est bon pour être brûlé. S’il s’en sort vivant…

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)      #☾.      posté le Mer 5 Juin - 0:16
Quetzal Nuì
you got two black eyes
Quetzal Nuì
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2631-quetzal-comme-un-serpent-qui-danse#54658 https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2640-quetzal-comme-un-serpen
image : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) K8q6
pseudo : solomonsuaire
credits : delusion angel
Faceclaim : Eddie Redmayne
Multifaces : Sennar S. Toegar
Inscription : 12/05/2019
Messages : 160
true color : #009999
timelapse : 32 ans
heart rate : Tu ne cesses de t'éprendre des hommes qui daignent poser leur regard sur toi, mais ton cœur est un tonneau des Danaïdes, d'où l'eau ne fait que s'écouler et qui ne peut se remplir.
purpose : Un prostitué parmi d'autres, invité dans les chambres tièdes d'aristocrates de tout coven contre des tickets de rationnement. Confectionneur de poisons et de sérums lorsque les lits de tes clients te sont refusées.
gemstone : Une lizardite, pierre verte mouchetée de noir en mesure de commander aux reptiles.
liability : Tu conserves ta lizardite dans un exemplaire usé et jauni de Lolita de Vladimir Nabokov, dont tu as creusé les pages pour abriter la petite pierre oblongue et ses humeurs fantasques. ▲ Ta main droite est atrophiée, marquée de morsures de serpents courant jusque sur ton avant-bras. ▲ Le meurtre de l'un de tes clients, un riche sorcier de la Winter Court dénommé Swann, mordu par un serpent, fait de toi un homme recherché.
Black Dimes : 1580
RED THIEVES
RED THIEVES

Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Empty
Coeur meurtri
Chair abîmée
 
* . ˚      .
*        ✧  ·     *
      * .     ·   
       *    .   


Tu le voyais depuis quelques mois – seulement les jeudis, lorsqu’il quittait le tribunal de l’Upper East Side, en début d’après-midi, alors que le reste du monde s’affairait encore. Il était banquier, avocat, conseiller ou prestataire, quelque chose qui rapporte de l’argent et en fait perdre à d’autres. Il n’était pas vieux, il n’était pas vraiment jeune non plus. Il était à un âge où le quotidien n’a plus suffisamment de musique pour faire danser la vie, où les gens sont devenus des espèces de silhouettes univoques, si près d’être identiques, des taches que plus rien ne peut allumer. Un âge qui te fait peur, la moitié de la vie ; un temps pas tout à fait de ce monde. Il s’appelait Guillaume – c’est tout du moins ainsi qu’il s’était présenté à toi. La confiance qui émanait de lui, cette assurance dédaigneuse que seuls les sorciers de la Day Court savent endosser, sonnait parfois faux lorsqu’il caressait ton corps avec prudence, comme s’il craignait de te détruire. Il était un habitué – tu préférais penser qu’il était un amant, quoique la valeur marchande de ton corps prétendait le contraire.

Il habitait un loft surplombant les Golden Gardens, et contrairement à tes clients ordinaires, il ne te donnait jamais rendez-vous autre part ; c’était chez lui, et il ne s’en cachait pas. Après t’être offert à lui, souvent, il répétait ton prénom, comme s’il le goûtait du bout des lèvres, Quetzal ; sonorités d’énigme. Il passait sa main – une paume de géant – sur ton corps pour te rappeler à lui, se convaincre que tu lui appartenais. C’était lui qui cherchait toujours tes lèvres, qui t’embrassait avec ardeur, qui t’attirait à lui quand vos corps n’étaient plus en parfaite connivence. Les heures s’écoulaient ainsi dans cette romance bancale et biaisée, nimbant la misère de ta condition dans une douceur ambiguë. Depuis la mort de Swann, tu n’avais plus goûté à cette transgression doucereuse, celles des passions clandestines, des illusions éphémères. Tu guettais le jour où cette jolie mascarade s’effondrerait comme un château de cartes, où les caresses se changeraient en coups ou en dédain, où la tiédeur du loft surplombant les Golden Gardens te serait de nouveau refusée. Alors laissant s’écouler les heures comme si le temps n’avançait pas, tu t’enivrais de ses caresses et de ses équivoques.

Un long sanglot secoue ton corps. Une plainte sourde, comme le gémissement d’un animal blessé, s’est immiscée dans tes entrailles et menace à tout moment de t’arracher un cri. Les peines de cœur ont souvent accompagné ton existence, mais rares étaient celles d’une pareille violence, les abandons tutoyant si familièrement le vide. Tu peux presque ressentir encore dans ta chair la puissance de sa poigne t’agrippant comme un vulgaire pantin de bois pour te jeter dehors, entendre résonner dans ton esprit ses menaces répondant à tes suppliques d’incompréhension. Vos entrevues avaient-elles été découvertes par sa famille ? S’était-il fiancé ? Ou ne trouvait-il tout simplement plus d’utilité à ta présence ? Tu ne tentes pas de retenir les larmes qui baignent tes joues blanches, si innocentes, ni les tremblements incertains qui parcourent tristement tes épaules. Petit être froissé errant sans savoir où aller.

« Cette ruelle est occupée, va-t’en trouver une autre ! » Ce visage baigné de sang et de sueur ne t’est pas inconnu, ces traits tirés par la douleur et creusés de mille angoisses indépassables. Ces yeux à demi-tuméfiés trouant pourtant l’ombre du soir de leur éclat incisif. Tyne Fawcett, un nom à vous couper les lèvres. Tu le détailles de longues secondes sans comprendre, tentant de reconnaître derrière la misère de sa situation la moue désabusée du jeune homme, cette âme de carnage qui a jugé bon de te recruter à l’Inferno, club underground de l’Upper West Side où les heures écorchent chacune un peu plus ton corps fragile. Tu te rapproches timidement, les joues toujours baignées de ces larmes que tu ne prends pas même la peine d’essuyer. « Monsieur Fawcett ?... » Ta voix est faible, un murmure habité par le chagrin. Tu t’agenouilles doucement auprès du corps meurtri, que le sang macule à de nombreux endroits, tu le détailles sans comprendre. Comment le jeune homme peut-il être encore conscient ? Tu en oublies presque, l’espace d’un instant, ton estomac tordu par la peine et l’abandon insondable pesant sur tes épaules.

Après quelques secondes de cette triste stupeur, tu sèches maladroitement tes larmes d’un revers de la main, reniflant timidement, et fouilles dans ta petite sacoche en bandoulière. Le froissement de quelques tickets de rationnement se mêle au tintement familier de flacons qui s’entrechoquent. Tu gardes toujours quelques sérums sur toi – des anti-poisons, surtout, au cas où un accident surviendrait avec les reptiles. Tu gorges une seringue du contenu de l’un d’eux, un liquide transparent que tu mesures prudemment, à très petites doses. Posant deux doigts sur la jugulaire du jeune homme, tu prends son pouls quelques secondes durant – des battements faibles, presque indiscernables. Puis sans un mot, sans attendre l’assentiment du jeune homme, tu lui injectes le sérum dans le bras, douleur probablement ridicule au regard de ses multiples fractures. « C’est un anti-douleur, c’est tout ce que j’ai… » Il s’agit en vérité d’un sédatif obtenu par le raffinement du venin de naja, un puissant paralytique. Tyne allait se vider de ses forces – tout du moins, s’il lui en restait – mais la douleur allait rapidement s’estomper.

Côtoyer les bas-fonds de New York t’a depuis longtemps enseigné à ne pas demander pourquoi lorsque la misère s’abat sur les êtres. Alors sans chercher à comprendre, tu tires de ta petite sacoche un chiffon, seul tissu à portée de main, et le déchirant en quelques bandages inégaux, tu viens panser le front du jeune homme, tâchant d’empêcher le sang de couler d’avantage. « Où dois-je vous conduire pour vous mettre en sûreté ? » Tu agis comme par instinct, sans demander ton reste. Tu ne remarques pas même que tes larmes ont recommencé lentement à couler le long de tes joues blanches.

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)      #☾.      posté le Jeu 6 Juin - 22:50
Tyne Fawcett
you got two black eyes
Tyne Fawcett
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2698-tyne-n-evite-pas-mon-regard#top https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2727-tyne-fuis-mon-regard-je http://twoblackeyes.forumactif.com/t2730-famille-freres-fawcett-fratrie-chaotique-5-5-libres#56357
image : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Xqgb
pseudo : Odalie
credits : Vocivus
Faceclaim : Cole Sprouse
Multifaces : Nop
Inscription : 27/05/2019
Messages : 52
true color : #996699
timelapse : 26 ans mais l'âge est peu important, cela fait longtemps qu'il ne fait plus attention aux jours qui passent
heart rate : Seul à plusieurs... Il sait où chercher de la compagnie lorsqu'il en a besoin...
purpose : Recruteur de prostitué(e)s, cafard parmi les cafards... il se débrouille avec une chance incroyable, toujours fourré dans des choses plus ou moins légales
magic scale : Niveau 2, cela lui convient. Il s'en tape bien du pouvoir...
powerplay : Manipulation des émotions, vous faire tremblez de peur ou éclater en sanglot, c'est un jeu à ses yeux
warning sign : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Tumblr_p9i6v3X5QF1uv9281o2_250

Black Dimes : 339
NIGHT COURT
NIGHT COURT

Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Empty
Coeur meurtri
Chair abîmée
 
* . ˚      .
*        ✧  ·     *
      * .     ·   
       *    .   


Même plus proche, il lui faut quelques secondes pour reconnaître le visage. Quetzal. Il n’oublie pas ce nom. Si étrange… si… déroutant. Et pourtant il n’arrive pas à imaginer l’homme avec un autre prénom. Ce n’est pas dans son habitude de se souvenir de ce genre de détails. Que fait-il là ? Pourquoi s’arrête-t-il près de lui ? Les questions se bousculent dans son esprit mais s’en vont aussi vite. Il n’a pas la force d’y réfléchir. Les réponses attendront. Monsieur Fawcett ? Ce n’est pas lui, Monsieur Fawcett. Pas même son père. Il ne sait pas s’il y a déjà eu un Monsieur dans sa famille. Lui n’est même pas Fawcett… ou tout du moins que lorsque ça l’arrange, rarement. Non, il n’est que Tyne. incrédulité. Il a cette croyance étrange que plus le prénom est long, composé, plus la personne est importante. Aristocrate. Le sien a quatre lettres. Amplement suffisant pour la petite vie qu’il mène. Que répondre à cette voix bienveillante qui se méprend tellement sur lui ? Il se rappelle vaguement du jour où il l’a emmené à Inferno. Il a scellé son destin. Entré à Inferno, c’est abandonné toute chance d’avoir un futur dans la lumière. Quetzal en avait-il conscience ce fameux jour ? Lui ne le lui a pas précisé en tout cas. Taire ce qu’il l’arrange. Il sait bien le faire. Il ne répond pas. Il ne fait pas confiance en ce que sa voix trahira. Faiblesse. Il offre un déjà un assez beau spectacle sans avoir besoin d’en rajouter. Peut-être que s’il l’ignore, l’homme disparaîtra de lui-même ? Les espoirs luisent quelques instants avant de s’évaporer. Quetzal est un homme trop bon pour abandonner. Pas assez malin. Quelqu’un de normal ne s’approche pas de la personne qui l’a entraîné au fond du gouffre pour lui proposer son aide. Il ne sait quelle idée peut traverser l’esprit de Quetzal dans un tel moment. Douceur qui semble mimer celle de Nyle… Son visiteur s’approche. Le touche. Il aimerait pouvoir grogner à nouveau mais ce n’est qu’un faible bruit qui sort de sa gorge. Rien d’héroïque. Il ne comprend pas le geste. Son cou est un endroit sensible. Ses amants s’en souviennent même après une seule nuit avec lui… Il ferme les yeux. Sa vision est trop troublée pour qu’il puisse se concentrer. Brouillard d’esprit. La douleur vibre toujours en lui. Promesse tenue. Il ne regrette pas. Les choses devaient se passer ainsi. Il ne sent plus les doigts de Quetzal contre sa peau. Il ne sent plus rien que la douleur. Délivrance en souffrance. Sensation d’un picotement dans son cou. Il grimace. Paroles données en explication… Mais il n’est pas en mesure de les comprendre. Il rouvre les yeux pour voir ceux inquiets de Quetzal. Pourquoi ? Pourquoi semble-t-il si concerné ? Fait-il partie de ses personnes qui portent toute la misère du monde sur leurs épaules ? Ceux qui pleurent dès qu’il voit la réalité ? Oui, il est probable qu’il en fasse partie. Quetzal, l’ange torturé. La douleur s’atténue. Doucement. Déjà ? Il est trop tôt. Les coups étaient trop violents pour que tout s’estompe si vite. Il a encore de belles heures de chaos devant lui. Pourquoi ? Son esprit semble s’animer peu à peu, sorti de sa douleur. Il met bout à bout les mots dits plus tôt. Anti-douleur. Non, ce n’est pas ce qu’il veut. C’est la dernière chose qu’il veut. Bientôt le cri des émotions repartira dans un concert sans fin. Tout cela pour rien. A peine quelques minutes de tranquillité. Dérisoire. C’est pire que tout. Cela le laisse épuisé d’avoir encaissé les coups sans le réconfort de couper son don. Vider de son énergie et très vite submergé par les émotions de ceux qui l’entourent, il serait à la merci de tout et tous. La naïveté de l’être devant lui veut qu’il lui bande des plaies. Garrots de fortune. Il pourrait en rire s’il en avait le coeur. Mais il reste coi. Siddel et Nyle prenaient soin de ses blessures à une époque. Sauf que désormais, c’est l’alcool et le temps qui cicatrisent ses blessures. Où l’amener ? « Laisse-moi là, j’ai besoin de rien. T’aurais dû me laisser comme ça. » Il ne sait pas remercier les gens qui échouent avec les meilleures intentions. Sûrement qu’il ne sait pas remercier tout court. « Et appelle-moi Tyne… ça vaut mieux pour tout le monde. » Paroles décousues. Le vouvoiement lui donne de l’urticaire. Il devrait se dépêcher et essayer de se mettre debout avant que son don revienne. Il ne veut pas d’aide. Pas plus. Il ne s’y abaissera pas. Le sang semble avoir arrêté son pèlerinage pour sortir de son corps. C’est déjà ça. Les larmes séchées décorent les joues de Quetzal en miroir à la couleur carmin des siennes. Ne pas poser de questions. Ça n’attire que des problèmes. Il s’appuie au mur pour se redresser. Ses jambes lui paraissent chancelante avant même qu’il ne veuille y mettre du poids. Il faudrait que Quetzal disparaisse pour éviter qu’il n’y ait de témoin à son ridicule. « Je me démerde tout seul. Pas besoin de m’envoyer une carte de bon rétablissement, demain ce sera comme neuf. » Sauf qu’il ne regagne pas ses forces. Au contraire. Plus les secondes s’égrainent, plus son corps semble se liguer contre lui. Muscles de pacotille. Il force. Son enveloppe de chair finira bien pas lui obéir. Non. Alors qu’il veut se mettre debout, il bascule vers l’avant. Jamais il ne s’est senti si… impuissant. Il n’est qu’un pantin désarticulé. « Merde. » Le juron à peine prononcé qu’il s’effondre de tout son poids contre Quetzal, l’emmenant dans sa chute sans lui laisser le choix. « Fais chier… » A nouveau le bitume froid contre sa joue… Il ne ressent pas la douleur de l’accident et cela ne tient pas que du fait que son sauveur lui a servi d’amortisseur. Sa drogue doit être puissante. Plus que ce qu’il a jamais acheté à des Dawn peut scrupuleux. Mélanger avec un peu d’alcool, cela peut être divin.

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)      #☾.      posté le Sam 22 Juin - 21:21
Quetzal Nuì
you got two black eyes
Quetzal Nuì
http://twoblackeyes.forumactif.com/t2631-quetzal-comme-un-serpent-qui-danse#54658 https://twoblackeyes.forumsrpg.com/t2640-quetzal-comme-un-serpen
image : Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) K8q6
pseudo : solomonsuaire
credits : delusion angel
Faceclaim : Eddie Redmayne
Multifaces : Sennar S. Toegar
Inscription : 12/05/2019
Messages : 160
true color : #009999
timelapse : 32 ans
heart rate : Tu ne cesses de t'éprendre des hommes qui daignent poser leur regard sur toi, mais ton cœur est un tonneau des Danaïdes, d'où l'eau ne fait que s'écouler et qui ne peut se remplir.
purpose : Un prostitué parmi d'autres, invité dans les chambres tièdes d'aristocrates de tout coven contre des tickets de rationnement. Confectionneur de poisons et de sérums lorsque les lits de tes clients te sont refusées.
gemstone : Une lizardite, pierre verte mouchetée de noir en mesure de commander aux reptiles.
liability : Tu conserves ta lizardite dans un exemplaire usé et jauni de Lolita de Vladimir Nabokov, dont tu as creusé les pages pour abriter la petite pierre oblongue et ses humeurs fantasques. ▲ Ta main droite est atrophiée, marquée de morsures de serpents courant jusque sur ton avant-bras. ▲ Le meurtre de l'un de tes clients, un riche sorcier de la Winter Court dénommé Swann, mordu par un serpent, fait de toi un homme recherché.
Black Dimes : 1580
RED THIEVES
RED THIEVES

Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Empty
Coeur meurtri
Chair abîmée
 
* . ˚      .
*        ✧  ·     *
      * .     ·   
       *    .   


« Laisse-moi là, j’ai besoin de rien. T’aurais dû me laisser comme ça. » Tu ne cilles pas, tes yeux continuant d’ausculter le corps abîmé – et passablement pitoyable – de ton employeur. Tu dénombres les hématomes et jauges les quelques fractures, stigmates invisibles que tu pourrais pourtant reconnaître entre mille. Les blessures, quoique toutes plus ou moins superficielles, ont maculé son corps de sang ça et là, et tu songes qu’un individu lambda aurait probablement déjà sombré dans l’inconscience – un habité des meurtrissures ? La rage à peine contenue de Tyne ne t’atteint pas – pas cette fois. Est-ce la tristesse obstruant ton esprit, ou encore l’évident ridicule du jeune homme qui te pousse à lui venir en aide ? Tu l’ignores, incapable de laisser derrière toi un corps meurtri, incapable de te détourner d’une carcasse aux allures de cadavre, incapable d’y voir autre chose qu’une détresse univoque, sale et orgueilleuse. Tyne s’est redressé cahin-caha contre le mur, soulevant ses membres endoloris par la drogue et la douleur avec une détermination que tu n’aurais pas pu soupçonner. Les ressources qu’il déploie pour se donner contenance te semblent toutes très vaines, mais tu ne réponds rien lorsqu’il te lance, avec sa désinvolture familière : « Je me démerde tout seul. Pas besoin de m’envoyer une carte de bon rétablissement, demain ce sera comme neuf. »

Debout sur ses deux jambes malhabiles, Tyne a perdu tout le charisme du recruteur carnassier et habile de l’Inferno. Les effets de tes sédatifs n’ont depuis longtemps plus aucun secret pour toi, et tu sais pertinemment que le jeune homme ne parviendra pas à aligner un pas devant l’autre ; la chimie a quelque chose de pragmatique, dans ses bons jours. Pourtant, tu ne le retiens pas, attendant sagement la chute prochaine – bien conscient qu’aucune de tes recommandations n’atteindra jamais l’esprit drogué de ton  employeur. Tu t’es relevé à ton tour ; ce n’est qu’une question de secondes avant que le corps de Tyne ne retombe lourdement sur le sol, les muscles incapables de lutter contre ton anesthésiant. Le seul effet qu’il t’était impossible de prévoir – et pour cause, tout à fait collatéral – c’est que le jeune homme se laisserait choir précisément sur toi, et que tes maigres forces pourraient à peine le maintenir quelques instants avant que ton corps ne soit emporté, à son tour, dans sa chute. « Fais chier… » Le choc du bitume contre ton dos et le poids de Tyne contre ta cage thoracique, te coupent la respiration quelques secondes durant, avant de ne laisser derrière eux qu’une douleur sourde dans les omoplates et quelques écorchures sur ta chemise.

« J’aurais mieux fait de vous endormir… » lâches-tu en te dégageant du corps de Tyne sans pourtant te résoudre à le brusquer, comme si toute l’amertume désabusée du monde ne pouvait réfréner ta délicatesse. Passant un bras du jeune homme au-dessus de ta nuque et l’un des tiens autour de sa taille, tu entreprends de puiser dans tes dernières forces pour soulever le corps à demi-conscient de ton employeur, circonstances pour le moins saugrenues qui ne manqueront pas de demeurer imprimées quelque part dans ton esprit. « Je vous ramène chez vous. » déclares-tu finalement, sans laisser le choix à Tyne d’émettre une quelconque réprobation ; son pouvoir décisionnel se trouvait considérablement amoindri depuis que son équilibre reposait quasi entièrement sur ton bon vouloir. La découverte de ce corps plus abîmé que le tien t’a tiré, l’espace de quelques instants, de ta mélancolie sans bornes, sans horizon et sans objet, simplement bonne à te broyer le ventre et t’arracher toute forme de dignité. Alors la question ne surgit pas dans ton esprit : tu entreprends de soutenir – traîner serait plus juste – le corps de Tyne par les ruelles sinueuses de l’Upper West Side, contournant les rues les plus animées, sans te demander à quoi tout cela peut rimer. Sans songer un seul instant que cet homme abîmé et pitoyable a peut-être scellé nombre de tes tourments en te condamnant à l’Inferno, qu’il aurait peut-être préféré mourir seul sur les dalles bitumées de cette ruelle vide, qu’il ne te sera jamais redevable de rien –  et après tout, à quoi bon ?

Lorsque Tyne t’a déniché, un soir dans un cabaret, rumeur échappée par l’un de tes clients, il n’a pas tardé à te conduire ici, devant cet immeuble identique à tous les autres, dans ce petit appartement sans fioritures – si l’on faisait abstraction des paquets de cigarettes courant sur le mobilier et des livres épars. C’est ici que tu as signé pour l’Inferno, espérant te tirer de l’imprévisible de ta condition, échappant un peu à la misère de ton existence en t’assurant un petit revenu régulier. Il y a peu de choses que tu ne donnerais pas aujourd’hui pour en réchapper. Après avoir aidé un Tyne à demi-conscient à retrouver ses clés, vous pénétrez enfin dans le petit appartement sans éclat. Tu avises un canapé – celui-là même où ton employeur t’avait fait t’asseoir, ce jour-là –, sur lequel tu viens déposer le corps du jeune homme. « Vous retrouverez bientôt quelques forces, essayez juste de ne rien faire de… stupide. »

Revenir en haut Aller en bas
 
MessageSujetRe: Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)      #☾.      posté le
Contenu sponsorisé
you got two black eyes

Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal) Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Coeur meurtri contre chair abîmée (Quetzal)
Page 1 sur 1
two black eyes
Revenir en haut 

. ✵ * · . . TWO BLACK EYES ☽ :: 
new york
 :: 
zone 2
+
 Sujets similaires
-
» Casse-Noisettes contre le Roi des Souris { Evazz
» Quetzal ✧ 718 707 772
» nocturnal me (ft. quetzal)
» (Quetzal) Comme un serpent qui danse
» (Quetzal & Liam) Entrelacement reptilien et aide magique


Sauter vers: